Avec l'initiative « Satellite for 5G », l'ESA veut démontrer l'intérêt des satellites

Avec l’initiative « Satellite for 5G », l’ESA veut démontrer l’intérêt des satellites

Make satellite great again !

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Sébastien Gavois

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22/06/2017 4 minutes
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Avec l'initiative « Satellite for 5G », l'ESA veut démontrer l'intérêt des satellites

La 5G passera par les antennes relais des opérateurs, y compris sur les ondes millimétriques, mais pas uniquement. 16 acteurs de l'aérospatiale, dont l'ESA, annoncent aujourd'hui leur initiative « Satellite for 5G ».

Depuis plusieurs mois, la 5G est sur toutes les lèvres. Les opérateurs multiplient les démonstrations en France (Orange, Bouygues Telecom et SFR) comme ailleurs dans le monde, mais cette technologie n'arrivera pas avant plusieurs années (aux alentours de 2020).

Suivant les cas d'usage, elle permettra d'augmenter les débits, de réduire la latence ou de prendre en charge un très grand nombre d'objets connectés.

L'ESA rappelle que le satellite existe et veut en faire un maillon important de la 5G

Pour se mettre en place, la 5G utilisera de nouvelles bandes de fréquences, en plus de celles de la 4G. Il est notamment question des ondes millimétriques (voir notre analyse) comprises entre 30 et 300 GHz. L'agence spatiale européenne (ESA) et l'industrie spatiale veulent également croquer un morceau de ce gâteau qui devrait drainer avec lui des milliards d'euros (certains évoquent 11 300 milliards de retombés économiques d'ici 2035).

Dans une déclaration commune, l'ESA et 15 industriels (Airbus Defence and Space, Inmarsat, ViaSat, TéléSAT, Thales Alenia Space, Intelsat, SES, OneWeb, etc.) du secteur lancent une initiative baptisée « Satellite for 5G ». Cette opération doit s'étendre sur deux ans minimum (de 2018 à 2020, date de lancement estimée des premiers réseaux commerciaux en 5G) et a pour but de « renforcer et démontrer la valeur ajoutée des satellites dans le domaine des télécommunications 5G ».

Un projet lancé à l'occasion du Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget. De plus, il s'inscrit dans le cadre des initiatives autour de la 5G de la Commission européenne

ESA Satellite 5G
Crédits : ESA–Philippe Sebirot, 2017

Avec le tout connecté, le satellite a une carte à jouer

Plusieurs axes de développement sont annoncés. Pour commencer, il est évidemment question d'expérimentations sur des services clés comme les transports, les médias, les loisirs et la sécurité publique. Les 16 partenaires veulent également promouvoir le développement d'applications, la normalisation et mener des actions de sensibilisation, bref faire un peu de lobbying pour sa paroisse.

Pour Magali Vassiere, directrice de la communication et des applications intégrées à l'ESA, il y a « nombreuses possibilités d'utiliser un satellite, peut-être même d'une manière que les gens sur Terre n'imaginent pas. Nous voulons faire la démonstration de ce que nous pouvons leur apporter ». Les opérateurs de télécommunications sont bien entendu visés et l'agence spatiale européenne veut les convaincre que « le satellite devrait faire partie de leurs réseaux ».

Il ne s'agit pour le moment que de définir des grandes lignes, « les contours précis des projets expérimentaux et des actions transversales » seront dévoilés d'ici la fin de l'année. Magali Vassiere donne tout de même un exemple concret. Avec un véhicule connecté/autonome (voiture, bus, camion, avion, bateau, etc.), le satellite permet d'établir une connexion même dans une zone sans couverture réseau terrestre.

Cela n'a pour autant rien de nouveau puisque les téléphones satellitaires existent depuis déjà longtemps par exemple. Mais avec l'avènement du tout connecté, les besoins en communication vont s'accentuer et devenir plus critiques dans certaines situations. Le satellite pourrait alors être plus rentable que le déploiement d'un réseau terrestre affirme Magali Vassiere, qui toque au porte-monnaie des opérateurs pour se faire entendre.

Rendez-vous les 27 et 28 juin pour plus de détails

Contactée, l'ESA n'était pour le moment pas disponible pour répondre à nos questions. Dans tous les cas, de plus amples informations devraient être données les 27 et 28 juin 2017, lors d'une conférence organisée par l'agence spatiale et l'Institut européen de politique spatiale. Pour rappel, l'ESPI a été créé en 2013 avec le but de « lancer et d’alimenter les débats au sein de la classe politique et de la société et de faire prendre conscience au public de l’importance des infrastructures spatiales et des services reposant sur l’espace ».

Cette conférence portera sur le thème suivant : « L’espace et les satellites au service de la 5G : transport européen et mobilité connectée ». Espérons que des éléments concrets seront présentés et qu'il ne s'agira pas seulement d'occuper le terrain médiatique. 

