C'est au tour d'Ubisoft de venir présenter ses résultats partiels pour le premier trimestre de son exercice 2017-18. L'éditeur y a tout simplement explosé ses objectifs, ce alors qu'aucun lancement majeur n'avait pris place.
Encore un nouveau trimestre satisfaisant pour Ubisoft. « Porté par le segment digital (sic), avec un investissement récurrent des joueurs en forte progression, et par la très bonne performance de notre back-catalogue, le chiffre d’affaires du premier trimestre est sensiblement supérieur à nos objectifs. Il est également en forte hausse de 45 %, et ce dans une période sans lancement majeur » s'enorgueillit ainsi Yves Guillemot, le PDG de l'éditeur.
Un chiffre d'affaires en explosion
Si le dirigeant parle de revenus « sensiblement supérieurs » aux objectifs, il s'agit en réalité d'un doux euphémisme. L'entreprise s'attendait à environ 170 millions d'euros sur son premier trimestre, il est en fait question de 202,1 millions d'euros, soit 45,2 % de mieux que l'an dernier à la même période (139,1 millions au Q1 2016-2017), et pas loin de 20 % plus haut que la barre qui avait été fixée.
Fort de ce bon démarrage, Ubisoft profite de l'occasion pour annoncer ses objectifs pour le prochain trimestre. Les revenus devraient atteindre 190 millions d'euros, soit 34 % de mieux qu'un an plus tôt, notamment grâce au lancement de Mario + Rabbids Kingdom Battle sur Nintendo Switch.
Les objectifs pour l'exercice en cours et le suivant sont maintenus, avec notamment 1,7 milliard d'euros de revenus sur 2017-2018 et 2,1 milliards sur 2018-2019. Le résultat opérationnel devra quant à lui atteindre respectivement 270 et 440 millions d'euros.
Le fond de catalogue fait tout le travail
Comme souvent au premier trimestre, c'est le fond de catalogue de l'éditeur qui représente la plus grosse partie du chiffre d'affaires. Cette fois-ci, il représente même 94,3 % des revenus (ou 190,4 millions d'euros) contre 91,1 % un an plus tôt. Aux yeux d'Ubisoft c'est plutôt une bonne nouvelle et cela montre que son activité permet de générer des revenus de manière récurrente.
Les ventes dématérialisées représentent quant à elles 80,4 % du chiffre d'affaires (ou 162,4 millions d'euros, + 55 % sur un an). Un score lui aussi en progression puisque l'an dernier il n'était question que de 75,3 %. Les dépenses récurrentes des joueurs, une catégorie regroupant les revenus issus de la vente d'objets virtuels, de DLC, de Season Pass, d'abonnements et de publicités, sont elles aussi en plein essor. À 83,1 millions d'euros, elles sont en progression de 73,4 % sur un an et représentent 41 % du chiffre d'affaires total de ce trimestre.
L'Amérique du Nord et la PS4 comme principaux marchés
Ubisoft a également donné quelques détails sur la répartition de son chiffre d'affaires en fonction des zones géographiques et des différentes plateformes disponibles. L'Amérique du Nord reste le marché le plus important pour l'éditeur, où il a réalisé 50 % de ses revenus ces trois derniers mois. L'Europe compte pour 32 % du total, et le reste du monde cumule les derniers 18 %.
Autre enseignement intéressant : les consoles d'ancienne génération ne comptent désormais plus pour grand-chose. PlayStation 3, Wii, Wii U et Xbox 360 ne comptent plus que pour 2 % des revenus de l'entreprise, contre 8 % un an plus tôt. La part du PC se réduit également et n'est plus que de 21 %, soit 5 points de moins qu'il y a un an. La Xbox One est la deuxième plateforme la plus populaire avec 22 % des revenus (23 % il y a un an) tandis que la PS4 caracole en tête avec 44 % du CA, contre 31 % l'an dernier. Les 11 % manquants sont principalement l'œuvre du mobile et des produits dérivés (livres, figurines...).
Une petite dernière pour Vivendi
Enfin, l'éditeur s'est gardé une dernière cartouche. Ubisoft a annoncé le refinancement d'une partie de sa dette, avec la signature d'un nouveau crédit syndiqué d'un montant de 300 millions d'euros, devant principalement servir à en recouvrir un autre de 250 millions d'euros souscrit en 2014.
L'opération a été conclue le 18 juillet avec un taux moins élevé et une maturité plus longue (mais non-précisés).Des éléments qui « confortent » la situation financière de l’éditeur, qui « dispose de l’ensemble des moyens nécessaires à son développement ambitieux ». En filigrane, on comprend que l'éditeur veut rappeler au monde qu'il se débrouille très bien sans Vivendi, qui reste malgré tout son actionnaire principal et n'a pas totalement exclu l'idée d'une OPA hostile.
En bourse, l'ensemble de ces annonces mène à une hausse de 6 % de l'action Ubisoft au moment où nous écrivons ces lignes. L'éditeur est ainsi valorisé à 5,8 milliards d'euros, soit 52 % de plus qu'au début de l'année et 45 % de mieux qu'il y a un an.