Mathieu Gallet, président de Radio France, plaide pour une réforme de la redevance TV (ou CAP, contribution à l’audiovisuel public) dès la prochaine mandature. Sa source d'inspiration ? Le système allemand.
La CAP est une manne qui finance chaque année les chaînes et radios publiques. Elle est actuellement versée par les foyers détenteurs d’un poste de télévision traditionnel. Or, « quand la redevance a été créée, le numérique n’existait pas. Je pense qu’une réforme est absolument indispensable, si l’on ne veut pas connaître une baisse de nos ressources. Car beaucoup de foyers n’achètent plus de téléviseur », rappelle Mathieu Gallet dans les colonnes du Monde.
L'exemple allemand
Celui qui avait imaginé un temps des podcasts payants sur Radio France juge nécessaire de « s’inspirer d’un pays comme l’Allemagne qui a changé de modèle et où chaque foyer participe au financement de l’audiovisuel public ».
Outre-Rhin, en effet, chaque foyer paye 17,98 euros chaque mois, dès lors qu’on possède un appareil capable de recevoir les flux radio ou TV publics. Cette réforme « doit avoir lieu lors de la prochaine mandature » programme déjà le président de Radio France.
Fait notable, la ministre de la Culture, répondant à plusieurs questions parlementaires, a rappelé qu’en octobre 2014, François Hollande avait demandé au gouvernement « d'étudier les avantages et inconvénients d'une réforme de l'assiette de la contribution à l'audiovisuel public (CAP), qui tienne compte des nouveaux usages et notamment de la consultation croissante des contenus du service public via les supports numériques ».
910 000 foyers sans TV mais avec abonnement Internet
Devant les députés, Audrey Azoulay, avec l’aide de Bercy, a fait un rapide calcul pour imaginer une « extension de la redevance à l'ensemble des foyers disposant d'un abonnement Internet fixe haut débit et très haut débit ».
Et selon les chiffres fournis par le fisc, on apprend que « 1,2 million de foyers ont déclaré en 2014 ne pas disposer de téléviseur ». En retirant le nombre de foyers sans abonnement Internet, le ministère de la Culture « a estimé le nombre de foyers concernés par l'assiette élargie à 917 000 » (voir cette actualité). La mesure, qui aurait donc rapporté 126,5 millions d’euros en plus, n’a pas été retenue par François Hollande.
Dans le cadre de la loi de finances pour 2016, le président avait en effet souhaité « alléger la fiscalité des Français, notamment des plus modestes ». Dès lors, pas plus que pour la dernière loi de finances, « le gouvernement n'a (...) pas jugé opportun de mettre en œuvre cet élargissement de l'assiette ».