Après de longs mois d'attente et d'expectative, la Nintendo Switch est enfin disponible dans le commerce. Si jusqu'ici vous ne vous étiez pas encore penché sur la question, ou tout simplement si vous avez besoin de vous rafraîchir la mémoire, voilà tout ce qu'il faut retenir de cette nouvelle console, qui navigue entre le salon et l'extérieur.
L'attente est enfin terminée, tout comme la carrière de la mal-aimée Wii U. La fameuse Nintendo NX, connue depuis maintenant quelques mois sous le nom de Switch est enfin arrivée, et doit permettre à Nintendo de reprendre pied sur le marché des consoles de salon, après avoir passé quelques années compliquées à tenter de redonner un élan aux ventes de la Wii U, en vain.
Un concept hybride entre mobilité et salon
Pour faire oublier ses anciens déboires, Nintendo a choisi de s'appuyer sur un concept radicalement différent de celui de sa machine précédente. La Switch n'est ni plus ni moins qu'une tablette tactile vendue avec un dock. Quand la console est branchée sur celui-ci, il est possible de profiter de n'importe quel jeu sur un écran de télévision.
Si quelqu'un chez vous souhaite disposer de cet écran mais que vous n'avez pas fini votre partie, il vous suffit d'éjecter la tablette du dock, d'y brancher les deux « Joy-Con », une sorte de mini manette (nous y reviendrons), et de reprendre le jeu-là où vous l'aviez laissé quelques instants plus tôt.
Il est enfin possible de se servir de la tablette comme d'un simple écran, et de lancer des parties à quatre joueurs, chacun utilisant un Joy-Con. Un principe que le fabricant a plutôt bien résumé dans cette vidéo de présentation.
Le point sur le matériel
Avant d'aller plus loin, prenons quelques minutes pour refaire le point sur le matériel embarqué au sein de la Switch. La console étant prévue en partie pour un usage mobile, il ne faut pas s'attendre à un foudre de guerre. Elle dispose néanmoins d'atouts suffisants pour faire tourner un titre comme The Legend of Zelda : Breath of the Wild en 900p (sur une TV), pendant qu'une 3DS, certes bien plus ancienne, peine à proposer une expérience fluide sur Pokémon Sun & Moon... en 240p.
Au cœur de la machine, on retrouve un SoC Tegra de chez NVIDIA, dans une configuration « personnalisée » pour Nintendo, mais surtout tenue secrète. Selon les rumeurs les plus insistantes, il serait question d'un Tegra X1, avec quatre cœurs Cortex A57 cadencés à 1 020 MHz, accompagnés par un GPU de la génération Maxwell composé de 256 unités de traitement et de 4 Go de mémoire vive, partagée entre le système et la partie graphique. Des informations que Nintendo n'a toujours pas confirmé.
Ce qui est certain, c'est que l'écran tactile capacitif qui recouvre cet ensemble offre une diagonale de 6,2 pouces pour une définition de 1280 x 720 pixels. Sur le dessus, on trouvera le lecteur pour les cartouches contenant les jeux ainsi qu'une prise jack. En-dessous, on notera la présence d'un port USB Type-C pour recharger la tablette et d'un lecteur de cartes micro SDXC, d'une taille maximale de 2 To, pour étendre la capacité de la machine au-delà des 32 Go qu'elle embarque.
La connectivité à Internet est quant à elle assurée via une puce Wi-Fi à la norme 802.11ac (débit maximal non précisé). Côté connectique, le dock de la console propose trois ports USB et une sortie HDMI, pour le relier à un écran ou à un téléviseur. Concernant le zonage des jeux, le flou règne encore, Nintendo précisant seulement qu'il n'en sera « généralement » pas question.
Des Joy-Con et manettes Pro compatibles PC
Une bonne surprise est au menu concernant les différentes manettes vendues avec la console, ou en accessoires optionnels. Nintendo a confirmé que le Pro Controller, ressemblant fortement à une manette Xbox One, et les Joy-Con pourront être utilisés sans encombre sur PC. Un geste d'ouverture plutôt bienvenu de la part de Nintendo.
S'il n'y a pas grand-chose à dire sur le Pro Controller, les Joy-Con eux fourmillent de détails. Ils peuvent être utilisés de trois manières différentes :
- Par paire, attachés à un support, à la façon d'une manette classique
- Par paire, attachés aux côtés de la tablette, pour jouer en mobilité, ou les recharger
- À l'unité, en guise de manette d'appoint ou de contrôleur pour « motion-gaming », à la façon d'une Wiimote
Outre la disposition des boutons qui diffère largement d'un Joy-Con à l'autre, d'autres différences, sont également de la partie. Ainsi celui de droite est reconnaissable à sa petite caméra infrarouge, capable de reconnaître certains gestes, comme pour une partie de pierre-feuille-ciseaux, et d'un lecteur NFC pour les Amiibo. Celui de gauche se distingue par son bouton « Capture », dont l'utilisation se rapproche de celle du bouton « Share » de la PS4. Tous deux partagent par contre un nouveau moteur de vibration, baptisé HD Rumble, qui selon Nintendo doit permettre par exemple de ressentir l'emplacement et le nombre de glaçons contenus dans un verre quand on secoue la manette.
