La police allemande va lancer un test de reconnaissance faciale via les caméras de vidéosurveillance installée à la gare de Berlin Südkreuz. En échange, les volontaires recevront une carte cadeau de 25 euros sur Amazon.
La police fédérale allemande mise sur les capacités de la reconnaissance faciale pour prévenir les risques dans les enceintes ouvertes au public. Le 1er août, elle lance un test dans l’une des principales gares de Berlin auprès de 275 volontaires. En guise de carotte, ces participants recevront un bon d’achat de 25 euros sur Amazon. Mieux, ceux passant le plus souvent sous les yeux électroniques pourront gagner une montre Fitbit ou Apple ou, comble du comble, une caméra GoPro Hero Session.
Anticiper les risques
L’annonce de ce test, lancé en collaboration avec le ministère de l’Intérieur et la Deutsche Bahn, a été effacée du site officiel. Mais on en retrouve encore les traces dans le cache des moteurs de recherche (en cours de nettoyage) ou dans la presse allemande. En attendant, l'espoir est d’utiliser un jour ces caméras pour détecter par avance les personnes pouvant présenter un danger afin de permettre au plus vite des « mesures ciblées », le tout « dans le cadre des possibilités légales ».
Selon les éléments glanés, les volontaires devront préalablement fournir des photos et autres détails personnels. Des données stockées durant un an par les autorités, sachant que l'expérimentation durera six mois. Outre l’obligation de circuler dans les zones sous surveillance, ces personnes détiendront également un petit dispositif de la taille d’une carte de crédit. Il indiquera à la police leur position géographique. Par croisement de données, on saura alors si le logiciel de traitement des images a identifié la bonne personne, ou non.
Copie cache du site de la police fédérale allemande
Détecter les comportements atypiques
L’initiative révèle à elle seule les espoirs des partisans de la vidéosurveillance. En France, Christian Estrosi (LR) a déjà réclamé à Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, la possibilité d’autoriser la reconnaissance faciale « pour optimiser la lutte contre le terrorisme ». De même, toujours lors de la précédente législature, le député du Rhône, Michel Terrot (LR) a prôné l’utilisation de la « vidéosurveillance intelligente », analysant avec vif intérêt ces caméras qui « peuvent notamment détecter les mouvements et donner automatiquement l'alerte, en cas de situations anormales, un comportement atypique par exemple ».
Surtout, la SNCF elle-même teste ces solutions de détection de comportements anormaux dans l’enceinte de plusieurs gares. L’idée ? Renifler « le changement de température corporelle, le haussement de la voix ou le caractère saccadé de gestes qui peuvent montrer une certaine anxiété ». À l’AFP, un représentant de l’entreprise expliquait vouloir « savoir si ça n'identifie que les gens qui ont une intention négative, un agresseur, ou un tripoteur, mais aussi l'acceptabilité sociale ». Si ces installations relèvent du Code de la sécurité intérieure, et spécialement d’une autorisation préfectorale, la CNIL nous a promis qu’elle « analysera le bilan de l’expérimentation et du cadre juridique précis avant toute généralisation ».