Internet fixe : progression continue du très haut débit, entrée en scène de la 4G fixe

Internet fixe : progression continue du très haut débit, entrée en scène de la 4G fixe

4G fixe : fibre à terminaison hertzienne

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Guénaël Pépin

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05/06/2017 5 minutes
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Internet fixe : progression continue du très haut débit, entrée en scène de la 4G fixe

Le très haut débit continue de conquérir le terrain de l'ADSL, porté par la fibre. La 4G fixe signe son arrivée dans l'observatoire de l'Arcep, à la faveur d'offres d'opérateurs mobiles et de premières offres sur des réseaux publics, même si son suivi n'est pas facilité par le régulateur.

La musique est connue, mais elle compte désormais un nouvel instrument. L'Arcep a publié les chiffres de l'Internet fixe pour le premier trimestre 2017, où s'est poursuivie la dégringolade de l'ADSL, au profit du très haut débit, en premier lieu la fibre. Pour la première fois, l'autorité intègre la 4G fixe à son observatoire, aux chiffres amalgamés avec ceux du câble à plus de 100 Mb/s, pour une raison qui nous échappe encore.

Au 31 mars, la France comptait 27,9 millions d'abonnés à l'Internet fixe, soit 250 000 de mieux que fin 2016 et 850 000 de plus qu'un an plus tôt. Cet ensemble se répartit entre le haut et très haut débit, avec pour seuil un débit descendant de 30 Mb/s. 22,1 millions de logements sont connectés en haut débit, soit 240 000 de moins en un trimestre. L'ADSL prend encore une claque, comptant pour 21,6 millions de lignes (-140 000).

Un abonné sur cinq en très haut débit

Pour sa part, le très haut débit compte 5,8 millions d'adeptes, soit 395 000 de plus sur le trimestre et 1,3 million en un an. Il compte donc pour plus de 20 % du nombre de lignes fixes actives, pour plus d'un tiers des investissements des opérateurs, qui ont atteint un record historique en 2016 selon l'Arcep. 37 % des logements qui peuvent en bénéficier y sont connectés, il reste donc encore du travail.

La fibre jusqu'à l'abonné (FTTH) est le premier pourvoyeur de clients, avec 266 000 conquêtes en trois mois et 847 000 en 12 mois. Le taux de pénétration est d'à peine 30 %, plus d'un tiers des clients n'ayant pas encore le choix de leur opérateur au point de mutualisation.

Abonnés Internet Arcep T1 2017
Crédits : Arcep

Face au FTTH, le câble à 100 Mb/s ou plus est désormais compté avec la 4G fixe, lancée notamment par Bouygues Telecom sur une bonne part de son réseau, et par SFR pour les professionnels. Ensemble, les deux technologies comptent 1,3 million d'abonnés (+15 000 face à fin 2016). Enfin, le câble sous 100 Mb/s et le VDSL2 connectent 2,1 millions de logements, soit 110 000 de plus début 2017 et 370 000 en un an.

Ce mélange entre câble rénové et 4G fixe est difficile à comprendre. Notons que les offres en 4G fixe promettent des débits théoriques supérieurs à 100 Mb/s, quand le principal acteur actuel, Bouygues Telecom, aurait pu demander à ne pas dévoiler si rapidement ses chiffres. Dans tous les cas, ce mélange de deux modes de connexion risque de complexifier certains calculs, dont celui de la limite haute des abonnés FTTH de SFR. Contactée, l'Arcep n'était pas disponible pour répondre sur le sujet.

La mutualisation, chimères des réseaux publics en fibre

Les déploiements se poursuivent, le très haut débit concentrant désormais les efforts des opérateurs. Au 31 mars, 29,6 millions de lignes cuivre sont éligibles au haut débit. En parallèle, 15,9 millions de logements sont au très haut débit, dont 12 millions à 100 Mb/s ou plus.

8,2 millions le sont via la fibre, soit 526 000 de plus qu'au trimestre précédent et 2,2 millions de mieux en un an. Sur l'ensemble du territoire, 65 % des lignes ont au moins deux opérateurs connectés au point de mutualisation. En clair, plus d'un tiers n'a pas le choix de son opérateur. La disparité est nette entre villes et campagnes. En zones très denses, 69 % des lignes ont au moins deux opérateurs, 50 % au moins trois. Sur les réseaux publics en zone peu dense, qui comptent pour 860 000 lignes, le taux de mutualisation s'effondre à 26 % ; une part qui progresse très lentement de trimestre en trimestre.

Le câble, lui, continue sa rénovation, pour atteindre un débit descendant minimal de 100 Mb/s, quand SFR fait miroiter du Gigabit généralisé dès l'an prochain. Sur 8,9 millions de lignes éligibles au très haut débit par câble, 8,3 millions proposent au moins 100 Mb/s. En un an, plus d'un million de lignes ont été mises à niveau par Altice.

Remarquons qu'à peine 3,9 millions de ces lignes câble sont en dehors des zones très denses, notamment dans des agglomérations en zone moins dense, où Orange et SFR se livrent bataille sur le déploiement de la fibre. Enfin, le VDSL2 compte 5,6 millions de lignes éligibles (+230 000 en un an).

Le cas particulier de la 4G fixe

L'Arcep ne fournit pas de données de déploiement pour la 4G fixe, encore balbutiante. Il faut dire qu'actuellement, les offres des principaux fournisseurs d'accès s'appuient aujourd'hui sur le réseau mobile, partagé avec le « fixe » via des cartes SIM dédiées.

