Selon Les Échos, SFR et Bouygues Télécom ont attaqué Orange pour son offre quadriplay Open, rejoignant ainsi la saisie de l'Autorité de la concurrence par l'UFC-Que Choisir en début d'année. L'abonnement unique, et donc sa facturation, gênerait notamment les deux opérateurs télécoms alternatifs.
L'ombre d'Orange et Free sur SFR et ByTel
Si depuis le début de l'année, Bouygues et SFR souffrent dans le secteur mobile, du côté des lignes fixes, tout n'est pas rose non plus. Après une année 2011 catastrophique, SFR a frappé fort en 2012 en affichant un bilan plus médiocre encore. Son premier trimestre de l'année a même été ponctué par une baisse de ses abonnés internet (-25 000), une première dans le secteur. Et les deux trimestres suivants n'ont pas marqué les annales, avec 46 000 abonnés supplémentaires en six mois.
Concernant Bouygues Télécom, porté par son offre quadruple-play Ideo, le bilan est largement supérieur avec 235 000 nouveaux abonnés internet depuis le début de l'année (hors acquisitions). Toutefois, Iliad réalise une bien meilleure performance sur la même période, avec 408 000 recrutements, départs des Aliciens compris. La marque Free seule a pour sa part cumulé en neuf mois 566 000 abonnés internet. Quant à Orange, son bilan est très proche de Bouygues avec 217 000 abonnés fixes supplémentaires.
Ni SFR ni Bouygues ne peuvent toutefois s'attaquer à Free. Si ce dernier attire massivement des abonnés internet grâce aux réductions proposées chez Free Mobile, les deux offres sont bien séparées. L'abonné mobile peut donc quitter l'opérateur à tout moment, tout en gardant son offre fixe. La chanson est néanmoins différente concernant l'offre Open d'Orange.
Open, un forfait polémique depuis plus de deux ans
Lancée en grandes pompes en août 2010, soit un an après Ideo de Bouygues Télécom et quelques mois après le Pack Absolu de SFR, Open a rapidement été au cœur d'une polémique. Moins de deux mois après sa disponibilité, Reuters nous apprenait que l'Autorité de la concurrence s'intéressait à ce forfait. La raison ? Ce forfait quadruple-play était jugé par les autres opérateurs comme anticoncurrentiel, dès lors que les abonnés d'Orange pouvaient être liés pendant deux ans à tous les services de l'opérateur, sans pouvoir abandonner l'un des services individuellement.
Début janvier de cette année, l'UFC-Que Choisir a remis le sujet sur le tapis, énumérant ses principaux griefs :
- Orange impose la reconduction de l’engagement sur la partie fixe, lorsque le consommateur fait évoluer son contrat mobile ;
- Orange empêche les consommateurs de découpler les offres triple play et mobile au moment de la résiliation de l’une d’entre elles ;
- Orange refuse au consommateur la possibilité d’obtenir la portabilité de ses numéros fixes et mobiles lorsqu’il résilie l’ensemble des services Orange Open.
Contacté par PCINpact suite à ces critiques de l'association de consommateurs, Orange nous avait répondu que l’Autorité lui a accordé en juin 2010 le droit de croiser ses bases clients mobile et internet. Orange « a proposé son offre Open après s'être assuré que son offre répondait aux demandes de l'Autorité de la concurrence » nous précisait-il à l'époque. L'opérateur nous a ensuite rappelé que « depuis novembre 2010, l'Autorité de la concurrence a lancé une enquête pour voir si les opérateurs ont tenu compte de cet avis, cette enquête est toujours en cours ». Enfin, Orange niait les deux premiers points cités par l'UFC. « Ces deux points sont erronés, il n'y a aucun engagement sur la partie fixe, et on peut résilier son offre triple play sans que soit résiliée la partie mobile. »
Du côté de l'Autorité de la Concurrence, cette dernière nous a bien confirmé en début d'année avoir été saisie par l'UFC et qu'une enquête était en cours. Ses conclusions devraient être publiées l'an prochain. En attendant, SFR et Bouygues Télécom ont donc rejoint l'association si l'on en croit Les Échos. Le quotidien économique précise qu'Orange « rendra coup sur coup » pour procédures abusives...