Contre les « fake news », Google affute son algorithme de recherche et contrôle l'autocomplétion

Un fait divers, un algorithme
Internet 3 min
Contre les « fake news », Google affute son algorithme de recherche et contrôle l'autocomplétion

Google annonce une révision de son moteur, pour faire remonter des résultats « d'autorité » sur les recherches contenant des contenus trompeurs. Il est également possible pour certains utilisateurs de signaler des suggestions de recherche « inappropriées ».

La lutte contre les fausses nouvelles est l'occasion d'une communication nombreuse pour les géants du Net. Google vient d'annoncer une modification de PageRank, l'algorithme de son moteur de recherche. La cible affirmée, les fake news, soit « la diffusion d'informations manifestement trompeuses, de basse qualité, offensantes, voire clairement fausses ».

Si le problème est présenté comme nouveau par Google, il suit la démarche que le groupe affiche à long terme, à savoir lutter contre les mauvais contenus (comme ceux produits dans des « fermes ») et mettre en avant ceux de meilleure qualité. Comme d'habitude, l'entreprise affirme s'appuyer sur trois piliers : améliorer l'algorithme, faciliter les retours d'internautes et être plus transparent. Une trinité qui s'invite dans la communication de nombreuses entreprises du Net, sur n'importe quel sujet.

« Fake news » et communication de géants du Net

Comme celle de Facebook, la communication de Google est à la mesure des critiques que l'entreprise a reçu face à la recrudescence des « fausses nouvelles ». Le sujet, qui a émergé lors de la dernière élection présidentielle américaine, est devenu une préoccupation affichée à grands renforts de billets de blog, de formations et de financements pour les éditeurs de presse, notamment pour des prestations qu'ils fournissent en France (voir notre analyse).

Google avait par exemple interdit en fin d'année dernière la publicité pour ces contenus douteux, affichant des résultats impressionnants quelques mois plus tard. Des centaines de sites auraient ainsi été marqués au fer rouge par le géant, qui ne permet pas de vérifier ses dires.

Pourtant, selon Google, seule « une petite part de nos requêtes quotidiennes (0,25 %) » renverraient des contenus offensants ou trompeurs. Le but de la modification de l'algorithme est donc de fournir plus de résultats « d'autorité » sur cette section spécifique de requêtes, en cachant au mieux ceux estimés indésirables. À la mi-mars, le moteur de recherche a modifié ses lignes directrices en matière de qualité (PDF), pour réaffirmer que « les contenus trompeurs, les pages choquantes inattendues, les hoaxes et les théories du complot » sont descendus.

Signalements dans l'autocomplétion et FAQ complétée

En matière de retour des utilisateurs, Google tient à répondre aux critiques concernant l'autocomplétion et les contenus mis en avant (comme des actualités) en tête de résultats de recherche. En décembre dernier, la société a par exemple retiré manuellement des suggestions de recherche, jugées antisémites et sexistes. Il aura fallu une pression publique de certains utilisateurs pour obtenir ce changement, qui devrait désormais passer par un outil intégré.

Cet épisode en rappelle un autre, en 2012, quand des associations antiracistes françaises ont signalé des suggestions de recherche associant le mot juif à des personnalités. Un accord de médiation avait été trouvé. En 2014, un particulier obtenait le retrait de suggestions associant son nom à des termes connotés, sur le terrain de la loi CNIL.

Désormais, au moins sur la version américaine du moteur, une ligne apparaît sous la liste des recherches suggérées, permettant de marquer une ou plusieurs entrées comme inappropriées. Bien entendu, ces signalements doivent être pris en compte dans le tri des résultats par le moteur de recherche.

Encore faut-il que Google en tienne réellement compte, le traitement des résultats considérés comme choquants étant parfois aléatoire, tout comme les réponses de Google aux utilisateurs. Les soucis de vidéastes dans les recours en matière d'infraction du droit d'auteur illustre certaines difficultés en la matière.

Des suggestions de recherche retirées

Enfin, en matière de transparence, l'entreprise a complété sa section d'aide, en détaillant sa politique en matière de « saisie semi-automatique ». Sont ainsi automatiquement évincées les suggestions estimées vulgaires ou sexuellement explicites, incitant à la haine, à caractère violent et « mentionnant une activité dangereuse ».

Autant de catégories dans la délimitation restent bien à la discrétion de la société, toute transparente veuille-t-elle être, avec des résultats qui seront sûrement difficiles à mesurer simplement... Sinon en s'appuyant sur une probable nouvelle communication de Google à ce sujet dans plusieurs mois.

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