Écrit par Sébastien Gavois

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Introduction

L'ESA rappelle que le satellite existe et veut en faire un maillon important de la 5G

Avec le tout connecté, le satellite a une carte à jouer

Rendez-vous les 27 et 28 juin pour plus de détails

Commentaires (29)


Ils parlent de réduire la latence, qui est un des gros problèmes actuel, mais ils comptent faire comment ?


Un satellite en basse altitude, la latence n’est pas énorme (entre 300 et 800km je crois)

(on parle de 40/50ms au lieu de 500ms en geostationnaire.

Ce n’est certe pas miraculeux, mais ca reste très correct.



Et si tu dois toucher un seul sat -> qui va vers la cible plutot que passer par une antenne, qui renvoi en hertzien sur une autre puis en fibre vers la cible, au final la différence n’est peut être pas si elevée ?


Cela donnerait donc entre 80 à 100 ms pour un aller/retour ?



Si oui, c’est déjà mieux, pas hyper fluide pour certains usages, mais si ça permet d’attendre une vraie connexion…



Alors qu’actuellement, le satellite classique est inutilisable pour bien des usages.


L’altitude, donc la distance, est divisée par au moins 100 pour des satellites en orbite basse par rapport à des satellites en géostationnaire.

Ce serait donc surprenant que l’on n’arrive qu’à diviser par 10 la latence (500ms -> 50ms) et que l’on ne puisse pas descendre sensiblement sous les 10ms, surtout si les satellites sont à 300-400km d’altitude.


Non, il exprimait les latences totales. 500ms c’est le minimum de latence totale physiquement possible en comptant tous les acheminements de signaux sur du géostationnaire.




l’ESA veut démontrer l’intérêt des satellites



Bah tiens <img data-src=" />



Tout le monde veut sa part du gâteau 5G on dirait

En fait je comprends pas, ils proposent quoi concrètement ? Le lancement ou plus ?








jackjack2 a écrit :



Bah tiens <img data-src=" />



Tout le monde veut sa part du gâteau 5G on dirait

En fait je comprends pas, ils proposent quoi concrètement ? Le lancement ou plus ?





Là ils rappellent juste qu’ils existent et qu’ils ont une excellente expertise technique et scientifique. Donc rien de concret pour le moment. L’ESA étant une institution, je suppose qu’ils essayent de toucher les politiques et éventuellement les partenaires privés pour avoir des financements pour un projet plus concret.



Je pense que ces satellites seront en orbite basse :&nbsphttps://fr.wikipedia.org/wiki/Orbite_terrestre_basse



La distance la plus haute (donc la plus lente) de l’orbite basse : 2000 km/ 300 000km/s (vitesse de la lumière dans le vide, j’approxime beaucoup)*2 (aller ET retour)=0,013 seconde (semble-t-il, vous connaissez mes capacités de calcul) soit 13 millisecondes.&nbsp;



MAIS : il faut une antenne, bien positionner le bazar, il y a des temps de traitement, quid de la congestion, etc.



une autre méthode serait d’accélérer la vitesse de la lumière, mais monsieur Einstein n’est pas d’accord&nbsp;<img data-src=" />








Nenyx a écrit :



Là ils rappellent juste qu’ils existent et qu’ils ont une excellente expertise technique et scientifique. Donc rien de concret pour le moment. L’ESA étant une institution, je suppose qu’ils essayent de toucher les politiques et éventuellement les partenaires privés pour avoir des financements pour un projet plus concret.





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“Excellente expertise technique” -&gt; certains diraient qu’ils n’ont pas réussi à poser un truc sur un astéroïde ou sur Mars alors que ça fait des décennies que d’autres y arrivent sur Mars <img data-src=" />









jackjack2 a écrit :



certains diraient qu’ils n’ont pas réussi à poser un truc sur un astéroïde ou sur Mars alors que ça fait des décennies que d’autres y arrivent sur Mars <img data-src=" />





certains répondraient qu’ils n’ont jamais eu le budget pour&nbsp;<img data-src=" />









tpeg5stan a écrit :



certains répondraient qu’ils n’ont jamais eu le budget pour&nbsp;<img data-src=" />





Et d’autres ajouteraient, ni une guerre froide, ni un un savoir faire qui remonte aux années 50…



Concernant l’atterrisseur sur Mars, je me rappelle que la NASA disait elle même que lorsque eux y arrivent, c’est un coup de chance <img data-src=" /> C’est quelque chose d’extrêmement difficile à réaliser, et il faut certainement plus d’un ou deux essais. La NASA a eu son lot d’échecs sur Mars


Du coup y a la 5g sur mars?


