À l’issue d’une réunion organisée hier, le Conseil de défense et de sécurité nationale a décidé de se préoccuper davantage encore du risque « cybernétique » pesant sur les élections de 2017. Pour le ministre de l’Intérieur néanmoins, le « risque principal » vient surtout des fausses informations (ou « fake news »).
L’annonce faite hier par l’Élysée est courte : le Conseil de Défense « s’est réuni pour examiner les mesures de vigilance mises en œuvre dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle ». Cette institution a pour mission, selon le Code de la défense, de définir les orientations notamment en matière « de dissuasion, de conduite des opérations extérieures, de planification des réponses aux crises majeures » ou encore « de programmation de sécurité intérieure concourant à la sécurité nationale et de lutte contre le terrorisme ».
À l’approche des grandes échéances électorales, le Président de la République a donc demandé une mobilisation de tous les moyens nécessaires de l’État « afin qu’aucune action malveillante ne puisse venir entacher la campagne et le vote ». De même, « face au risque cybernétique, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information pourra être sollicitée par la Commission nationale de contrôle de l’élection présidentielle et le Conseil constitutionnel, garant de l’élection ».
Des « risques faibles » pour le système électoral, l’ANSSI mise à disposition
Répondant à une question du sénateur Rachel Mazuir (PS), le ministre de l’Intérieur a déjà donné le 24 février d'autres éléments d’information. D’une part, il revient effectivement au Conseil constitutionnel de s’assurer de la régularité de l’élection du Président de la République, et ce en vertu de l’article 58 de la Constitution.
Pour la sécurité du système d'information mis en œuvre pour les élections, il a annoncé un « audit complet » mené actuellement par l'ANSSI, l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information. « Cela permettra d'identifier les risques éventuels pour notre système électoral », a prévenu Bruno Le Roux, avant de tempérer : « selon les éléments dont nous disposons, ils sont faibles ».
À l’égard des partis politiques et des candidats, cette fois « l'ANSSI a indiqué à chacun [d’eux] qu'elle se tenait à leur disposition pour établir un audit de sécurité et mettre à niveau la protection de leurs outils informatiques et internet contre les cyberattaques ». De même, les services du renseignement seraient « pleinement mobilisés » pour assurer la sécurité en cette période sensible.
Le risque principal selon Bruno Le Roux ? Les « fake news »
Bruno Le Roux a néanmoins une autre préoccupation, visiblement plus importante : « le risque principal touche aujourd'hui aux atteintes à la e-réputation, à la contamination par des fake news des sites des partis politiques, des collectivités locales ou de l'État, bref des sites qui diffusent des informations sur le processus électoral » estime-t-il. « On voit bien à quelle vitesse se répandent aujourd'hui de telles fausses informations ».
La problématique des fake news est certes bien réelle, mais elle ne doit pas cacher d’autres arbres dans la forêt dense de l’information.
Dans l’histoire des liens électroniques entre Internet et politique, on ne compte plus le nombre de tentatives de manipulation, de réécriture de l’histoire ou de maquillage des éléments distillés sur les réseaux, parfois au fil de reniements qu’on espérait discrets.
Quelques exemples ? Modification en pleine nuit d’une fiche Wikipedia pour refaire une beauté à Hadopi depuis un poste informatique du ministère de la Culture ; au prétexte d’une migration du système d’information, suppression en douce de la page Web où le candidat Hollande promettait la mort de cette autorité ; généralisation à la hâte du fichier TES malgré les promesses du ministère de suivre à la lettre un rapport d’audit signé de la DINSIC et de l’ANSSI ; mode des vrais/faux gouvernementaux parfois truffés d’erreurs et d’approximations, etc.
En somme, il n’y a pas d’un côté l’information officielle, validée, sûre, certifiée et de l’autre un torrent de boue et de mensonges, mais au contraire une subtile graduation à ingurgiter avec prudence. D’ailleurs, voilà quelques jours, Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement En Marche !, a dénoncé dans les colonnes du Monde une pluie d’attaques informatiques visant les infrastructures du mouvement d’Emmanuel Macron. « Ces attaques proviennent principalement d’Ukraine, pour près de la moitié d’entre elles » affirme-t-il, les yeux et l’index pointés vers l’Est.
L'Ukraine aurait-t-elle bon DDos ? Il faut néanmoins rappeler encore et encore, la difficile attribution des origines d’une telle cyberattaque. De plus, ces accusations ont été proférées alors que le site campagne du candidat était épinglé pour ses mises à jour de sécurité à la traîne, quelques jours seulement avant une belle liste de données personnelles laissée en libre accès.
Commentaires (69)
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Comme d’habitude, l’Anssi va faire un rapport qui ne sera pas suivi, la Russie est responsable de tout, et le Decodex détient seul la vérité. Magique.
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Donc du coup ils comptent faire quoi avec BFMTV….? " />
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Les envoyés faire un stage sur FR3." />
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et contre les complots bidon dont les candidats de plaignent il y a un truc de prévu ?
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Qu’ils portent plainte." /> Et en cas de fausse plainte, 100 coup de fouet en place publique." />
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Heureusement qu’on a le Décodex :p
Ca me rappelle cette belle annecdote:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentat_de_l’Observatoire
D’après ce que j’ai retenu: si la gauche passe c’est à cause de la CIA, si la droite passe c’est à cause du KGB.
