Le Knight First Amendment Institute vient de porter plainte contre Donald Trump. Il considère inconstitutionnel le blocage de plusieurs comptes ayant chatouillé d’un peu trop près celui derrière @realDonaldTrump.
Le Knight First Amendment Institute, ONG créée au sein de l’Université de Columbia afin de défendre et renforcer la liberté d’expression à l’heure du numérique, critique depuis plusieurs semaines l’attitude de Donald Trump sur Twitter. Sur son compte personnel, le président américain a pris pour habitude de bloquer les impertinents qui osent le critiquer trop violemment.
Très formellement le 6 juin dernier, le KFAI avait demandé au locataire de la Maison Blanche la levée de ce blocage. Il se fondait sur une jurisprudence de la Cour suprême protégeant à la liberté d’expression dans les enceintes publiques.
Une lettre restée sans effet, suivie d'une plainte
Selon son interprétation, cette jurisprudence vaut également sur les réseaux sociaux et tout particulièrement sur le compte personnel de Donald Trump, lequel est devenu une « source importante d’informations gouvernementales ».
Impossible en conséquence pour l’État d’exclure des citoyens en raison d’un désaccord de points de vue. Sa missive étant restée sans effet, le KFAI vient de porter plainte (PDF) devant une cour de New York contre le président mais aussi Sean Spicer et Daniel Scavino, respectivement le chargé des relations presse et le responsable des médias sociaux de Donald Trump.
L’institut représente sept individus victimes blacklistées. Eugene Gu, l’un d’eux, avait subi pareille décision après s’être moqué de son fameux tweet Covfefe : « le gars qui ne corrige pas son tweet est le même qui gère le bouton nucléaire ».
Selon l’ONG, ce blocage empêche des citoyens américains de lire des messages du président, d’y répondre et de participer aux discussions. Mieux, il contamine « également les droits de ceux qui n’ont pas été bloqués puisqu’ils participent à un forum où ont été purgées de nombreuses opinions dissidentes ».
Le statut de @realDonaldTrump équivalent à celui de @Potus ?
Dans cette procédure lancée devant la cour de district sud de New York, l’institut demande que soient reconnus inconstitutionnels ces multiples blocages et que @realDonaldTrump soit enjoint de les lever et ne puisse plus utiliser cette arme de destruction massive en se fondant sur le seul point de vue des contradicteurs.
L’activité bouillonnante de Trump sur ce réseau a aussi inspiré voilà quelques semaines Mike Quigley. Ce représentant démocrate de l’Illinois a déposé une proposition de loi afin d’imposer cette fois l’archivage des tweets du compte personnel du président. @realDonaldTrump aurait ainsi le même statut que son versant officiel. Concomitamment, la suppression des tweets, pratique fréquente du personnage, y serait interdite. Nom de la proposition de loi ? « Communications Over Various Feeds Electronically for Engagement » ou « Covfefe Act ».