Le programme de test Windows Insider ne comptait jusqu’à présent que la version cliente du système. Désormais, une préversion Server y est disponible, avec notamment des nouveautés sur la virtualisation. De son côté, la déclinaison Mobile est plus que jamais dans le flou.
Le programme Insider avait été mis en place pour structurer les procédures de tests et rassembler les éventuels intéressés sous un même étendard, surtout via le Hub de commentaires. Il s’est concentré sur le Windows 10 que tout le monde connaît puis, dans un deuxième temps, a pris en charge sa déclinaison mobile, la base du système étant commune dans les grandes lignes.
Microsoft avait cependant promis que la version Server intègrerait un jour ce programme. C’est désormais chose faite, avec une première build disponible à ceux qui veulent se lancer dans l’aventure, Windows Server ne s’utilisant absolument pas comme sa version cliente. Parallèlement, la responsable du programme Insider s’est également exprimée sur Windows 10 Mobile, dont le destin est des plus troubles.
Windows Server en test dans le programme Insider
En fin de semaine dernière, Microsoft a donc publié la première préversion de Windows 10 Server, sur la même branche de développement que le client. Il s’agit donc d’une build estampillée Fall Creators Update (Redstone 3 en interne), du nom de la prochaine mise à jour du système, prévue pour septembre.
Portant le numéro 16237, cette première build inclut surtout des améliorations pour la virtualisation et les conteneurs. Ce qui n’étonnera pas les administrateurs suivant le développement du système, les annonces de Microsoft ayant été multiples dans ces deux semaines, particulièrement les conteneurs avec, par exemple, la prise en charge de Docker.
La préversion propose par exemple le déploiement de Nano Server sous forme d’un conteneur. Ce sera d’ailleurs son seul conditionnement à partir de Redstone 3, alors qu’il était jusqu’à présent une déclinaison de Server à part entière. Dans la foulée, puisque le conteneur profite du système sous-jacent, de nombreux services ont été extirpés, réduisant de 70 % l’empreinte de stockage. .NET Core 2.0 et PowerShell 6.0 sont tous les deux présents sous forme de Preview.
Plus globalement, des améliorations de performances sont à noter un peu partout, le nouveau Server permettant au matériel de s’exposer davantage aux machines virtuelles, particulièrement pour les cartes réseau. Parmi les autres apports, on notera le montage des volumes SMB, l’amélioration des fonctions de Disaster Recovery, l’intégration du sous-système Linux, de multiples améliorations pour ReFS ou encore la possibilité de déclarer de la Virtualized Persistent Memory (vPMEM) dans un fichier VHD.
La liste des nouveautés est assez longue et est disponible depuis le billet d’annonce sur le blog de l’éditeur. Notez également que préversion oblige, cette version n’est pas dénuée de problèmes. Il existe un certain nombre de soucis connus, et d’autres peuvent évidemment apparaître. Le conseil paraîtra certainement superflu à de nombreux administrateurs, mais prudence étant mère de sûreté : il vaut mieux ne pas installer ce système sur un serveur utilisé en production.
Windows 10 Mobile : peu d’espoir
Le sort du système mobile semblait déjà scellé depuis quelques mois. L’une des preuves les plus « accablantes » est que la branche de développement Redstone n’a aucun équivalent sur Windows 10 Mobile. Microsoft travaille en effet sur une version « feature2 » qui en reprend quelques apports, un peu à la manière d’un Windows Phone 7.8 en son temps.
Récemment, l’actualité a de nouveau mis l’accent sur le système, puisque le support de Windows Phone 8.1 s’est fini la semaine dernière. Une fin de support qui a remis l’accent sur l’absence d’évolution vers Windows 10 Mobile pour de nombreux smartphones. De fait, l’attention s’est tournée vers ce dernier et sa situation particulière.
Et ce ne sont pas les derniers propos de Dona Sarkar, directrice du programme Insider, qui vont rassurer les utilisateurs. Dans le dernier Windows Weekly, questionnée au sujet des éventuelles améliorations qui arriveront sur Windows 10 Mobile, elle répond : « Nous prévoyons de nombreuses fonctionnalités sur les appareils qui sont mobiles », avant de préciser qu’il s’agit « d’appareils que vous pouvez emporter partout avec vous ».
Un choix de mots intéressants puisqu’ils valent aussi bien pour des smartphones que des tablettes et des ordinateurs portables. Or, ces deux dernières catégories de produits sont gouvernées par l’édition classique de Windows 10, continuellement mise à jour. Mais sans utiliser précisément le mot « smartphone », il semble n’y avoir aucun espoir du côté de 10 Mobile.
On signalera quand même que de nombreuses rumeurs tournent autour d’un projet parallèle qui viserait à produire un « Surface Phone » assez différent. La base utilisée serait cette fois un Windows quasi complet, potentiellement une édition ARM64 puisque cette mouture existe. Resterait évidemment la question du parc applicatif, mais certains feront remarquer que les essais actuels avec Windows 10 S et son obligation de passer par le Store sont un pas dans cette direction.