Alain Weill : « le papier reste un support essentiel pour beaucoup de nos lecteurs »

Alain Weill : « le papier reste un support essentiel pour beaucoup de nos lecteurs »

Mais le futur est ailleurs

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David Legrand

Publié dans

Société numérique

07/06/2017 3 minutes
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Alain Weill : « le papier reste un support essentiel pour beaucoup de nos lecteurs »

Après des propos polémiques tenus à l'occasion de Digiworld Future Paris, sur le futur de l'offre papier des médias d'Altice, Alain Weill est revenu sur le sujet afin de tenter de rassurer. Il évoque aussi la future stratégie du groupe, qui prépare le déménagement de ses équipes.

Hier se tenait le Digiworld Future Paris, une journée de conférence organisée par l'IDATE (ex- Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe). Alain Weill, directeur général d'Altice Content, y était interrogé sur « le retour de la convergence telcos/médias ». Un sujet qui tient à cœur au groupe de Patrick Drahi et se manifeste notamment au travers des offres de SFR

Lors de cette intervention, Weill a tenu des propos sur la diffusion papier de la presse, rapportés par Fabienne Schmitt des Échos dans son article « Le patron de "L’Express" et de "Libération" aimerait se passer du papier ». Un sujet plutôt sensible puisque la volonté d'abandonner la diffusion papier de certains titres a déjà été évoquée à plusieurs reprises, en ayant toujours été démentie (voir ici ou ). 

Une lettre envoyée aux employés pour s'expliquer

Il a d'ailleurs fait de même dès ce matin, dans une lettre adressée aux salariés à laquelle nous avons eu accès, où il attaque vertement l'article des Echos : « Je tiens à préciser les choses auprès de vous afin d'éviter toute mauvaise interprétation avec ce titre trompeur » commence Alain Weill qui continue en affirmant que « le groupe n’a aucun plan d’arrêt des éditions papier des journaux de SFR Presse, au contraire ». 

Pour lui, il s'agit néanmoins d'une activité en décroissance « partout dans le monde, c’est structurel et inéluctable ». Elle reste « malgré tout un support essentiel pour beaucoup de nos lecteurs ». Il plaide donc pour l'adaptation des modèles économiques et de la distribution « vers plus de digital », ce que le groupe met notamment en place à travers son offre SFR Presse (elle aussi vertement critiquée). 

La nouvelle stratégie évoquée pendant l'été, avant le déménagement ?

« Compte tenu de l’évolution des usages, le papier, qui reste, ne peut plus être considéré comme incarnant seul l’avenir de la presse écrite d’information. C’est dans cette direction là que le groupe Altice, avec Guillaume, François, Laurent, Johan et l'ensemble des équipes, souhaite accompagner et développer les journaux qu’il détient » résume-il, avant d'ajouter que les prochaines étapes de la stratégie d'Altice dans le domaine de la presse seront dévoilées dans les semaines à venir.

Pour rappel, le groupe s'est récemment séparé d'une partie de ses titres et compte faire déménager la rédaction au sein de ses nouveaux bureaux de Qu4drans (Balard) d'ici la rentrée. Il a d'ailleurs été récemment décalé à fin septembre, début octobre. Alain Weill précisait au début de l'année, en parlant de Libération, qu'il devrait atteindre les 300 000 abonnés numériques d'ici trois ans, sans expliquer la méthode employée pour y parvenir. 

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Écrit par David Legrand

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Une lettre envoyée aux employés pour s'expliquer

La nouvelle stratégie évoquée pendant l'été, avant le déménagement ?

Commentaires (16)


En papier, numérique, … peu importe le support, ca reste une bonne grosse bouse, relais de l’oligarchie financière, une sorte de presse des forges 2.0



http://www.acrimed.org/Ces-chiens-de-garde-qui-ne-sont-pas-nouveaux



De manière générale, lire acrimed ( et d’autres), permet de se rire de ces gens qui voient l’information uniquement comme un vecteur de propagande


Bien sur que le papier reste essentiel. Comment lire dans le métro, à la terrasse d’un café ? Sur le téléphone, un pc portable ? Tant qu’il n’y aura pas de liseuse couleurs de 810 pouces et le journal adapté à ce format, ça restera un marché de niche. C’est pareil pour les BD, j’en ai testé une, et c’est une copie brute du format papier, illisible sur téléphone, et même sur une tablette 10pouces, c’est zoom, scroll, zoom.


