Pour que le lancement de la Switch soit un franc succès, Nintendo avait besoin d'accompagner sa console d'un jeu capable de déclencher à lui seul l'acte d'achat. Le contrat semble pleinement rempli pour The Legend of Zelda : Breath of The Wild qui fait quasi l'unanimité dans la presse.
Nintendo avait fait l'erreur au lancement de la Wii U de ne pas l'accompagner d'un jeu capable à lui seul de faire bouger les foules, préférant laisser le champ libre aux éditeurs tiers pour s'attirer leurs bonnes grâces. Quatre ans plus tard, il ne fait aucun doute qu'il s'agissait d'une mauvaise stratégie, comme en témoignent les faibles ventes de la machine (moins de 14 millions d'unités), ce malgré les efforts consentis par le constructeur par la suite, avec le lancement de quelques grands titres (Splatoon, Mario Kart 8...).
Le changement, c'est maintenant
Faisons fi du passé et place à l'avenir. Si vous avez déjà roulé sur l'ensemble des titres de la saga Zelda (même les pires sortis sur CDI), ce nouvel opus parviendra tout de même à vous surprendre par son approche radicalement différente en termes de gameplay.
Cela passe tout d'abord par le monde ouvert que nous propose The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Immense, il laisse une grande place à l'exploration, qui devient un des points clés du gameplay, quitte à emprunter des éléments au dernières productions d'Ubisoft. On retrouve en effet le fameux système de tours à escalader pour dévoiler la carte, simple mais efficace. Un copier-coller qui fait dire à nos confrères du Monde que ce nouveau Zelda est « le meilleur jeu Ubisoft des dix dernières années ».
La difficulté est également rehaussée par rapport aux opus précédents au niveau des combats. Lors des premiers pas de Link dans son nouvel univers, la mort se trouve derrière chaque arbre et chaque adversaire, aussi inoffensif puisse-t-il paraître. Notre héros dispose en effet au début de l'aventure d'un capital de points de vie assez faible et ses armes sont destructibles, pour ne pas dire fragiles.
Il devient donc indispensable de manier l'esquive avec une grande dextérité, un point qui rappelle Dark Souls à certains de nos confrères, même si selon Polygon « cette comparaison n'est pas juste ». Ce dernier argue que bon nombre d'éléments de la recette des Souls manquent à l'appel, puisque l'on ne perd rien en mourant et que les ressources ne sont rares que si l'on ne prend pas le temps de collecter les éléments nécessaires pour créer de la nourriture ou des potions.
Autre changement notable par rapport aux volets précédents, Link est capable d'aller partout dès le départ. Vous n'aurez donc pas à aller chercher un grappin dans une grotte précise avant d'aller vous aventurer auprès de certains boss. Un point qui laisse entendre une certaine liberté, mais attention, des adversaires vous réclameront tout de même d'avoir acquis un minimum d'équipement, sans quoi ils vous terrasseront sans pitié.
Une atmosphère unique
Sur le plan artistique, Zelda Breath of the Wild réalise un sans-faute. Si la technique n'est pas parfaite (nous y reviendrons), la distance d'affichage permet de se rendre compte de l'immensité de la carte à parcourir et le titre profite d'une atmosphère très particulière.
La végétation omniprésente donne un certain cachet aux environnements et fait oublier les textures parfois simplistes qui habillent le monde. Le rendu de l'eau est également très bon, compte tenu des capacités techniques de la Switch, qui reste motorisée par une simple puce issue d'une tablette.
La variété des paysages est quant à elle tout simplement bluffante. Montagnes, lacs, déserts, plaines, plateaux, chaque recoin de la carte regorge de détails et de recoins à parcourir, à la recherche de nombreux secrets, aussi insignifiants soient-ils, mais qui nous incitent à pousser notre exploration toujours plus loin et à découvrir de superbes paysages. De quoi laisser un peu de place à l'émerveillement et à la poésie au milieu du farming de monstres en tous genres.
Un jeu à qui tout est pardonné
Le nouveau Zelda est-il donc totalement exempt de défaut ? Pas vraiment non. Malgré le fait que les graphismes soient légèrement en deçà de ce que Nintendo avait promis lors de l'E3 2015, le framerate aussi bien sur Switch que sur Wii U frôle avec le scandaleux. Digital Foundry note ainsi des chutes récurrentes et durables à 20 images par seconde lorsque la console est dockée (avec un rendu promis en 900p) qui ne surviennent pas en mode portable (720p).
« Par contre, afficher péniblement sur TV en 720p (que j’ai réglé de mon côté pour plus de fluidité) la version Aldi marché du trailer de l’E3 d’il y a trois ans en 15 fps, on est obligés de sortir le carton rouge. Les benchmarks sont en PLS, les devs d'Assassins Creed Unity, eux, se demandent pourquoi on a été des enflures à détruire leur jeu et pourquoi la presse peut mettre un 20/20 à Zelda qui rame parce qu’il tourne sur une version 21ème siècle de l’agenda de poche… » résume ainsi O'Gaming.
Il est vrai que pareils défauts sur d'autres titres ont déjà été lourdement sanctionnés par le passé par divers magazines sur papier ou en ligne, mais que cette fois-ci Zelda semble être quelque peu passé entre les gouttes. Probablement parce que le résultat proposé par Nintendo reste impressionnant, au vu du matériel à sa disposition.
Un chef d'œuvre, si l'on se fie à Metacritic
De l'avis général de nos confrères, Nintendo a accompagné le lancement de sa Switch avec un chef d'œuvre. Purement et simplement. Le score atteint par Zelda Breath of The Wild sur Metacritic ne laisse aucun doute à ce niveau-là.
Avec 98/100 après prise en compte de 67 tests, il n'est qu'à un petit point du 99/100 obtenu par Ocarina of Time sur Nintendo 64, et fait un point de mieux que des titres aussi célèbres que Halo : Combat Evolved (Xbox), Perfect Dark (N64), Metroid Prime (GameCube) ou encore Super Mario Galaxy sur Wii. Même GoldenEye 007 sur N64 et Half-Life 2 ont fait moins bien, avec 96/100.
Certes, quelques « 10/10 » peuvent sembler particulièrement généreux au vu des difficultés techniques rencontrées par le titre, mais certains argueront qu'il est de la nature même des grands jeux de parvenir à faire oublier leurs défauts. Nous vous laissons entre les mains de nos confrères pour vous faire votre propre idée sur la question.
En Français :
- Gameblog (9/10)
- Gamekult (9/10 sur Switch, 8/10 sur Wii U)
- IGN (10/10)
- Jeuxvideo.com (20/20)
- Le Journal du Geek (9,5/10)
- Le Monde (14 cœurs sur 16 : « une œuvre qui fait naître des aventuriers »)
- O'Gaming (8/10)
En anglais :
- Ars Technica (Non noté « may be the best Zelda game ever »)
- Destructoid (10/10)
- Game Informer (10/10)
- Giant Bomb (5/5)
- Gamespot (10/10)
- GamesRadar (5/5)
- Kotaku (Non noté « The pinnacle of Zelda »)
- Mashable (Non noté : « Nintendo just reinvented 'Zelda' in the best damn way »)
- Nintendo Life (10/10)
- The Guardian (5/5)
- Polygon (10/10)
- Wired (Non noté : « I’m delighted that the series has finally lost its way again »)