Devant les géants du Net, Donald Trump promet une révolution numérique de l'État américain

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Economie 4 min
Devant les géants du Net, Donald Trump promet une révolution numérique de l'État américain
Crédits : Pgiam/iStock

Le président américain déclare vouloir rattraper le retard qu'a pris le secteur public sur les entreprises du numérique. Ces dernières adoubent l'idée, mais demandent des contreparties pour une éventuelle aide, notamment sur l'immigration ou encore l'éducation.

Deuxième tour de réconciliation entre la Maison blanche et les géants du Net. Avant-hier, Donald Trump a rencontré les représentants d'une dizaine de groupes et des universitaires pour discuter de la modernisation numérique de l'Etat, une des nouvelles priorités affichées de l'administration. Il s'agit de la première réunion de l'American Technology Council, décidé en mai, censé rapprocher secteurs public et privé.

Cette rencontre en suit une autre, en décembre, dans laquelle Trump tentait d'enterrer la hache de guerre avec une Silicon Valley pour bonne partie acquise à Hillary Clinton pendant la campagne présidentielle. Cette semaine, les responsables de ces entreprises passent à la Maison blanche, dans des réunions publiques et privées, sur différents thèmes, comme l'accès Internet des zones rurales.

La session tenue avant-hier, débutant la semaine, est la plus symbolique, réunissant autour d'une table les patrons et des cadres d'Adobe, Akamai, Amazon, Apple, Google, Intel, Microsoft, Oracle ou encore Qualcomm. En public, chacun félicitait l'initiative du président, avec quelques demandes spécifiques de certains de ces acteurs, donnant un avant-goût des discussions plus privées.

Une modernisation publique et des demandes

En introduction, Trump a donc promis une révision en profondeur du numérique dans l'administration, se lamentant de l'état des infrastructures informatiques du pays, pour partie « obsolètes ». Il promet ainsi un meilleur service au citoyen dans les prochaines années, ainsi, qu'une meilleure protection contre les cyberattaques ; sujet brûlant s'il en est. « C'est un gros problème, sans le moindre doute. Nous y travaillerons et nous le règlerons, [pour atteindre] jusqu'à un millier de milliards de dollars d'économies sur dix ans », notamment grâce à des apports externes du secteur privé, affirme le président.

En réponse, Satya Nadella de Microsoft affirme entendre cet appel et demande à investir dans la recherche, en privilégiant l'ouverture à l'immigration, grand thème de dissension entre Washington et la Silicon Valley. Pour sa part, Jeff Bezos d'Amazon recommande de passer par des technologies commerciales déjà disponibles, voyant le machine learning et l'intelligence artificielle servir à l'ensemble de l'administration... Soit des usages qui conviennent très bien à Amazon Web Services.

Tim Cook d'Apple a, lui, insisté sur le besoin d'apprendre le code dans les écoles publiques. Selon Recode, il aurait ensuite défendu des règles d'immigration larges et le système de santé mis en place par Barack Obama, en pleine réforme au Congrès. Il demanderait aussi de soutenir le DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals), datant aussi d'Obama, permettant aux enfants entrés illégalement aux États-Unis d'y rester.

Des désaccords profonds, une semaine de rencontres

Une absence remarquable est celle d'Elon Musk, le fondateur de Tesla et SpaceX, qui avait été très critiqué par le milieu tech pour son choix de devenir conseiller du président. Il a démissionné de cette fonction il y a quelques semaines, suite au retrait annoncé des États-Unis de l'accord de Paris, que nombre de sociétés numériques ont regretté.

En fait, l'American Technology Council doit avoir pour but de dépasser les nombreux désaccords qui émergent très régulièrement entre l'administration actuelle et le secteur technologique. En janvier, environ 130 sociétés se sont élevées contre l'interdiction temporaire de l'immigration depuis certains pays « musulmans », quand plus de 800 start-ups s'opposent à la volonté de l'autorité des télécoms (la FCC) de revenir sur la neutralité du Net.

Le secteur semble pourtant se mettre en ordre de marche face à l'appel de Trump. La réunion du 19 juin précède toute une série dans la semaine, à huis clos, avec des « poids lourds » des technologies sur des sujets comme le cloud (avec Oracle, Salesforce...) ou la cybersécurité. Le tout avec des représentants des administrations publiques.

Le président doit d'ailleurs rencontrer demain des fabricants de drones et des opérateurs (dont AT&T, CenturyLink, Sprint, T-Mobile et Verizon selon Reuters) pour parler d'innovations sur les drones et de l'amélioration de l'accès Internet rural. Ce dernier point est l'un des nombreux objectifs politiques de Trump, qui ne bouscule pourtant pas le secteur des télécoms. Cette attitude est partagée par le régulateur, la FCC, qui lève nombre d'obligations pesant sur les opérateurs (notamment en matière de neutralité du Net et de vie privée), dans l'espoir affirmé d'encourager l'investissement... Sans que la causalité n'ait pu être prouvée aujourd'hui.

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