Pour mettre dans le fond de la caisse du chat, c’est essentiel.

Même les petites annonces immobilières sont de plus en plus difficiles à trouver en papier.



Comment ferait-on si toute la presse était dématérialisée ?


tu mets une liseuse dans la litière du chat&nbsp;<img data-src=" />


Bizarre cette news avec un corps de l’article qui semble suggérer le contraire du titre. <img data-src=" />



Enfin bon, c’est clair que le “quotidien” papier est amené à fortement décroitre - voire disparaitre - avec le vieillissement des génération pré-Y.


Je ne te raconte pas le budget lol


Pour moi les deux sont complémentaires (c’est pour ça que je suis content que CPC viennent en ligne aussi).

Le papier est très pratique pour partager, emmener en vacances, lire dans le métro etc. Puis recycler (cheminées / Poêle / origami / litières) :p

Le numérique permet d’accéder facilement aux archives, de faire des recherches, effectuer des copier coller, de marquer des favoris etc. Typiquement le site du monde diplomatique est très bien fait avec des dizaines d’années d’archives, et complètent parfaitement la version papier.



Tant qu’on a pas des liseuses de taille correctes, en couleur (qui gèrent bien le PDF aussi) notamment pour les personnes âgées, le papier a toute sa place je pense. C’est pas le format papier qui fait baisser les ventes, c’est le contenu et la concurrence (et aussi le budget).


Alain Weill, l’homme de médias qui tente de rassurer des journalistes…



fuyez !… pauvres fous !








127.0.0.1 a écrit :



Bizarre cette news avec un corps de l’article qui semble suggérer le contraire du titre. <img data-src=" />



Enfin bon, c’est clair que le “quotidien” papier est amené à fortement décroitre - voire disparaitre - avec le vieillissement des génération pré-Y.





La génération “y” peut encore apprécier de lire sur papier…



Je suis d’accord, mais le numérique peut également phagocyter le papier dans une certaine mesure. Quand on retrouve les mêmes articles de l’un à l’autre, mais avec une immédiateté de l’info / des supports enrichis / des contenus supplémentaires / la facilité de lecture sur son téléphone… le papier risque d’en pâtir je pense. &nbsp;Notamment pour moi qui vais chez le marchand de journaux en fait, les abonnés le seront moins.








Hipparchia a écrit :



C’est pas le format papier qui fait baisser les ventes, c’est le contenu et la concurrence (et aussi le budget).





Et bien je pense que le format papier fait baisser les ventes au contraire. Un soir un peu où je me trouvais un peu aviné j’ai écrit un mail à Ivan Gaudé pour lui dire que c’était pas cool pour les marchands de journaux de sortir une formule web aussi cool. Il m’a fait une réponse hyper complète et assez classe, en m’expliquant notamment qu’avec la multiplication des fermetures de kiosques, et la fréquentation en berne pour bon nombre d’entre eux, les ventes papier baissaient mécaniquement.&nbsp;

Mais ce que je te disais avant peut être contrebalancé par le fait que de bonnes ventes en numérique pouvaient aussi venir redynamiser le papier dans une certaine mesure, et nourrir ces ventes plutôt que les assécher… on verra bien.



Certes. Mais ca limitera à ceux qui apprécient et à ce qui est appréciable… (magazine ? hors-série ?)



Pour le quotidien / tout-venant, la plupart des djeunz dégainent leur smarphone et scrollent nonchalament du pouce leur fil d’actualité.








127.0.0.1 a écrit :



Certes. Mais ca limitera à ceux qui apprécient et à ce qui est appréciable… (magazine ? hors-série ?)



Pour le quotidien / tout-venant, la plupart des djeunz dégainent leur smarphone et scrollent nonchalament du pouce leur fil d’actualité.





