[Critique Geek] Ghost in the Shell : transcendance

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[Critique Geek] Ghost in the Shell : transcendance
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Poisson d'avril ! Cette critique fût douloureuse à écrire et n'a rien à voir avec notre avis sur ce film. Vous pourrez néanmoins trouver notre analyse détaillé par ici. Si jamais vous êtes allés voir Ghost in the Shell ce samedi par notre faute, envoyez-nous une copie de vos billets, nous vous offrirons deux mois d'abonnement pour nous faire pardonner.

Alors que l'on pouvait craindre le pire pour l'arrivée d'un live-action basé sur l'univers de Ghost in the Shell, Ruperts Sanders montre qu'il maitrîse son affaire et peut trouver sa place dans le cœur des amateurs de cyberpunk presque au-delà de Lana et Lilly Wachowski.

S'attaquer à un monument tel que Ghost in the Shell n'est pas simple. Il s'agit de l'une des œuvres majeures de ceux qui ont découvert le numérique dans les années 90. Celle d'un visionnaire, Masamune Shirow, qui se demandait il y a déjà près de 30 ans ce qui pouvait définir notre humanité.

Ghost in the Shell : un univers qui a déjà ses codes

Il imaginait l'émergence d'une intelligence artificielle omnisciente, alors que nous en sommes encore à développer des bots météo pour Facebook et que le projet d'une interface cerveau-machine tient toujours de l'ordre du fantasme pour une élite qui a trop joué à Deus Ex.

Une partie du monde a découvert l'œuvre de Shirow à travers l'anime sorti en 1995. Celui-ci avait été suivi d'un second film (Innocence), d'une série (Stand Alone Complex), puis d'une autre qui est revenu sur la création de la fameuse Section 9, Arise. L'ensemble a d'ailleurs été réédité et parfois restauré pour l'occasion. On fait donc face à un univers déjà assez largement développé, avec ses codes et son histoire. Des éléments qui demandent un certain respect.

Certains avaient été déçus par Ghost in the Shell 2.0 qui mélangeait de manière assez peu subtile des scènes en 3D à l'anime. Sorti en 2008, il avait un arrière-goût de projet non abouti, qui n'apportait pas grand-chose à l'original. Tout le risque pour Rupert Sanders (Blanche Neige et le Chasseur) était donc de commettre la même erreur.

Rupert Sanders a tout compris (il doit lire dans la matrice)

Mais c'était sous-estimer notre homme, qui a pris à bras le corps ce monument cyberpunk pour le transcender d'une manière dont on n'aurait osé rêver. Avec son équipe, ils se sont non seulement inspirés à la perfection de scènes entières du manga, mais ils ont aussi réussi à y instiller cette touche de modernité à laquelle nous ne nous attendions pas.

Le thème musical abandonne ses assourdissantes sonorités passéistes et baigne plutôt dans une douceur froide, à la manière du métal qui compose l'héroïne, le major Mira Killian. Née en laboratoire, de l'assemblage d'un cerveau (donc d'un ghost, son âme) et d'une machine, pensée pour être une arme, elle va devoir lutter non seulement contre un ennemi presque invisible, mais aussi contre elle-même et son passé.

Si le manga était dans une subtilité qui pouvait nous laisser parfois dubitatifs, on se retrouve ici face à une version bien plus lumineuse de la réflexion réinterprétée par le réalisateur. Vous ne ferez donc ici pas face au puppet master, le scénario ayant en partie été retravaillé pour ajouter des notions plus en phase avec notre temps.

Ghost in the Shell
Crédits : Paramount Pictures

Ghost in the Shell 3.0 : Revolutions

Il faut dire que d'autres œuvres majeures sont passées par là depuis et il devenait sans doute nécessaire de dépoussiérer un peu tout cela. On retrouve donc en toile de fond une subtile réflexion sur le rôle des multinationales et autres médecins démiurges, comme cela n'avait jamais été exploré auparavant. Notre major gagne au passage en humanité à travers son histoire familiale et ses échanges avec le seul en qui elle peut avoir confiance : Batou.

Terminé, donc, les réflexions dignes d'un monologue de l'architecte dans Matrix avec un Togusa qui ne mérite pas mieux que de finir en cinquième rôle dans une équipe qui ne serait rien sans le major. Celle-ci prend toute sa place, a enfin droit à la romance que l'on attendait, et porte à elle seule ce scénario taillé sur mesure. Scarlett Johansson était d'ailleurs le choix parfait, tant elle est à l'aise dans des rôles où humanité et technologie se mêlent de manière symbiotique.

Certes, il y a des petites faiblesses dans l'ensemble. Ainsi, on regrettera que la relation entre Batou et son chien ne fasse pas l'objet de plus d'attention ou que plus de personnages ne parlent pas dans leur langue natale, à l'image de Daisuke Aramaki (Takeshi Kitano). Mais pour le reste, nous sommes sans doute face à l'œuvre de la décennie, de celles qui marquent une génération, comme l'avait fait l'original avant elle. 

Les fans, eux, seront sans doute un peu chahutés par l'adaptation. Mais ils ne pourront qu'être comblés par le résultat final, appréciant de retrouver Making Of A Cyborg de Kenji Kawai comme apothéose après la morale finale d'un film qui fera date dans le cœur des geeks.

À l'heure où nous écrivons ces lignes, Ghost in the shell a droit à une note de 3,5 chez Allociné, 5,9 chez Sens Critique et 6,9 chez IMDb.

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