Jacques Bompard s’attaque à son tour à l’accès du porno en ligne, à trop peu de clics des rétines des adolescents. Il demande au ministère de la Famille de trouver des solutions pour limiter ces accès, mais aussi de retirer plusieurs contenus du site onsexprime.fr.
On pouvait presque s’y attendre. Le député d'extrême droite Jacques Bompard a pris sous le bras les résultats d’un sondage IFOP sur l’accès des mineurs à la pornographie. 51 % des mineurs de 15 à 17 ans, révèle le document, a déjà «surfé sur un site pornographique » (notre actualité).
« Cauchemars, accès de tristesse, isolation sociale... »
53 % disent ainsi être déjà tombés par hasard sur un extrait vidéo à caractère pornographique. « Ces contenus à caractère sexuel ne s'affichent pas seulement sur les sites explicites, déplore le député, mais viennent également se nicher sur les pages des réseaux sociaux, dans les mails ou dans les publicités affichées sur des sites qui n'ont rien d'érotique ».
Selon le parlementaire, pas de doute : l’impact psychologique sur les populations jeunes est jugé « effarant », des « influences malsaines » engendrant « cauchemars, accès de tristesse, isolation sociale... ». Voilà en substance ce qu’il avance dans une missive parlementaire adressée à Laurence Rossignol.
Sur la base de ces chiffres, il réclame en conséquence des mesures de régulations contre un accès « beaucoup trop aisé à ce type de sites », sachant que « le devoir de valider son âge avant l'accès constitue un contrôle beaucoup trop faible ». Pas de solution clef en main, mais le vœu de « limiter l'accès aux contenus pornographiques diffusés par l'intermédiaire de plateformes où ces sites ne devraient pas figurer ».
Le sex crime d'onsexprime.fr
Sur sa lancée, le ministère de la Famille est accusé de « contradictions », à ses yeux. Alors que Laurence Rossignol a elle aussi pris pour cible l’accès du porno aux jeunes, le député pointe un doigt accusateur sur le site onsexprime.fr. Il est « destiné au grand public, aux professionnels de santé et des secteurs éducatif et social, et, de manière générale, à toute personne recherchant, dans le cadre de ses activités professionnelles ou à titre personnel, des informations sur la sexualité des adolescents », dixit ses mentions légales.
Or, dans la bouche de Bompard, il est intolérable qu’un tel site puisse diffuser « des contenus à caractère sexuel trop explicite pour les jeunes enfants », dont ceux « dans lesquels les pratiques de sodomie sont expliquées et éclaircies de manière assez détaillée ». Et l’élu de s’interroger : « La posture [sic] de Mme la ministre n'est-elle pas là au sommet de sa contradiction ? »
Sexualité, éducation nationale et famille
Il demande du coup que le ministère fasse « retirer urgemment » ces contenus « à caractère sexuel ». Dans son esprit, « il n'est pas du devoir de l'éducation nationale de présenter les ressorts de la sexualité aux enfants ; de l'ordre de l'intime, cette éducation doit être réservée à la cellule familiale, qui entend mieux si ses enfants disposent de la maturité nécessaire pour recevoir cette éducation ». On imagine évidemment la satisfaction des partisans de la pédagogie par la cigogne, du chou ou de la jolie fleur rose.
Dans le passé, le même député s’était déjà attaqué à la « pédagogie militante » autour du mouvement Queer dans les universités. Dans cette autre question parlementaire, il s'agaçait cette fois de « la mise en scène d’un mariage entre personnes de même sexe » dans un collège.
Avec une proposition de loi déposée en 2016, il avait encore souhaité que le ministère de l’Intérieur puisse « fermer l’accès » aux sites pornographiques sans passer par la case juge. Enfin, il s’était ému qu’un professeur des écoles ait été la cible d’une enquête administrative pour avoir lu un passage de la Bible, « un texte aux fondements des racines de notre pays ».