Claranet nous explique le rachat d'Oxalide, hébergeur prisé des médias français

Claranet nous explique le rachat d’Oxalide, hébergeur prisé des médias français

Au revoir Oxalide ?

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Guénaël Pépin

Publié dans

Économie

09/06/2017 4 minutes
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Claranet nous explique le rachat d'Oxalide, hébergeur prisé des médias français

Avec un chiffre d'affaires déclaré à 100 millions d'euros, les deux spécialistes de l'infogérance Claranet et Oxalide poursuivent un chemin commun en France, avec une emphase vers le Devops. L'acquisition est la dernière d'une longue série, le groupe ayant encore levé 93 millions d'euros pour ses emplettes.

Il y a quelques jours, la société d'infogérance Claranet annonçait l'acquisition de trois concurrents (en France, au Portugal et au Royaume-Uni), ainsi qu'un refinancement de 93 millions d'euros. Dans l'Hexagone, c'est Oxalide qui est tombé entre les mains du groupe. L'acquisition n'est pas anodine : la société rachetée (pour un montant non communiqué) est l'un des hébergeurs favoris de la presse française.

Début 2015, une erreur humaine (un câble branché où il ne fallait pas) a causé la chute de nombreux sites de presse, dont 20 minutes, France Info, Mediapart, Le Parisien, Slate ou encore les sites de Neweb (Les Numériques, Cnet, Gamekult, ZDNet). Interrogé, Olivier Beaudet de Claranet France estime que « 70 à 80 % » de la presse en ligne est cliente des deux sociétés, pour 15 à 20 % de son chiffre d'affaires (contre environ un tiers pour l'e-commerce).

Le nouvel ensemble afficherait des revenus d'environ 100 millions d'euros annuels, dont 17,5 millions pour Oxalide (15,5 millions annoncés l'an dernier). Des chiffres difficiles à confirmer. L'acquisition d'Oxalide est la dernière d'une vingtaine par le groupe ces six dernières années, dont un tiers en France. D'ici la fin de l'année, les équipes doivent se rapprocher, avec quelques chamboulements dans leur organisation.

Question ouverte sur la marque Oxalide

Les 400 employés de Claranet et 95 autres d'Oxalide devraient garder leur place, Olivier Beaudet disant avoir plus de mal à recruter et former des salariés qu'à trouver des clients. Les équipes des deux entreprises devront tout de même se rapprocher sur les secteurs qu'elles partagent (comme l'e-commerce et les médias/presse), pour partager « leurs références et expertises ».

L'objectif est d'obtenir « une organisation intégrée d'ici la fin de l'année ». La marque Oxalide disparaîtra-t-elle au profit de Claranet ? « Cela fait partie des questions sur la table » répond Olivier Beaudet. Le rôle des deux fondateurs et dirigeants de la société rachetée, Maxime Kurkdjian et Sébastien Lucas, reste aussi à définir.

Pour le groupe européen, c'était le bon moment pour acquérir son concurrent. « On sent que c'est un marché en consolidation, en maturité chez les acheteurs » estime son dirigeant en France, qui affirme que Claranet refuse 95 % des nombreuses sollicitations qu'elle reçoit, étant reconnue pour son appétit d'acquisitions.

« Depuis un moment, on avait remarqué que parmi nos concurrents, Oxalide était le plus proche de nous en termes de positionnement et d'évolutivité » explique Beaudet, pour qui il s'agit d'un renforcement sur son segment « web », qui représenterait la moitié de son activité. « Là où on était en concurrence sur 90 % de nos dossiers, on travaille ensemble pour aller plus loin » sur des projets qui grossissent. 

Accompagner le mouvement vers le Devops

Claranet compte trois activités principales. En premier lieu, le « web », qui comprend l'hébergement et l'infogérance d'applications critiques. Vient ensuite la « critical data » (compliance type e-santé, PCI-DSS...) et enfin le « système d'information » (applicatifs et bases de données classiques, soit ERP, outils de finance, gestion RH...).

« Les marchés web et critical data sont en pleine évolution » note Beaudet, pour qui Claranet et Oxalide sont justement reconnus sur la gestion d'applications critiques. Début 2015, des clients félicitaient les capacités d'Oxalide en matière de montée en charge rapide et imprévisible, propre aux médias et à l'événementiel. La société dit aussi s'adapter au modèle économique fluctuant des médias, ainsi qu'à leurs outils de publication de contenu habituels.

