KissKissBankBank, l'entreprise derrière plusieurs des plateformes de financement participatif les plus importantes du pays, vient de perdre son indépendance. Sa nouvelle maison mère n'est autre que La Banque Postale.
Il fût un temps où le financement participatif était une affaire de petites entreprises, au parcours parfois semé d'embuches. Avec le temps, le secteur s'est trouvé un cadre juridique sécurisant ses activités et progressivement, le public est venu. Si l'explosion de Kickstarter n'est pas étrangère à ce phénomène, le crowdfunding ne se limite pas aux cagnottes pour youtubeurs et aux dons avec contreparties aux studios de jeux vidéo.
KKBB, un pilier de l'écosystème français
En France, si l'on exclut Kickstarter, le marché se partage entre deux acteurs principaux. D'un côté Ulule, qui se concentre principalement sur le don avec contreparties avec le même modèle que le géant américain. De l'autre KissKissBankBank, qui a démarré sur ce créneau, avant de s'étendre aux cagnottes en ligne (Hellomerci) et au prêt participatif aux entreprises avec Lendopolis.
Depuis 2009, les sites du groupe KissKissBankBank & Co ont regroupé près de 1,3 millions de membres. Ensemble, ils ont permis de financer environ 27 000 projets de toutes sortes, pour un total supérieur à 80 millions d'euros, dont 70 millions sur KissKissBankBank et 11 millions sur Lendopolis. Parmi les principaux partenaires de ces plateformes, un nom se détache, celui de La Banque Postale.
Bougez avec La Poste
Le soutien de la banque se manifestait notamment sur KKBB par la tenue d'un concours mensuel où le projet vainqueur se voyait crédité de 50 % de la somme nécessaire à son accomplissement. Aujourd'hui, le groupe bancaire a décidé de pousser un peu plus loin le curseur en annonçant l'acquisition de 100 % du capital de l'entreprise.
Le montant de la transaction n'a pas été communiqué, mais il devrait vraisemblablement graviter autour de la dizaine de millions d'euros, en sachant que la dernière levée de fonds de KKBB, en 2016, avait permis à la société de collecter 5,3 millions. Parmi les investisseurs présents lors de ce dernier tour de table, il y avait notamment Orange.
Pour La Banque Postale, ce rachat est l'occasion « d'élargir son offre de produits et services pour répondre aux attentes de ses clients ainsi qu’aux nouveaux usages bancaires ». On peut donc facilement imaginer que le prêt participatif pourra être mis en avant auprès des clients de la banque, aussi bien du côté des entreprises en quête de fonds, que des particuliers prêts à risquer une partie de leur épargne.
On notera enfin que l'équipe dirigeante actuellement en place ne devrait pas bouger d'un pouce. La Banque Postale espère en effet pouvoir « capitaliser sur leur expertise pour continuer à développer l’éditeur et ses trois plateformes ». Un vœu pieux qui, espérons-le, permettra à la jeune pousse de continuer de grandir.