[MàJ] Les utilisateurs Facebook disent malgré eux adieu à leur droit de vote

C'est votre dernier mot?
Mise à jour : C’est désormais officiel : Facebook a annoncé cette nuit les résultats définitifs du vote de ses utilisateurs concernant le changement de ses règles de fonctionnement. Les nouvelles dispositions ont été rejetées à plus de 88 % des votants, mais ces derniers n’ont pas été assez nombreux pour que ce choix soit pris en compte par la société de Mark Zuckerberg. Par conséquent, le réseau social écarte d'un revers de la main l'opinion de ces centaines de milliers d'internautes ayant participé au vote (Lire à la suite de l’article).

Article du 4 décembre 2012 : Depuis hier soir 21 heures et pour une durée d’une semaine, Facebook invite ses utilisateurs à voter en ligne (à cette adresse) pour la gouvernance de son réseau social. La société américaine l’avait d’ailleurs annoncé le 21 novembre dernier, appelant alors les internautes concernés à s’exprimer sur des suggestions de changements de ses règles de fonctionnement, dont la supression de son système de vote.

vote Facebook

 

Pour rappel, le célèbre réseau social fait régulièrement appel à ses utilisateurs depuis 2009, afin d’approuver certaines modifications relatives à sa gouvernance. Ce sont d'ailleurs ses propres règles qui le prévoient : « si plus de 7 000 utilisateurs commentent de manière détaillée et pertinente un changement proposé, nous vous donnerons également l’occasion de participer à un vote dans le cadre duquel d’autres alternatives vous seront proposées. Nous devrons respecter le résultat du vote si plus de 30 % de tous les utilisateurs inscrits actifs à la date du préavis participent au vote », indique le réseau social.

Suppression du système de vote

Comme nous l’expliquions, l’une de ces propositions vise justement... à la suppression du système de vote instauré en 2009 par la société de Mark Zuckerberg ! Facebook justifie cette modification en faisant valoir qu’avec l’augmentation de son nombre d’utilisateurs, la quantité de commentaires prime désormais sur leur qualité. « Afin de faire en sorte que nous continuions à recevoir un feedback pertinent de votre part, nous pensons qu’il serait préférable de supprimer le vote du processus », concluait alors le réseau social dans un mail envoyé à ses utilisateurs, tout en assurant que de « nouveaux canaux d’engagement » seraient instaurés.

 

Cette explication n’a cependant pas totalement convaincu, en ce que le dispositif a pu parfois desservir l’entreprise américaine. Max Schrems, meneur de l’association « Europe versus Facebook », s’en était ainsi servi en juin dernier pour inciter les utilisateurs du réseau social à proposer des changements importants au site. Les internautes ont d'ailleurs été particulièrement réceptifs à l’appel de l’étudiant autrichien, puisqu’ils furent plus de 47 000 à déposer le commentaire « Je m’oppose à ces changements et demande un vote sur les revendications indiquées sur www.our-policy.org ». Néanmoins, si l’opération permis d’atteindre le seuil des 7 000 commentaires nécessaires pour engendrer un vote, celui-ci fut très loin d’atteindre les 30 % d’inscrits actifs pour être approuvé.

Un vote sur le droit de vote, jusqu'au 10 décembre

Facebook ayant reçu près de 89 000 commentaires au cours des sept jours durant lesquels ses modifications étaient sur la table, le réseau social a donc organisé un vote, assurant qu’il avait pris en compte certaines remarques. Mais comme l’explique TechCrunch, les principales modifications restent inchangées : suppression du système de vote ; fait que Facebook puisse partager des données avec des sociétés lui appartenant (comme Instagram) ; modification de la façon de contacter un utilisateur via Messages. 

 

Jusqu’au 10 décembre à 21 heures (heure française), les utilisateurs du réseau social sont donc appelés à répondre à la question suivante : « Quels sont les documents qui devraient régir le site Facebook ? ». Seules deux options sont proposées, l’internaute pouvant soit approuver les nouvelles versions de la déclaration des droits et responsabilités  et de la politique d’utilisation des données, soit dire qu’il préfère conserver les versions actuelles. Cela signifie qu’il n’y aura donc pas de vote blanc ou nul.

 

vote facebook élection

Les jeux seraient-ils déjà faits? 

Si plus de 40 000 utilisateurs ont déjà voté à l'heure où nous écrivons ces lignes - préférant à près de 90 % les  règles actuellement en vigueur, cela ne prédit en rien du rejet des modifications proposées. D’une part car il reste encore six jours pour voter, mais aussi, et surtout, car Facebook impose que plus de 30 % de tous les utilisateurs actifs participent au vote pour que celui-ci soit pris en considération. Or, on en est bien loin ! En juin dernier, lors du précédent scrutin, environ 400 000 personnes avaient voté, soit un taux de participation avoisinant 0,038 %, comme le relevait ArsTechnica. Il faudrait donc que plus de 300 millions d'utilisateurs s'expriment d'ici le 10 décembre pour que le résultat du vote soit respecté par Facebook.

 

Les résultats définitifs sont attendus pour le 11 décembre.

 

Mise à jour du 12 décembre : « Sur les 668 872 personnes environ qui ont voté, 589 141 d’entre elles recommandent que nous conservions notre déclaration des droits et responsabilités et notre politique d’utilisation des données existantes » a annoncé Facebook cette nuit. Autrement dit, plus de 88 % des votants se sont opposés aux suggestions de changements des règles de fonctionnement du célèbre réseau social, comprenant notamment la suppression de son système de vote.

 

Seulement, comme l’explique ensuite la société américaine, « moins de un pour cent de notre communauté de plus d’un milliard d’utilisateurs a participé au vote. Comme indiqué dans nos deux règlements, les résultats sont utilisés à titre informatif si moins de 30 % des utilisateurs votent ». Cela signifie que malgré ce rejet massif, les votes exprimés ne seront pas pris en compte et que les nouvelles règles devraient par conséquent entrer en vigueur.

 

Au regard de ce balayage en règle de l’opinion de ses utilisateurs, Facebook a tenté de sauver la face : « Malgré la faible participation au vote, cette expérience a souligné la valeur réelle de notre processus d’information et de commentaires. L’importance de votre retour sur nos propositions pendant cette période de vote de sept jours, ainsi que les discussions avec les organismes de régulation internationaux, ont permis de clarifier et de réviser ces propositions ». 

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