Porno et ados : Laurence Rossignol imagine un contrôle parental activé par défaut

Quand les ados dépassent les porns
Droit 3 min
Porno et ados : Laurence Rossignol imagine un contrôle parental activé par défaut
Crédits : Hemera/ThinkStock

Un sondage IFOP fait le point sur l'évolution de la consommation de pornographie chez les ados et son influence sur leurs comportements sexuels. Une réunion sera organisée mardi avec les FAI pour tenter de répondre à ce sujet qui inquiète la ministre des Familles.

Dans les colonnes du Figaro, Laurence Rossignol s’est une nouvelle fois émue de la facilité d’accès aux sites pornos. Elle annonce qu’une réunion sera organisée avec des juristes et des fournisseurs d’accès « pour imaginer de nouveaux outils techniques et juridiques pour bloquer l’accès à ces sites aux mineurs ». 

Une piste résonne déjà dans son esprit : l’activation par défaut du contrôle parental sur les ordinateurs ou encore les smartphones. « Ce serait aux utilisateurs qui n’en ont pas besoin de le désactiver, et pas l’inverse ». Elle envisage également de mettre Pharos, la plateforme de signalement des contenus illicites, dans la boucle. 

Le 5 février, Laurence Rossignol voulait tout bloquer

Cette solution tranche quelque peu avec celle qu'envisageait la même ministre très récemment. Le 5 février dernier, Laurence Rossignol remettait en effet en cause l’efficacité des systèmes de contrôle parental : « J’en connais la limite parce que maintenant les gamins ont des smartphones et n’ont pas besoin de contrôle parental ». Elle envisageait au contraire des mesures plus musclées comme « fermer l’accès à des sites internet à des gamins », avant d’admettre une petite difficulté : « fermer l’accès à ces sites pour les enfants tout en les laissant accessibles pour les adultes ». 

Pour accompagner la réunion de mardi, ont été dévoilés ce matin les résultats d’un sondage IFOP pour l’OPEN, l'Observatoire de la Parentalité & de l'Éducation Numérique. Son président, Thomas Rohmer est justement impliqué. Il codirigera avec la direction générale de la cohésion sociale, le groupe de travail chargé de mettre en œuvre les préconisations retenues. 

Entre 15 et 17 ans, un ado sur deux a déjà surfé sur un site porno

Dans ce sondage, on apprend ainsi que la moitié des adolescents âgés de 15 à 17 ans a « déjà surfé sur un site pornographique (51%) ». C’est une hausse de 14 points en quatre ans qui marque en outre un sérieux rajeunissement. « Dans notre dernière enquête sur le sujet en 2013, à peine un tiers des jeunes âgés de 18 à 24 ans en avaient déjà vu un avant 15 ans à la TV (30%) ou sur internet (33%) ». 

Réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 1 005 adolescents âgés de 15 à 17 ans entre les 21 et 27 février, il révèle aussi que cette fréquentation est surtout le fait des garçons (63 %) plutôt que les filles (37%).

Cette consommation repose essentiellement sur l'offre de film X sur Internet, et quasi exclusivement via les sites gratuits, au détriment donc des autres supports comme la télévision. « la proportion d'ados ayant surfé sur des sites web via un smartphone (33%), un ordinateur portable (28%) ou une tablette (12%) est donc largement supérieure au nombre d'ados s'étant risqués à en voir sur des supports à usage plus collectif comme les DVD (10%), les chaînes de télévision (8%) ou les services de VOD (2%) ». 

Un ado sur deux a tenté de reproduire des scènes vues

Le document remarque en outre que près d'un ado sur deux (45%) considère que les vidéos pornographiques « ont participé à l'apprentissage de sa sexualité ». Et la même proportion « a tenté de reproduire des scènes vues ». Dans le même temps, plus d'un ado sur deux (55%) considère qu'il était « trop jeune » pour avoir vu de tels contenus, 45% qu'ils avaient « l'âge pour en voir ». Aucun estime qu'il était alors « trop âgé ».

Pour l’IFOP, cette banalisation est liée à la généralisation du haut débit et des terminaux mobiles « offrant un accès aisé, discret et bon marché à ce type de contenu ». Thomas Rohmer, président de l’OPEN, appelle quant à lui les acteurs présents lors de la journée du 21 mars « à prendre leur responsabilité » pour faire en sorte que ces contenus faits par et pour des adultes « le demeurent ».

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