Donald Trump a annoncé, hier soir, le retrait des États-Unis de l'accord de Paris, visant à réduire l'impact humain sur le climat. La décision a amené Elon Musk à quitter ses fonctions de conseiller, le président s'attirant par ailleurs les critiques des grands groupes technologiques américains.
La protection de l'environnement s'ajoute à la longue liste des discordes entre Donald Trump et les groupes technologiques américains. Le président des États-Unis a annoncé hier le retrait du pays de l'accord de Paris, qui demande de maintenir la température de la planète à moins de 2°C au-dessus du niveau de l'ère pré-industrielle, et dans l'idéal aux environs de 1,5°C.
L'accord signé par Barack Obama sera donc défait par Donald Trump, qui a construit une grande part de son discours en opposition de l'héritage de son prédécesseur. Pourtant, comme le rappelle Le Monde, les États-Unis devront attendre novembre 2020 pour sortir effectivement de l'accord, qui impose un délai de trois ans après son entrée en vigueur et un préavis d'un an pour lui dire au revoir.
« J'ai été élu par les électeurs de Pittsburg, pas de Paris. J'ai promis de sortir ou de renégocier tout accord contraire aux intérêts américains » a déclaré le président, sous-entendant que l'accord de Paris profite aux Français. L'annonce suit plusieurs jours de rumeurs et de lobbying pour amener le président à changer de décision... Y compris venant de la Silicon Valley.
Bye bye Elon
Le torchon brûlait déjà entre Washington et la vallée du silicium. Malgré une réunion très médiatique en début de mandat, regroupant les responsables de grands groupes technologiques, les relations étaient difficiles sur de nombreux sujets, principalement sur les questions d'immigration. Sous pression du public, les entreprises du secteur avaient milité contre des décisions limitant l'entrée de ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane.
Une ouverture affichée qui tranche avec le discours protectionniste de Trump, dont les soutiens dans le secteur étaient rares. Il faut dire que ce dernier avait massivement soutenu Hillary Clinton, étant convaincu de sa victoire. Le fondateur de Tesla et SpaceX, Elon Musk, s'était même attiré l'ire d'opposants du président en annonçant qu'il deviendrait l'un de ses conseillers.
Avant-hier, Musk affirmait avoir milité « autant que possible » pour que le pays reste dans l'accord de Paris, promettant de se désolidariser de la Maison blanche si elle passait à l'acte. Il a tenu parole : « Le changement climatique est réel. Quitter [l'accord de] Paris n'est ni bon pour l'Amérique, ni pour le monde ». Il a été suivi par le patron de la Walt Disney Company, Robert Iger.
Les grands groupes technologiques « déçus »
Sans surprise, l'annonce de Trump a donné lieu à un concert de réactions unanimes. Sundar Pichai, le PDG de Google, se dit ainsi « déçu de la décision d'aujourd'hui ». Le choix de la Maison blanche est aussi critiqué par Mark Zuckerberg, qui évoque une nouvelle fois le besoin d'une « communauté mondiale » (si possible connectée via Facebook).
Tim Cook, le PDG d'Apple, regrette également l'annonce, dont il aurait essayé de détourner le président américain ces derniers jours, sans succès. Selon Bloomberg, ils ont été plusieurs grands patrons à demander à Trump de changer d'avis. Pour sa part, Amazon affirme être toujours attaché à l'accord de Paris, suivi par le responsable juridique de Microsoft, Brad Smith.
Pour mémoire, la plupart de ces entreprises multiplient les promesses écologiques, dans une industrie régulièrement accusée de massivement polluer, que ce soit sur la production du matériel ou sur la consommation d'électricité provenant du charbon outre-Atlantique.
Les réactions politiques ont aussi été nombreuses. Le maire de Pittsburg, Bill Peduto, pris en exemple par Trump, a tweeté qu'il respecterait les lignes directrices de l'accord de Paris, à son échelle. Emmanuel Macron a, pour sa part, donné un discours rappelant le besoin d'agir contre le réchauffement climatique, concluant sur un « Make Our Planet Great Again » remarqué. Avec l'Allemagne et l'Italie, la France a d'ailleurs affirmé que l'accord n'était pas renégociable.