De premiers réseaux dédiés à la 4G fixe font leur entrée, comme celui installé en Haute Garonne, ouvert commercialement en début d'année, qui met à niveau d'anciennes infrastructures WiMAX. À terme, ce sont 37 000 logements qui sont visés via le LTE. En fin d'année, NomoTech doit débuter son premier réseau TD-LTE en 3,5 GHz en Seine-et-Marne (voir notre entretien), via les fréquences 3,5 GHz, que l'Arcep devrait attribuer sur l'été, à l'issue d'une consultation publique menée en début d'année.

Cette technologie, qui doit compter pour quelques centaines de milliers de logements au mieux, selon le plan France THD, devrait donc fortement croître en termes d'infrastructures et d'abonnés dans les prochains mois. Il reste que sa prise en compte par l'Arcep, via le mélange avec le câble, ne devrait pas faciliter son suivi.

Écrit par Guénaël Pépin

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Introduction

Un abonné sur cinq en très haut débit

La mutualisation, chimères des réseaux publics en fibre

Le cas particulier de la 4G fixe

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Commentaires (12)




La fibre jusqu’à l’abonné (FTTH) est le premier pourvoyeur de clients, avec 266 000 conquêtes en trois mois et 847 000 en 12 mois. Le taux de pénétration est d’à peine 30 %, plus d’un tiers des clients n’ayant pas encore le choix de leur opérateur au point de mutualisation.





Et chez moi, cinq ans et demi après que le fruit ait posé sa fibre, il reste le seul opérateur à proposer de la FTTH à mon domicile, en plein Grenoble…



J4ai bien aimé, il y a de cela six mois, quand un commercial de Free a essayé de me refiler de l’ADSL amélioré en essayant de me faire croire que je n’avais pas besoin de la fibre… <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /> Naturellement, je suis resté chez le fruit.








Commentaire_supprime a écrit :



après que le fruit ait



après que le fruit a, c’est de l’indicatif&nbsp;<img data-src=" />

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(comme dit le proverbe grammar nazi, si tu n’as aucun argument contre ton contradicteur, attaque-le sur l’orthographe ou la grammaire)



Aucun autre opérateur n’est venu se coller au point de mutu depuis ?


J’habite en zone AMII(zone moins dense - agglomération de 200 000 hab.) couverte par une mutualisation Orange/SFR, et je me suis aperçu depuis peu que mon quartier est devenu éligible à la fibre FttH BouygTel.



Pourtant, il ne me semble pas que Bouygues ait investi dans la fibre de rue (fibre horizontale) jusqu’au point de mutualisation de mon immeuble. Je croyais pourtant que, hors co-investissement dans l’infrastructure (“mutualisation”), les opérateurs étaient dans l’obligation d’investir dans le réseau et que les partenariats commerciaux (location de l’infrastructure d’un autre réseau) n’étaient pas vus d’un bon oeil par les autorités de régulation et de la concurrence ?



Et j’ai cru comprendre que BouygTel avait des partenariats commerciaux dans les zones très denses aussi (utilisation de la fibre FttH de SFR). S’agit-il d’une dérogation faite sur le dos de la concurrence par les infrastructure, au titre d’engagements subsidiaires de la part de BouygTel ?


Je confirme : BouygTel n’a pas installé sa propre fibre dans mon quartier puisque, selon le test d’éligibilité, mon offre commerciale comporte un “Complément de 6€ en zone étendue fibre”.



(au passage, je viens de réaliser que l’offre Bbox Miami a subi une augmentation de 1€, passée de 26,99€ à 27,99€ par mois - FIS du 29/05/2017)








tpeg5stan a écrit :



après que le fruit a, c’est de l’indicatif <img data-src=" />

 

(comme dit le proverbe grammar nazi, si tu n’as aucun argument contre ton contradicteur, attaque-le sur l’orthographe ou la grammaire)







Merci quand même pour la conjugaison, les évidences sont faites pour être rappelées.



Si tu te sens pour la correction, je suis preneur.







SebGF a écrit :



Aucun autre opérateur n’est venu se coller au point de mutu depuis ?







Non. Va comprendre…









Commentaire_supprime a écrit :



Et chez moi, cinq ans et demi après que le fruit ait posé sa fibre, il reste le seul opérateur à proposer de la FTTH à mon domicile, en plein Grenoble…



J4ai bien aimé, il y a de cela six mois, quand un commercial de Free a essayé de me refiler de l’ADSL amélioré en essayant de me faire croire que je n’avais pas besoin de la fibre… <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /> Naturellement, je suis resté chez le fruit.





Si tu veux plus de choix en ftth, il te faut déménager à quelques km plus au sud à SMH. Ici, co-investissement free.



Saint Martin d’Hères est plutôt à l’Est de Grenoble, selon mes souvenirs <img data-src=" />


Les chiffres du THD ne sont pas grâce à Free en tout cas.








Commentaire_supprime a écrit :



Non. Va comprendre…







La seule explication logique que je trouve, c’est qu’ils ne méritent pas de t’avoir comme client.



Merci pour l’article et l’analyse, je serais probablement passé à côté de l’intégration des forfaits 4G fixe dans les calculs et comme je suis justement en train de boucler un dossier sur le sujet, ça a une certaine importance.


C’est pas faux mais ce n’est pas le problème principal.



Grenoble est un bon exemple de la stupidité d’un déploiement multiple en zone dense: les nombreuses poches de basse densité (quartiers pavillonnaires ou industriels par exemple), font que l’arrivé d’un concurrent est très peu probable car pas rentable.



Le principe même de la duplication des réseaux en sortie de chaque immeuble me choque. Cela va à l’encontre de tout bon sens.



Si on faisait cela pour l’eau, le gaz, l’électricité et pourquoi pas les routes tant qu’on y est ? <img data-src=" />