The Boring Company (Elon Musk) dévoile son plan pour construire des tunnels urbains

Un projet en rapport avec Hyperloop
Tech 6 min
The Boring Company (Elon Musk) dévoile son plan pour construire des tunnels urbains

Via une foire aux questions, The Boring Company, la dernière idée d'Elon Musk, précise comment elle compte construire des tunnels afin de désengorger le trafic en surface. Si le concept est séduisant sur le papier, et laisse entrevoir une interaction avec Hyperloop, il reste encore beaucoup de questions en suspens.

Depuis plusieurs semaines, Elon Musk distille des bribes d'informations sur son dernier projet : The Boring Company. Pour rappel, il s'agit de creuser sous une ville pour y proposer un réseau de tunnels, censés désengorger le trafic. Un projet un peu fou, mais qui avance malgré tout.

Le PDG de SpaceX et Tesla l'a pour la première fois évoqué mi-décembre. Les choses s'accélèrent depuis quelques jours avec la mise en ligne de plusieurs vidéos de présentation, mais sans pour autant dévoiler des détails bien passionnants. The Boring Company vient de passer la seconde avec la mise en ligne d'une foire aux questions qui réserve quelques surprises. 

Une idée simple, mais qui a un problème : le coût des travaux

Commençons par les généralités : les tunnels présentent l'avantage de ne pas être sensible aux intempéries (la pluie, le vent, la foudre, etc.). De plus, ils génèrent une situation bien moins anxiogène que des véhicules volants qui passeraient au-dessus des villes (et donc des passants).

Les tremblements de terre ne seraient pas un problème non plus : « du point de vue de la sécurité structurelle, le tunnel se déplace uniformément avec le sol, contrairement aux structures en surface ». De plus, il est possible de créer plusieurs niveaux afin de multiplier les itinéraires, exactement comme les lignes de métro que l'on trouve dans les grandes villes.

Une idée simple, mais dont on se demande finalement pourquoi elle n'a-t-elle pas été mise en œuvre plus tôt ? Pour la société, la réponse est tout aussi simple, le coût de fabrication. « Certains projets coûtent jusqu'à un milliard de dollars par mile », soit environ 1,6 km. Pour que le projet de tunnels urbains soit viable, The Boring Company pense qu'il faut le baisser par un facteur d'au moins dix. 

Réduire le diamètre, installer les voitures sur des chariots électriques

Pour cela, elle expose quelques-unes de ses idées. La première consiste à réduire le diamètre du tunnel en passant de 8,5 mètres en moyenne pour des voitures à moins de 4,2 mètres. Or, diviser par deux le diamètre d'un tunnel permettrait de réduire le coût par trois ou quatre.

Si les diamètres sont larges actuellement, c'est pour laisser une place suffisante aux voies de circulation afin que les conducteurs puissent rouler en toute quiétude, sans risquer de se prendre un mur, surtout lorsqu'ils roulent vite. C'est en partie pour régler cette question que les voitures sont placées sur des chariots automatiques. Ils peuvent évidemment transporter des voitures, mais également des personnes (dans des capsules) ainsi que de la marchandise.

The Boring CompanyThe Boring Company

Un concept qui n'est pas sans rappeler Hyperloop

Ce principe n'est pas sans rappeler les divers projets Hyperloop, une autre idée lancée par Elon Musk. D'ailleurs, il y a un lien certain entre les deux projets : « Si on ajoute une coquille sous vide, on obtient un Pod Hyperloop qui peut voyager à plus de 600 milles par heure », soit un peu moins de 1 000 km/h, peut-on lire dans la foire aux questions.

Dans le cas présent, avec un tunnel qui n'est pas sous vide, il n'est question « que » de 200 km/h. Parmi les autres avantages, nous pouvons citer la suppression des émanations de gaz d'échappement, le chariot se déplaçant grâce à un moteur électrique.

Augmenter la cadence des tunneliers, relancer la recherche

Deuxième idée pour limiter les coûts : réduire le temps nécessaire à la construction des tunnels, une opération réalisée par des tunneliers (ou des TBM alias Tunnel Boring Machine dans la langue de Shakespeare). La société joue d'ailleurs sur ce terme pour son nom, qui signifie également « ennuyeux » en anglais, parfait pour une solution qui veut supprimer les bouchons en ville. 

Le nom du premier tunnelier est Godot, une référence à En attendant Godot de Samuel Beckett. Là encore on retrouve la notion de temps qui passe... mais pas uniquement. En effet, cette pièce de théâtre appartient au « théâtre de l’absurde », un mouvement qui était en rupture par rapport aux codes de l'époque.

Quoi qu'il en soit, les tunneliers sont actuellement bien trop lents pour The Boring Company qui explique qu'« un escargot est effectivement 14 fois plus rapide qu'un TBM dans un sol tendre ». « Notre objectif est de vaincre l'escargot dans cette course » ajoute-t-elle, ce qui correspond à une sacrée augmentation de la cadence.

Plusieurs pistes sont envisagées : augmenter leur puissance, leur rendement et automatiser complètement la procédure. Pour arriver à ce résultat, la recherche devrait être relancée, car, selon la société, il n'y aurait eu « pratiquement aucun investissement » dans ce domaine au cours des 50 dernières années.

Dernier vecteur d'économie : la gestion de la terre enlevée pour installer un tunnel. Généralement, elle est déplacée vers un autre lieu, ce qui représente un coût non négligeable. Dans le cas présent, la société étudie des systèmes qui permettront de recycler la terre sur place, pour en faire des briques pour des constructions par exemple.

The Boring Company

Des travaux ont commencé, mais de nombreuses questions restent sans réponses

Sur le papier, le concept est séduisant, mais il faudra maintenant que la société fasse ses preuves. Pour le moment, Elon Musk distille avec parcimonie des photos et vidéos sur les réseaux sociaux. Elles ne permettent pas d'apprendre grand-chose sur l'avancement des travaux, mais assurent le buzz à chaque publication ou presque.

Par contre, on repassera pour les détails techniques et commerciaux. The Boring Company se garde bien de parler du coût de son système pour les usagers et de la manière dont elle compte le répercuter aux personnes intéressées. Si seulement quelques voitures l'empruntent au quotidien, à cause d'un prix trop élevé, cela ne changera pas grand-chose pour les bouchons en surface.

Dans certaines villes, The Boring Company se frottera également à un problème de place. Prenons Paris ou Tokyo par exemple, le réseau de métro est déjà un enchevêtrement complexe de tunnels, il ne sera donc pas toujours facile de trouver de la place pour se faufiler. 

Dans tous les cas, il ne s'agit pas d'un projet à court terme de l'aveu même d'Elon Musk, qui n'a pour autant pas donné le moindre calendrier quant à la mise en place d'une première ligne. Il pourrait également s'agir de relancer le développement des tunneliers afin d'en améliorer les performances et, pourquoi pas, les utiliser avec les solutions Hyperloop qui sont en train d'émerger. Pour rappel, il s'agit également d'une idée lancée par Elon Musk, mais sur lesquelles travaillent d'autres sociétés.

Si les tubes en surface sont faciles à installer dans le désert ou dans des espaces ruraux entre deux villes, c'est une autre paire de manches pour les zones denses. Passer par des tunnels pourrait alors être une alternative pour Hyperloop. Il faudra certainement être patient pour avoir la réponse à ces questions.

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