Un catalogue encore mince, avec Zelda en fer de lance
L'un des points faibles de la Switch se trouve du côté de son catalogue au lancement, qui n'est composé que de 13 titres, dont voici la liste :
- 1-2 Switch (Physique)
- Fast RMX (eShop uniquement)
- Human Ressource Machine (eShop uniquement)
- I Am Setsuna (eShop uniquement)
- Just Dance 2017 (Physique)
- Little Inferno (eShop uniquement)
- Shovel Knght : Treasure Trove (eShop uniquement)
- Shovel Knight : Specter of Torment (eShop uniquement)
- Skylanders : Imaginators (Physique)
- SnipperClips (eShop uniquement)
- Super Bomberman R (Physique)
- The Legend of Zelda : Breath of The Wild (Physique)
- World of Goo (eShop uniquement)
Une liste plutôt courte et pauvre en exclusivités, mais qui est principalement portée par le nouveau Zelda, qui s'offre déjà une note de 98/100 sur Metacritic (excusez du peu), qui n'avait plus été atteinte depuis le lancement de GTA IV en 2008. Le record de 99/100 obtenu par Ocarina of Time sur Nintendo 64 n'est par contre pas battu.
Dans la fenêtre de lancement de la console, qui s'étend jusque fin juin, d'autres titres majeurs sont attendus au catalogue. On retiendra deux exclusivités, Mario Kart 8 Deluxe (le 28 avril) et Splatoon 2 (cet été), mais aussi quelques portages intéressants comme celui de Disgaea 5 Complete (23 mai). Concernant Dragon Quest Heroes 1 & 2, sa disponibilité immédiate au Japon est confirmée, mais pas un mot sur une éventuelle sortie européenne pour le moment. Dommage.
Le multijoueur est payant
Cédant à la triste mode des services en ligne payants sur consoles, Nintendo a décidé de facturer l'accès au jeu en ligne à ses clients, à partir de l'automne prochain. Concrètement, si vous achetez la Switch aujourd'hui, rien ne vous empêchera de vous faire une petite partie de Super Bomberman R en réseau, mais à partir du quatrième trimestre, l'abonnement au bouquet « Switch Online Service » sera indispensable.
Son tarif exact n'a pas encore été fixé clairement par Nintendo. Tout au plus Tatsumi Kimishima, le PDG de Nintendo, a précisé que le coût annuel devrait se situer dans une fourchette comprise entre 2 000 et 3 000 yens soit environ entre 16 et 25 euros. Un montant qui reste moins élevé que sur PlayStation ou Xbox.
En plus de l'accès au multijoueur en ligne, le bouquet Switch Online Service comprend un accès à une application de chat vocal de groupe, mais aussi à des réductions exclusives sur le eShop, ainsi qu'un jeu à télécharger chaque mois. Contrairement à ce que Microsoft ou Sony proposent avec Games With Gold ou le PlayStation Plus, il n'est pas question d'ajouter indéfiniment ou pour le temps de l'abonnement de nouveaux titres à votre ludothèque. Le jeu proposé changera régulièrement, pour ne plus être accessible du tout par la suite.
Quid du prix ? Où l'acheter ? Il en reste ?
La bonne nouvelle, c'est que chez les revendeurs en ligne, les stocks de Switch sont toujours au rendez-vous, il ne devrait donc pas être très compliqué de s'en procurer une par ce biais-là. En magasins par contre, les choses se compliquent un peu. Les premiers retours des clients ayant précommandé la console en boutique font état de très longues files d'attente avant d'obtenir leur précieux, notamment chez Micromania.
Les grandes surfaces peuvent éventuellement être une bonne solution de secours si vous tenez à pouvoir brancher votre machine dès ce soir, mais il est difficile de savoir au cas par cas si chacune dispose de stocks suffisants pour faire face à la demande.
Dans tous les cas, la plupart des revendeurs semblent finalement s'être alignés sur un tarif de 299 euros pour le pack de départ comprenant la console, son dock, une paire de Joy-Con, un support pour les utiliser comme manette, un câble HDMI, une paire de dragonnes et l'inévitable chargeur secteur.
Pas de guerre des prix au niveau des accessoires, tous vendus aux prix conseillés par Nintendo. Une paire de Joy-Con coûte donc 79,99 euros, sans leur support de recharge à 29,99 euros... Pour une manette Pro, comptez 69,99 euros, soit 10 euros de plus qu'une DualShock 4 par exemple.
Pour ce qui est des jeux, les tarifs semblent aussi s'être stabilisés depuis les premières précommandes. En ligne il est ainsi aisé de trouver une copie de Zelda Breath of The Wild à 51,99 euros, alors qu'il s'affichait au départ à près de 70 euros. Pour 1-2 Switch, il est même possible de faire descendre la note sous les 45 euros.
