Michael Pachter tacle la Wii U et Activision au Game Monetization Summit

Call of Duty Wii U ? Ça ne marchera jamais !

Michael Pachter, Analyste chez Wedbush Securities a donné le discours d'ouverture du « Game Monetization Summit », une conférence où les professionnels du jeu vidéo discutent et partagent autour des divers modèles économiques possibles pour leurs titres. Il y a abordé sans langue de bois sa vision du marché vidéoludique, en taclant au passage Activision et la Wii U de Nintendo.

Michael Patcher

« L'industrie du jeu vidéo est en très bonne santé »

Selon Pachter, l'industrie se porte très bien puisqu'il estime ses revenus annuels pour 2012 à environ 28 milliards de dollars, dont 12 milliards de ventes dématérialisées. À titre de comparaison, les chiffres pour 2008 étaient de 25,6 milliards de dollars de revenus, dont seulement 3 milliards pour les ventes digitales. Le rythme de croissance des ventes dématérialisées, ainsi que la sortie prochaine de consoles de nouvelle génération, lui font penser que d'ici trois ans tous les jeux seront disponibles de cette manière. Des consoles qui selon lui disposeront de disques durs de 2 To afin de pouvoir stocker des médias et des jeux sans compter. On n'ose pas imaginer le prix d'une telle console de jeux en France, si elle devait être assujettie à la redevance pour la copie privée.

 

Concernant les consoles, il ne mâche pas ses mots envers la Wii U et pense que « tous les titres majeurs ne seront pas disponibles sur Wii U l'an prochain, les éditeurs ne suivront pas cette console ». De plus, il ajoute que « lorsque les consoles de nouvelle génération sortiront, elles seront bien meilleures que la Wii U. »  Il enfonce même le clou en expliquant que « Call of Duty est excellent sur la Wii U cette année, mais le problème c'est que pour jouer à Call of Duty en ligne, il faut une communauté, et s'il n'y a que quatre joueurs sur Wii U ce n'est pas amusant. Personne de sain d'esprit n'irait dire aujourd'hui qu'il achète une Wii U pour jouer à Call of Duty, ce serait comme dire " J'abandonne Facebook pour Google + " ». Il finit par conclure que d'ici quelques années, Nintendo ne sera plus un acteur majeur sur le marché.

 

Game Monetization Summit

Activision en prend pour son grade

Au sujet de la licence Call of Duty l'homme est également très critique et n'hésite pas à la qualifier d'échec, ce qui n'a pas manqué de surprendre l'assistance, d'autant que le dernier volet de la série se vend toujours aussi bien. 


« Je sais que le jeu génère des milliards, mais Activision à fait des erreurs du côté la rentabilité. Ils ont habitué les joueurs au fait qu'ils puissent acheter un jeu une fois par an et y jouer dix heures par semaine pour toujours, sans ne plus avoir à payer. Ils attendent seulement le prochain Call of Duty. Je vous jure qu'il y à des tas de gens, des millions qui ne jouent qu'à un seul jeu : Call of Duty, et ils ne s'arrêtent jamais, tout comme le font les joueurs de World of Warcraft. Actuellement, les adeptes de World of Warcraft payent 180 $ par an, ceux de Call of Duty seulement 60 $. Lequel a le meilleur modèle ?» 

 

Michael Pachter voit donc le modèle actuel, où nous pouvons profiter d'un mode multijoueur en ligne gratuit pendant plusieurs années, comme une erreur puisque celui-ci empêcherait les joueurs d'acheter d'autres titres. Activision à pourtant essayé de monnayer certains services en ligne avec Call of Duty Elite, cependant l'éditeur est rapidement revenu en arrière avec un modèle gratuit, mais en proposant des DLC payants. L'analyste prédit que le prochain titre majeur des studios Bungie, à qui l'on doit les origines de la saga Halo, sera vendu uniquement pour son mode solo, et que l'accès au multijoueurs sera payant, avant d'ajouter « Activision essaiera alors d'en faire autant, parce que ce sont des porcs avides. Et des gros ». Ambiance.

Les DLC, une fausse bonne idée

Alors que ce modèle de vente devient de plus en plus populaire auprès des éditeurs, Michael Pachter voit les choses autrement, en expliquant que ce système ne peut être rentable que s'il est appliqué sur des titres qui se vendent déjà bien. Il estime que les revenus générés par les DLC sont à hauteur de 10 % à 15 % des ventes « ce qui est très bien, cela fait entre 100 et 150 millions si vous vendez pour un milliard de dollars, comme le fait Call of Duty, mais ce n'est pas ça qui rendra profitable un jeu qui ne fait pas de profit dés le départ ».


S'il est trop tôt pour juger des répercussions qu'aura cette conférence sur l'avenir des jeux vidéo, le paysage que dessine Michael Pachter est loin d'être réjouissant. Certes, il estime que dans la plupart des cas les DLC sont une mauvaise idée, mais que penser de son souhait de vouloir généraliser les abonnements pour jouer en ligne ?  Qui serait prêt à payer 60 € pour les 6 heures de la campagne d'un FPS moderne, pour ensuite devoir payer 12 € par mois pour profiter du mode multijoueur ? Fort heureusement pas grand monde.

 

Relativisons tout de même en se rappelant de ses nombreuses prédictions loupées, en effet, l'analyste promettait un bide à la Wii, qui s'est finalement écoulée à 97 millions d'exemplaires tandis que la PlayStation 3 qui devait s'adjuger la majeure partie des ventes plafonne à 67 millions. Une erreur qu'il justifiera en expliquant qu'il pensait que SONY commercialiserait sa console à 299 $ et non 599$ comme ce fut le cas.

 

Pour une fois, Activision a le bon rôle puisque c'est grâce à eux que nous avons été habitués à cette gratuité que Patcher considère comme un énorme manque à gagner. Devra-t-on le salut du jeu en ligne gratuit à Activision et à sa politique ? Nous ne tarderons pas à le savoir. 

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