Ha non, y’a 0,379g sur Mars :p








tpeg5stan a écrit :



certains répondraient qu’ils n’ont jamais eu le budget pour <img data-src=" />









Ayak973 a écrit :



Et d’autres ajouteraient, ni une guerre froide, ni un un savoir faire qui remonte aux années 50…









Nenyx a écrit :



Concernant l’atterrisseur sur Mars, je me rappelle que la NASA disait elle même que lorsque eux y arrivent, c’est un coup de chance <img data-src=" /> C’est quelque chose d’extrêmement difficile à réaliser, et il faut certainement plus d’un ou deux essais. La NASA a eu son lot d’échecs sur Mars





Si c’était pas clair je citais ce qu’on peut lire ici, ce n’est pas mon avis <img data-src=" />







Nenyx a écrit :



Ha non, y’a 0,379g sur Mars :p





<img data-src=" />



J’ai pas compris tout de suite <img data-src=" />, mais après j’ai bien ri <img data-src=" /> merci


<img data-src=" />GG


Certains dirait que d’autres y sont arrivés mais pas du premier coup&nbsp;<img data-src=" />




il y a « nombreuses possibilités d’utiliser un satellite, peut-être même d’une manière que les gens sur Terre n’imaginent pas. Nous voulons faire la démonstration de ce que nous pouvons leur apporter ».





On attend que ça qu’ils nous montrent ce qu’il peuvent faire, si ça peut venir en complément des réseaux existants, apporter de la concurrence, de nouveaux services …



Venez les gars, venez !

Et si l’ESA peut être porteuse de nouvelles technos en direct avec les utilisateurs, c’est que du bon.








Etre_Libre a écrit :



Cela donnerait donc entre 80 à 100 ms pour un aller/retour ?



Si oui, c’est déjà mieux, pas hyper fluide pour certains usages, mais si ça permet d’attendre une vraie connexion…



Alors qu’actuellement, le satellite classique est inutilisable pour bien des usages.







Quand j’habitais dans le bois avec une connexion satellite, je jouais à Mario kart WiiU en réseau.



Je gagnais presque tout le temps puisque plus aucun items ne me touchait, je les voyais arriver, puis disparaître…. Ça a du bon la latence élevé.









ZoZo a écrit :



Non, il exprimait les latences totales. 500ms c’est le minimum de latence totale physiquement possible en comptant tous les acheminements de signaux sur du géostationnaire.







En geostationary, j’avais un ping de 870ms sur le satellite Viasat 1



Par contre, il y a de l’eau sur Mars, c’est déjà bien.








zazitsme a écrit :



On attend que ça qu’ils nous montrent ce qu’il peuvent faire, si ça peut venir en complément des réseaux existants, apporter de la concurrence, de nouveaux services …



Venez les gars, venez !

Et si l’ESA peut être porteuse de nouvelles technos en direct avec les utilisateurs, c’est que du bon.



Il est bien beau d’avoir des idées mais faut-il encore que l’idée soit bonne. J’attends de voir l’analyse technique et de voir si c’est économiquement viable (et concurrentiel face au réseau traditionnel au sol).



Parce que le coût du kilobit de data chez Irridium, Globasta, Inmarsat et Thuraya, ça douille un peu !



Tout à fait, il faut attendre de voir la viabilité parcequ’ “on” souvent des bonnes idées mais de là à les concrétiser dans un schéma économique durable et pérenne …



Je me réjouissait de voir l’ESA dans un groupe qui dit “on sait faire plein de trucs vous allez voir !!”.

Et j’attends sérieusement de voir.


La 5G doit avoir le minimum de latence possible

&nbsp;

La 3GPP et l’IEEE qui pilotent la standardisation de la 5G selon les technologies des différents constructeurs, pour la 5G, la latence doit être (je cite): “5 times reduced End-to-End latency (5ms for 4G-LTE)”



Je ne vois pas comment on peu passer en dessous de 1ms avec du satellite

Les antennes 4G eNode-B et les nouvelles infrastructures tout IP (mais il faut que la voix passe en Volte), permettent d’atteindre des latences de 1ms d’un terminal à un autre (sur une même antenne ou un même groupe d’antenne)



Ces 1ms sont extrêmement importantes pour les futures voitures autonomes (par exemple).



J’aimerais bien savoir ce que l’ESA compte proposer


J’espère que les bagnoles autonomes ne compteront pas sur un réseau hertzien ! Ni sur un réseau tout court d’ailleurs …


Ce qui ne contredit pas ce que je dis (relis bien).

Si tu avais dit que tu avais une latence de 300ms par contre on aurait eu besoin d’en discuter.


La gestion du freinage sera dans le cloud <img data-src=" />


À voir, si ça peut permettre une couverture globale l’emploi du satellite pour la 5G.



Reste la question du prix du service, qui fera la différence… À suivre en tout cas !