Une importante fiche technique est apparue chez Microsoft. Elle annonce que certaines mises à jour de Windows 7 et 8.1 pourraient échouer si un processeur très récent est installé. Rien ne semble indiquer que ce blocage soit actif, mais l’information fait suite à une publication similaire en début d’année dernière.
En janvier 2016, Microsoft lâchait une bombe : à l’avenir, seul Windows 10 supportera les nouvelles générations de processeur. Une manière de ne plus investir dans les anciennes plateformes, et surtout de simplifier le travail pour les entreprises concernées, puisqu’il n’y aurait plus eu besoin que de développer des pilotes pour un seul système.
Microsoft avait expliqué qu’il existait également de grandes différences techniques, notamment pour Windows 7, précisant qu’il « a été conçu il y a presque dix ans, avant que le moindre SoC x86/x64 n’existe. Pour que Windows 7 fonctionne sur du silicium moderne, les pilotes et firmwares doivent émuler les attentes de Windows 7 en matière de traitement, de support de bus et d’états énergétiques, ce qui représente un vrai défi pour le Wi-Fi, les calculs graphiques, la sécurité et autres ».
Kaby Lake, Bristol Ridge et Snapdragon 820
À l’époque, plusieurs noms étaient clairement annoncés : Skylake et Kaby Lake chez Intel (Core de 6e et 7e génération), les processeurs Bristol Ridge d'AMD ainsi que les SoC Snapdragon 820 de Qualcomm. En pratique, rien n’a été mis en place. Mais une fiche KB (Knowledge Base) apparue il y a quelques jours relance la machine.
Cette fois-ci, la couleur est clairement annoncée : Windows Update pourrait rencontrer une erreur 80240037 sous Windows 7 et 8.1 si un processeur trop récent est détecté. Les générations suivantes sont abordées :
- AMD : Bristol Ridge ou générations ultérieures
- Intel : Kaby Lake ou générations ultérieures
- Qualcomm : modèle 8996 ou ultérieur
Plusieurs précisions, notamment sur AMD. Bristol Ridge est la première génération de puces annoncées avec un socket AM4, basée sur Excavator. Mais elle n’est pour le moment pas vendue au détail, le constructeur ayant annoncé que seuls certains OEM l’utiliseraient dans leurs machines dans un premier temps.
En clair, n’importe quel ordinateur ayant un socket AM4 est concerné, y compris ceux qui utilisent les nouveaux processeurs Ryzen. Côté Qualcomm, le modèle 8996 fait référence au Snapdragon, qui servirait de socle minimal. Les Snapdragon 821 et 835 sont donc concernés.
Enfin, on remarque que toute référence à Skylake a complètement disparu. Ces processeurs étant en vente depuis 2015, les clients concernés pourront donc respirer.
Comment ? Quand ? Pourquoi ?
Microsoft ne donne aucune information sur l’activation d’un tel blocage, ou tout du moins quand les utilisateurs pourraient commencer à recevoir ce type d’erreur, puisqu’il semble que ne soit pas encore le cas. Nous avons posé la question à l’éditeur et attendons actuellement un retour sur ce point important.
On notera dans tous les cas qu’à part une réelle « crainte » de Windows 10, il y peu de raisons d’utiliser ces deux anciennes versions du système avec du matériel si récent. La question de la licence (et donc de son prix) se pose évidemment, mais si les considérations financières ne sont pas un problème, il y aurait tout intérêt à s’orienter vers la dernière mouture disponible, simplement parce que le matériel y sera mieux exploité. En outre, Windows 7 n’est plus amélioré, puisqu’il est en phase de support étendu, avec une fin de vie fixée au 14 janvier 2020.
Un problème de pilotes qui ne peut que grandir
De plus, un matériel si récent n’implique pas forcément qu’un processeur. Certes un modèle Kaby Lake ou Ryzen est compatible x86 et sera donc toujours capable de traiter les calculs qu’on lui présente. Mais la puce suggère également une carte mère et d’autres composants. Un aficionado de Windows 7 devra donc se débrouiller par exemple pour faire fonctionner l’USB 3 ou encore le NVMe. Il est probable que le constructeur ne fournisse pas de pilote adapté à un système déjà âgé de 7 ans.
La question impactera sans doute davantage ceux qui mettent à jour leur machine actuelle, ou qui auraient acheté un modèle OEM assez récent avec Windows 8.1 par exemple, un cas sans doute rare, mais pas impossible. Si l’erreur abordée dans la fiche technique se présente, la soupe à la grimace risque d’être de rigueur.