Dans certains coins, la PQR a fait et continue de faire un gros travail pour habituer les plus jeunes au papier. Le nombre de mac donalds vers chez moi qui distribue gratuitement la presse locale est assez représentatif de ces efforts. Mais c’est aussi, la photo du dernier gala de danse du coin avec la photo du petit dans le journal, beaucoup d’information pratique, le décryptage des décisions des décideurs locaux (ville, cc, département, région, …) beaucoup de mécénant, les journaux gratuits dans les écoles, … et du coup tu n’es même pas surpris de voir 3 ou 4 d’jeuns aller acheter la gazette locale le midi en sortant de la cantine.



C’est pour ça que ça doit être un package global, quitte à faire payer un peu le numérique pour le papier.

Le monde diplo est spécifique certes : papier journal avec peu de couleur, mensuel… on est pas dans les coûts d’un magasine, mais la différence de prix d’abonnement papier et papier + numérique est quasi transparente :https://boutique.monde-diplomatique.fr/abonnements/

5.40€ VS 6.60€ (c’est moins qu’un Médiapart qui n’a aucun coût papier mais évidemment pas le même rythme non plus).

Par contre fatalement l’abonnement fait mourir le kiosque, au profit d’une visibilité plus grande pour le journal (c’est pour ça que j’ai mis beaucoup de temps à m’abonner).

J’aime conserver les diplos papier, les donner parfois, les faire tourner. Ils ont une grande durée de vie.

A l’inverse ce n’est pas le cas d’un CPC : vite, lu, prêté de ci de là, mais après ça m’encombre (appart petit). Du coup je suis très content d’avoir les archives sur le site, pouvoir noter des jeux etc pour y revenir plus tard.

Un Canard Hardware aussi serait très bien en ligne pour de la recherche, des tableaux un peu dynamiques, mais comme feu Humanoïde, j’aime beaucoup faire lire les dossiers à ma famille ou à des collègues (vie privée, sécurité etc).

Même Nextinpact pourrait publier des fiches papier pour aider à la sécurité informatique des familles paradoxalement je pense.


Oui je te rejoins tout à fait. Le vrai point noir pour moi, comme tu l’as souligné, c’est de faire mourir les kiosques. C’est un cercle vicieux car les kiosques sont les premières victimes de l’accroissement des abonnements et des formules sauce numérique, que tout le monde développe (est obligé de développer), alors qu’ils sont la première vitrine des magazines/journaux papier. Aller dans un kiosque reste par ailleurs encore le meilleur moyen de découvrir un nouveau média papier, d’essayer quelque chose, mais les magasins d epresse crèvent les uns après les autres et le métier s’est hyper paupérisé.

Je trouve dommage qu’il n’existe pas un moyen simple de pouvoir accéder à du contenu numérique via un achat en kiosque, en rentrant un numéro à usage unique, un QR code, quelque chose… Mais c’est hyper onéreux à mettre en place et pas si facile techniquement (dixit Ivan le Fou dans le mail dont je te parlais). Mais je pense que tout le monde sera perdant quand il restera plus un magasin de presse si ce n’est peut-être dans les gares (mais qui à ce moment là n’auront pas forcément une grande offre à proposer)


Pour l’instant, je conserve toujours mes abo “intégraux” (papier+numérique) car lire sur papier un magazine est un vrai délice avant de se coucher. Tu as également une vision d’ensemble sur deux pages. Tu ne te casses pas le cul à zoomer et à scroller. Et tes yeux crient MERCI (rétroéclairage) !

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Pour que le papier presse soit définitivement supplanté, il faudrait déjà qu’avec les tablettes, on ait une vision d’ensemble pour lire (sans zoomer et scroller) donc qu’elles soient vendus minimum en format A4 (et plus pour les bédés et journaux quotidiens).

Les romans n’ont pas ce problème car leur format est bien adapté aux liseuses. J’utilise aussi un support tablette pour lit, c’est vraiment le plus qui m’a fait pencher 100% numérique pour les romans. Les gros pavés de 500 pages sont un vieux souvenir pour mes poignets (le support tablette pour lit marche bien aussi pour la Switch avec joycon détachés&nbsp;<img data-src=" /> ).

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