Microsoft n’a toujours pas publié de chiffres de ventes sur sa tablette Surface RT. Pourtant, les indicateurs ne sont pas vraiment au vert. Y aurait-il un vrai problème avec la distribution ?
La stratégie choisie par Microsoft pour distribuer sa tablette Surface RT pourrait finalement lui porter un vrai préjudice. Elle n’est vendue en effet que depuis le Microsoft Store en ligne et les boutiques officielles et physiques. Et là évidemment, quelque-chose coince : ces boutiques physiques sont en quasi-totalité aux États-Unis.
Le fait de vendre un produit ne fait pas tout. La publicité et globalement la visibilité jouent un rôle déterminant. Or, Microsoft est dans un contexte très particulier. Contrairement à Apple en effet, il est l’auteur d’un produit et le fournisseur de la plateforme qui alimente la concurrence. Avec la Surface, la firme se retrouve donc en concurrence avec des sociétés qui sont également alliées. De fait, pour ne pas trop perturber les relations déjà spéciales, les ventes se cantonnent aux boutiques officielles.
Comment cela se passe-t-il alors dans un pays comme la France ? Les deux vecteurs de visibilité sont les média et la publicité. Mais il manque un troisième point crucial : il est difficile de voir la tablette et de pouvoir la manipuler. L’intérêt généré est bien présent, mais sans pouvoir toucher directement le produit, beaucoup ne transformeront pas cet intérêt en acte d’achat.
En France, passé le lancement, il est devenu difficile d’essayer la Surface. Si l’on se rend sur le site officiel, Microsoft fournit une liste des points disponibles :
On se rend vite compte que la couverture est presque confidentielle. Un point très délicat pour la firme, d’autant qu’il faut combattre un iPad omniprésent et des tablettes Android que l’on peut trouver pratiquement partout.
Chez AllThingsDigital, on peut d'ailleurs lire que « le manque de distribution tue la Surface ». Des propos venant de Detwiler Fenton, une société de courtage à Boston qui a enquêté sur le produit. Elle estime que Microsoft a vendu entre 500 000 et 600 000 unités, loin des prévisions qui étaient de un à deux millions. Detwiler Fenton ajoute en outre que si les critiques sont mitigées et que le prix de départ à 499 dollars « n’ont pas aidé, le manque d’exposition en boutiques chez Best Buy et autres influe sévèrement sur les ventes ».
Microsoft ne souhaite pas communiquer pour l’instant sur l’évolution de sa stratégie. Il devrait s’écouler encore d’ailleurs un certain temps pour que la chose se produise. Après tout, le lancement complet de la Surface n’est pas terminé puisque la version Pro, à base de Core i5 d’Intel, doit arriver le mois prochain à un tarif débutant à 899 dollars.
