Microsoft BUILD : une première journée entièrement tournée vers le cloud et Azure

Microsoft BUILD : une première journée entièrement tournée vers le cloud et Azure

Le nuage c'est dépassé, place au cosmos

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Vincent Hermann

Publié dans

Logiciel

11/05/2017 8 minutes
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Microsoft BUILD : une première journée entièrement tournée vers le cloud et Azure

La conférence d’ouverture de la BUILD était essentiellement centrée sur le cloud. Microsoft y a dévoilé plusieurs nouveaux services, tous destinés à renforcer ses offres en matière d’hébergement et de calculs déportés.

Contrairement à ses habitudes, Microsoft n’a pas ouvert sa conférence annuelle par un plan d’attaque de Windows. Tout ce qui concerne les évolutions du système d’exploitation fera l’objet d’une session spécifique, ce soir entre 17h30 et 19h.

Cette fois, il n’était question que de cloud et d’Azure, qui rassemble pour rappel toutes les offres distantes de l’entreprise, tant pour le stockage que les opérations déportées. Bases de données, traduction à la volée, intégration de Bash, modèles personnalisés pour services cognitifs ou encore intelligence artificielle ont ainsi été abordés. Les annonces sur Visual Studio ont pour rappel été traitées ce matin dans une actualité séparée.

Cosmos DB et les bases de données dans Azure

Après Azure IoT Edge que nous avons évoqué hier soir, la première grosse annonce de Microsoft concernait Cosmos DB. Il s’agit de bases de données de type NoSQL possédant des capacités d’extension horizontale.

En clair, Cosmos DB est un service de base de données distribuée et multi-modèle que les clients peuvent utiliser par exemple pour répliquer des informations à l’échelle de la planète. Durant la conférence, Microsoft évoque le cas simple d’une entreprise qui souhaite répliquer rapidement les données de ses services sur des serveurs mis en place pour réduire la latence dans une région géographique.

Cosmos DB va en l’état nettement plus loin que DocumentDB, le seul service No SQL qui était proposé jusque-là dans Azure par Microsoft. Le nouveau venu ne se contente ainsi plus de stocker du JSON sans index. Il ajoute le support de nouveaux types de données et propose, pour ceux qui en auraient besoin, un modèle relationnel plus classique, de même qu’il est possible d’indexer chaque type d’information séparément.

Conséquence, Cosmos DB prend le relai de DocumentDB, qui reste néanmoins présent sous la forme d’une API. Les clients qui utilisent DocumentDB ont été mis à jour automatiquement en Cosmos DB.

Parallèlement, les bases de données MySQL and PostgreSQL sont désormais supportées dans Azure. On peut donc en déclarer de nouvelles directement dans le cloud, ou faire prendre en charge des bases existantes sur des serveurs locaux, voire un mélange des deux (cloud hybride). Enfin, les migrations de bases SQL Server et Oracle vers Azure sont annoncées comme plus simples.

Azure gagne un Cloud Shell compatible Bash et des applications mobiles

L’intégration de Bash dans Windows 10 avait fait grand bruit. Même s’il n’est pas certain que le sous-système Linux intégré (basé sur Ubuntu 16.04) soit utilisé massivement, la possibilité est là et servait de preuve à Microsoft pour l’ouverture qui lui était réclamée, essentiellement par les entreprises. Pourquoi du coup s’arrêter en si bon chemin ?

Les administrateurs Azure gagnent ainsi un Cloud Shell, une interface en lignes de commandes s’appuyant sur Bash pour réaliser ses opérations. Bash est même devenu une priorité semble-t-il puisque le propre PowerShell de l’entreprise n’arrivera qu’un peu plus tard. Pour montrer l’intérêt de son Shell, Microsoft a effectué en démonstration le déploiement d’un millier de machines virtuelles via une courte commande Bash.

En outre, la société a publié une application mobile pour Azure. Disponible sur Android et iOS, elle est conçue pour les administrateurs qui souhaitent surveiller l’activité de leurs services, avec notifications pour les alertes en cas de problèmes, possibilité d’effectuer des actions de base comme démarrage/arrêt des machines virtuelles, etc. L’application contient même le Cloud Shell avec Bash.

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Un service dédié à l’entrainement des réseaux de neurones

C’est par un nom assez long, Azure Batch AI Training, que Microsoft a introduit un nouveau venu dans son éventail de services, cette fois destiné aux réseaux de neurones qui forment la base de nombreuses intelligences artificielles.

