Renault veut se renforcer dans la conception de logiciels pour ses voitures connectées et autonomes. Pour cela, il compte racheter des équipes d'Intel France spécialisées dans ce domaine. Un accord a été signé et la finalisation de la transaction est attendue d'ici fin juin.
Au cours des dernières semaines, les constructeurs semblent avoir trouvé une nouvelle jeunesse sur la question des voitures connectées et/ou autonomes, et ils sont nombreux à faire des annonces ou à se regrouper. Si des acteurs comme Tesla proposent d'ores et déjà des modèles commerciaux avec une autonomie plus ou moins importante suivant les situations, d'autres se lancent (enfin ?) dans l'aventure.
Laboratoires de recherche : c'est fait. Équipes de R&D : c'est en cours
C'est le cas de Renault qui a annoncé récemment l'ouverture de deux nouveaux laboratoires de recherche en France pour travailler sur le « futur de la mobilité ». Le constructeur expliquait alors que l'industrie automobile évoluant très rapidement, il se devait « d’être à la pointe et d’innover en permanence, en travaillant sur les nouvelles technologies, les voitures connectées et les véhicules électriques ».
Aujourd'hui, le groupe revient avec une nouvelle annonce : un projet d'acquisition portant sur « des activités de R&D françaises d'Intel spécialisées dans les logiciels embarqués ». Sont concernées par cet accord, les équipes se trouvant sur les sites de Toulouse et de Sophia-Antipolis.
Développer des logiciels autonomes pour les voitures connectées
Le fabricant automobile explique qu'il souhaite ainsi se renforcer sur ce segment afin de développer des logiciels capables « d’offrir des services personnalisés, de se mettre à jour à distance, en toute autonomie et en temps réel, sans intervention d’un tiers ». Au-delà du savoir-faire et de l'expérience des salariés concernés (ils seraient plus de 400), Renault souhaite aussi récupérer leurs réseaux de fournisseurs et de partenaires.
Le constructeur en profite pour donner quelques indications sur ses plans pour les années à venir. D’ici 2020, il annonce qu'il proposera « un système d’assistance à la conduite avancé (permettant de maintenir le véhicule sur sa voie – dit « single-lane control »), utilisable sur autoroute en toutes conditions de trafic ». Comme c'est actuellement le cas avec les Tesla, le conducteur devra néanmoins toujours être attentif à la route et avoir les mains sur le volant afin de corriger la trajectoire si nécessaire ; il restera le seul responsable de la conduite à bord.
Un mode de conduite entièrement automatisé (dans certaines conditions) à partir de 2020
Ensuite, arrivera un mode de conduite « eyes off / hands off » qui, comme son nom l'indique, permettra « au conducteur de ne pas avoir les mains sur le volant et de ne pas regarder la route dans certaines conditions (embouteillage, vitesse limitée) et sur des voies bien définies type autoroutes ou quatre-voies sécurisées ». La question de la responsabilité et de la législation qui sera appliquée en cas d'accident n'est pas précisée.
Afin de mener à bien cette acquisition, Intel créée une nouvelle société dans laquelle seront transférées les activités de R&D portant sur les logiciels embarqués qui sont concernées par cet accord. Celle-ci sera alors vendue à Renault, pour un montant qui n'a pas été dévoilé. Un accord définitif a été signé, mais il faut encore attendre l'approbation des autorités compétentes comme toujours dans ce genre de situation. La finalisation est attendue pour fin juin.
De son côté, Intel n'a pas publié de communiqué pour préciser sa position et comment le transfert de ses salariés s'effectuera. Dans tous les cas, le groupe ne devrait pas laisser de côté les voitures autonomes, comme en atteste le récent rachat de Mobileye pour la bagatelle de 15 milliards de dollars.