Et malgré cela on maintient le vote électronique dans des communes qui pourraient très bien faire à l’ancienne (plus facile de recompter objectivement).
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En parlant de Décodex :http://www.arretsurimages.net/articles/2017-02-22/Decodex-la-miraculeuse-gueriso… " />
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C’est a twitter de faire son job pour en finir avec les bots, ils ont tout les moyens pour le faire
Pour chaque mention politique sur twitter, tout les premiers resultats sont ceux de bots qui promeut (pas sur de l’orthographe xD) l’emploi du mot l’image” fake news” de certain media
Comme celui la par example:http://imgur.com/a/izxqy
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Ceci est une “Fake News” !! " />
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Pour le ministre de l’Intérieur néanmoins, le « risque principal » vient surtout des fausses informations (ou « fake news »).
Ca fait 5 ans que le gouvernement dit qu’il est de gauche, je n’ai pas entendu Cazeneuve le démentir " />
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Je veux bien que l’élection de Trump est la mode, mais pourrait on éviter l’américain à tout prix ?
Ce sont encore les élections françaises " />
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Le site en question n’est pas ce qui m’intéresse, je n’y retournerai d’ailleurs sûrement pas
C’est le défiguration de wikipedia par un journaliste du Monde, ce qui est pour moi extrêmement grave
On vient pleurnicher que les gens n’ont plus confiance en les politiques et votent n’importe comment
C’est pareil ici, faudra pas venir pleurer quand les gens ne croiront que les media complotistes à cause des journalistes ayant une telle idée de la déontologie
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Il l’a fait pour tester les défenses de Wikipédia.
Ca lutte contre la désinsformation.
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Si on veut critiquer le journalisme, il y a bien d’autres exemples plus préoccupants que la tentative maladroite et malheureuse de Pierre Barthélémy, qui a dû regretter depuis.
Rien qu’Eolas a (ou avait car il n’écrit plus trop à ce sujet) une rubrique intitulée “Mon amie la presse” consacrée au “maljournalisme” :http://www.maitre-eolas.fr/category/Mon-amie-la-presse .
Moi ce qui me préoccupe régulièrement, ce sont les journalistes de la presse audio-visuelle qui n’ont pas assez bossé leur sujet et qui laissent passer des erreurs (ou des approximations), je le vois plus facilement dans des domaines techniques, mais pas seulement. Je pardonne un peu quand c’est involontaire, moins quand c’est de la mauvaise foi.
PS : la comparaison avec la police qui pousse à la faute ne marche pas dans ce cas.
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Bonjour,
Si certains articles ont des problèmes, il y a une page pour ça
N’hésite pas à poser le bandeau {{vérifiabilité}} sur un article.
Tu pense aux quels, par exemple ?
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Sauf que le guide Michelin n’emploie pas de cuisinier…
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En somme, il n’y a pas d’un côté l’information officielle, validée, sûre, certifiée et de l’autre
un torrent de boue…
Quelques exemples ? Modification en pleine nuit d’une fiche Wikipedia pour refaire une beauté à Hadopi depuis un poste informatique du ministère de la Culture ; au prétexte d’une migration du système d’information, suppression en douce de la page Web où le candidat Hollande promettait la mort de cette autorité
" />
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+1, le site Les Crises joue la carte du “sourçage”, mais généralement avec des références douteuses (notamment pour tout ce qui concernent la guerre en Ukraine, avec notamment Russia Today en tant que source de base), et son parti pris est évident.
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Difficile d’être objectif quand on est juge et parti.
Pour exemple:https://mrmondialisation.org/wp-content/uploads/2017/02/samuel-laurent-137.jpeg
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de toutes façons exploit=non neutre=à supprimer " />
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ah ça fait du bien de virer des paragraphes entiers " />
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ah mais le 1 bit est une traduction foireuse !
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Pas une note sur Cambridge Analytica ? Quand on voit le rôle qu’ils ont joué pour Trump et le Brexit, y’a de tres bonnes chances que MLP passe.
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Nos journalistes nous font assez suer avec leurs grands principes,
pour obtenir des passe droits ou des traitements de faveur, pour que dès
qu’il y en a un qui deroge a ces principes, on soit intraitable.
Eux aussi ont ce devoir d’ exemplarité : c’est le prix a payer pour tous les avantages qu’ils ont.
" />
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j’ai appris ce matin que tu allais disparaitre sur France Info
Je voulais te dire au revoir " />
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Haha de rien.
N’hésite pas si tu vois d’autres erreurs " />
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Mouais…
Ces quoi ces avantages mirifiques qui devraient faire de ces gens des héros parfaits ?
un exemple en matière d’Impôt sur le Revenu :
grâce à ce dispositif, le montant de ses impôts être divisé par près de
deux. Il ne paiera que 2125 € d’impôts par an, alors qu’un autre
contribuable avec les mêmes revenus que lui sera imposé à hauteur de
4153 euros. Le manque à gagner pour l’Etat est, dans cet exemple, de 2028 € par journaliste.”*
http://www.stopauxprivilegesdelapresse.fr/
* X par 43 000 journalistes
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On ne dit pas “fake news” mais “vérité alternative”