Le service s’interpose entre le développeur et l’infrastructure. Ce qui lui permet en théorie de ne se concentrer que sur son modèle, sans se soucier des détails techniques ensuite. Les précisions sur ce service sont peu nombreuses, mais Microsoft a indiqué qu’il serait compatible avec les frameworks existants, comme Caffee, TensorFlow chez Google ou Cognitive Toolkit pour ceux qui voudraient du tout Microsoft.

Les développeurs pourront choisir la puissance qu’ils souhaitent accorder à leurs calculs, la charge pouvant être répartie sur un nombre plus ou moins important de processeurs et GPU. À terme, Azure proposera également des puces dédiées (FPGA).

Azure Batch AI Training n’est pour le moment disponible que sous forme d’une préversion privée, sans informations sur une plus grande ouverture. 

Azure : la grande opération séduction pour les développeurs

Microsoft fait également miroiter un éventuel impact financier positif en proposant des avantages si les éditeurs choisissent de placer leurs applications dans Azure.

La société indique ainsi que si ces éditeurs tiers rendent leurs créations disponibles dans la boutique AppSource (qui intègre d'ailleurs dans la foulée Office Store), leurs utilisateurs pourront y accéder depuis des services comme PowerApps et Flow (automatisation de type IFTTT) sans qu’ils aient besoin d’obtenir les versions complètes (et donc payantes) de ces derniers.

Microsoft ne proposerait en fait que des avantages, sans contrepartie, puisque les éditeurs pourraient continuer à proposer leurs applications sur d’autres plateformes. La firme s’engage également à leur fournir les informations de contacts des utilisateurs venant récupérer leurs produits sur App Source.

Ce qui revient à profiter des infrastructures du géant « gratuitement », en échange d'une augmentation du nombre d'applications dans sa boutique, ce qui permet d'en renforcer l'intérêt. Cela étant, il n’est pas dit que cette générosité se poursuive (sur la gratuité d'accès à PowerApps, Flow et aux données des utilisateurs) si Azure continue de croitre comme il le fait depuis plusieurs années.

Presentation Translator, la démonstration de la soirée

Globalement, cette première conférence, malgré les points éventuellement intéressants soulevés pour les développeurs, manquait un peu de « pêche ». En termes de cloud, Azure n’a plus grand-chose à prouver et les annonces impressionnantes sont moins courantes, même si Cosmos DB se détache clairement du lot.

Une démonstration a cependant retenu l’attention, parce qu’elle avait un impact pratique immédiat : Presentation Translator. Il s’agit d’une extension en développement pour PowerPoint, qui permet de capter à la volée tout ce qui est prononcé durant une présentation pour l’afficher sous forme de texte traduit à ceux qui la suivent. Tout ce qu’ils ont à faire, c’est déclarer la langue qui les intéresse.

La fonctionnalité prend appui sur le travail qui a déjà été fait pour Skype Translator. Les langues prises en charge sont l’allemand, l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français, l’italien, le japonais, le portugais et le russe. Notez que même si la fonction première est bien de traduire une présentation, Microsoft indique que son Translator peut également servir pour une assistance de malentendants.

Le Translator est un projet de Microsoft Garage qui n’est pour l’instant disponible que sous forme de bêta privée. Les intéressés devront donc s’inscrire via un formulaire et espérer être sélectionnés.

Signalons enfin que la conférence contenait d’autres présentations, mais qui n’étaient pas forcément destinées à présenter des nouveautés concrètes pour les développeurs. Ce fut notamment le cas pour Cortana, Microsoft présentant sa vision de ce que devrait être un assistant du quotidien, aussi bien à la maison via une borne que dans une voiture. L'éditeur en a profité pour proposer un kit nommé Cortana Skills permettant de créer des expériences basées sur son assistant et sur le concept des bots. Le code est exploitable sous Windows, Android et iOS.

Écrit par Vincent Hermann

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Introduction

Cosmos DB et les bases de données dans Azure

Azure gagne un Cloud Shell compatible Bash et des applications mobiles

Un service dédié à l’entrainement des réseaux de neurones

Azure : la grande opération séduction pour les développeurs

Presentation Translator, la démonstration de la soirée

Commentaires (2)


Pas un petit mot sur les Cortana Skills ?


“Signalons enfin que la conférence contenait d’autres présentations, mais qui n’étaient pas forcément destinées à présenter des nouveautés concrètes pour les développeurs. Ce fut notamment le cas pour Cortana, Microsoft présentant sa vision de ce que devrait être un assistant du quotidien, aussi bien à la maison via une borne que dans une voiture. L’éditeur en a profité pour proposer un kit nommé Cortana Skills permettant de créer des expériences basées sur son assistant et sur le concept des bots. Le code est exploitable sous Windows, Android et iOS.” :p