Le rachat d'Oxalide renforce aussi la direction du groupe vers le Devops, soit une meilleure coordination entre développeurs et responsables de l'infrastructure. « Un phénomène sous-jacent est que l'infrastructure devient uniquement accessible par du script ou du code. On peut déployer sans se soucier si j'ai un serveur de disponible, si c'est une machine virtuelle, voire du serverless sur des plateformes type Amazon » nous déclare la société, qui y voit l'avenir de son travail.

Un refinancement et un nouvel actionnaire

Pour financer sa boulimie d'acquisitions, Claranet a levé 93 millions d'euros (80 millions de livres), avec l'entrée de l'actionnaire minoritaire Tikehau Capital et « de nouveaux partenaires de dette ». Les trois rachats annoncés doivent déjà faire bondir le chiffre d'affaires du groupe de 40 %. En France, à périmètre constant, les revenus de Claranet+Oxalide devraient grimper de 13 à 14 %, espère l'entreprise.

Écrit par Guénaël Pépin

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Question ouverte sur la marque Oxalide

Accompagner le mouvement vers le Devops

Un refinancement et un nouvel actionnaire

Commentaires (8)


ahh claranet je ne savais pas que ca existait encore.

on avait acheté un serveur chez un client à eux et ceux ci n’ont pas payé leurs factures

et ben devinez quoi clara a mis sous séquestre les serveurs (à l’arrache) et bim je n’ai jamais revu ce serveur

(certes histoire de + presque 20 ans mais ca m’a saoulé quand même)


“avoir plus de mal à recruter et former des salariés qu’à trouver des clients.”



Quand je lis ça, je me demande combien ils proposent en salaire. Un bon gars, ça se paye.

Si tu payes pas cher tes salariés, tu peux te permettre d’être le moins cher et du coup de trouver pleins de clients :)


Un ami et ex-collègue de travail vient de partir chez eux, ils paient bien :)


Vu que j’y bosse (Claranet Webapps), salaire dans le haut du panier, après dans le travail tout n’est pas rose, comme partout il y a de (très) bon côté et des moins bon.



Si vous souhaitez postuler, il y a des cooptations n’hésitez pas à me contacter.



Après ne vous attendez pas à du DevOps, on ne fait pas de gros développement (en gros du dev pour de l’interne Puppet, Ansible, automatisation de l’infra …), après on bosse avec des TMA ou en direct avec le client, du coup il y a un contrat entre le DEV et l’OPS, c’est tout de suite plus difficile de donner des bonnes pratiques (ça dépend fortement des clients, du hyper positif aux personnes coincées dans les années 80) avec une bonne couche d’ITIL par dessus et une grosse charge de travail récurrente.



Bref, je doute qu’Oxalide soit plus DevOps que le Claranet historique, mais le marketing c’est tout beau (on l’a vu sur tous nos rachats où on nous promettait du lourd et au final c’est pas mieux quand ce n’est pas pire ailleurs)


Ha! Claranet… Mon premier fournisseur d’accès à Internet… Faux mon premier était France Télécom avec un modem 14400 le deuxième avec un accès 128k… Ça marchait très bien



Pour se connecter aux stations de travail solaris de la fac…

Les années 90… Ma life off


Ok, le soucis de trouver du monde n’est donc pas là merci :)


Merci pour ton commentaire assez complet.

Une idée de pourquoi le recrutement est compliqué du coup?



Autrement, merci mais pour le moment je suis bien dans ma boîte, peut-être dans quelques années :)


On préférera parler du métier de SRE (Site Reliability Engineer). Le Devops étant une culture.

Le raccourci est fait pour simplifier la lecture par le marché qui connait (mais souvent galvaude) ce terme.



La difficulté réside à trouver des profils qui sont extrêmement sollicités (l’offre et la demande).

L’explosion du Cloud (IaaS et PaaS) nécessite de changer d’état d’esprit sur la manière dont on design, construit et opère ces nouvelles plateformes.



Le développement est également de plus en plus présent et nécessite par conséquent des nouvelles compétences.



Nous cherchons à accompagner nos clients plus en amont notamment sur l’architecture technique mais aussi sur le release engineering (on parle d’intégration, de livraison et de déploiement continus).



L’enjeu est donc de pouvoir former les nouvelles générations à ces usages en pleines mutations.

Comme expliqué par Olivier, demain nous serons amenés à utiliser de plus en plus de plateforme de type Serverless. Notre métier se transforme et il faut donc s’adapter rapidement.



Enfin je confirme que les salaires sont soient au même niveau, soient au dessus de ce que propose le marché.