127 poids lourds du numérique attaquent le décret anti-immigration de Trump

La centaine dépassée !
Droit 3 min
127 poids lourds du numérique attaquent le décret anti-immigration de Trump
Crédits : ginosphotos/iStock
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Une trentaine de sociétés ont rejoint la requête d'abord déposée par 96 entreprises, demandant d'en finir avec le décret anti-immigration de Donald Trump. Parmi elles figurent SpaceX et Tesla, dont l'absence avait été particulièrement remarquée. Leur fondateur, Elon Musk, reste tout de même conseiller du président.

Dans une requête, 127 entreprises et organisations du secteur technologiques attaquent le décret anti-immigration de Donald Trump. La mesure entraverait grandement leur activité, alors que le protectionnisme affiché par la Maison blanche cadre peu avec la mondialisation voulue par la Silicon Valley.

Le décret présidentiel interdisant l'entrée de ressortissants de sept pays à majorité musulmane est au cœur d'une bataille juridique aux États-Unis. Dans une requête en soutien à l'État de Washington (PDF), 96 entreprises et organisations du secteur numérique s'attaquent au texte. Pêle-mêle, y figurent Apple, Facebook, Google, Intel, Microsoft, Mozilla ou encore Twitter, alors qu'Amazon est aux abonnés absents, malgré une plainte déposée fin janvier.

Le 6 février, une trentaine de sociétés du secteur ont apporté leur soutien à la requête, portant le total à 127. Adobe, HP, Slack et TripAdvisor se joignent ainsi au groupe. Remarquées pour leur absence, SpaceX et Tesla figurent aussi sur la nouvelle liste. Leur patron, Elon Musk, reste conseiller de Donald Trump. Un choix pour lequel il a été critiqué. Il répond qu'il vaut mieux conseiller le président et diriger ses décisions vers des positions plus modérées plutôt que de se placer entièrement dans l'opposition. Il demandait d'ailleurs sur Twitter des pistes d'amélioration pour le décret. Travis Kalanick, le patron d'Uber, a quitté le conseil économique, après une campagne de boycott.

Une instabilité qui ne convient pas aux groupes numériques

Après plusieurs plaintes, le décret présidentiel a été suspendu par le juge James Robart, qui s'est attiré les foudres de la Maison blanche. Dans un tweet, le président des États-Unis affirmait qu'il s'agissait d'un « soi-disant juge ». Le département de la Sécurité intérieure a déclaré qu'il fera appel de la décision. Dans l'intervalle, les poids lourds des technologies pèsent contre le texte, lui prêtant de nombreux maux.

Pour ces sociétés, le décret provoque une instabilité dans les flux de personnes entre les Etats-Unis et le reste du monde. « Cette instabilité et ce doute rendront bien plus difficile et coûteux le recrutement des meilleurs talents mondiaux par les entreprises américaines, et les entravent sur le marché mondial » affirme le document. Selon ces sociétés, le décret a déjà eu des conséquences immédiates sur leurs affaires.

Le document conclut simplement que « le tribunal devrait refuser la requête en appel », pour maintenir les frontières ouvertes. Dans un billet de blog, la fondation Wikimedia estime que le texte peut « interférer avec la mobilité et la coopération mondiales qui sont cruciales à l'activité de la fondation ».

Le secteur technologique ligué contre le décret anti-immigration

Depuis plus d'une semaine, le décret suscite de vives protestations de nombreuses entreprises numériques, dont une part importante de la Silicon Valley. Les patrons de nombreux groupes se sont exprimés, publiquement et face à leurs employés, sur le sujet. Avec un motif commun : le soutien aux employés directement touchés par cette mesure, et la volonté de la contrer légalement.

Pendant la campagne présidentielle, les entreprises de la Silicon Valley se sont majoritairement affichées en faveur d'Hillary Clinton. Peter Thiel, considéré comme l'émissaire de Trump dans le secteur, était même relativement isolé. La réunion organisée avec une dizaine de grands patrons a peu changé le climat (voir notre analyse). Alors que la Silicon Valley est de plus en plus surveillée sur les questions sociales, ce décret est l'occasion de monter au créneau contre le protectionnisme... Une position opposée à la fois aux valeurs affichées et aux intérêts économiques de ces entreprises.

Dans le même temps, des organisations habituellement discrètes sont aussi entrées dans le débat. C'est le cas de l'IETF, l'organisme où sont élaborés les standards du Net. Dans un billet de blog, elle s'est inquiétée publiquement de cette mesure anti-immigration, qui pourrait aussi limiter la capacité des ressortissants américains à voyager et la capacité de l'IETF à attirer des collaborateurs. Il s'agit d'un texte peu ordinaire pour la « Task Force », plus habituée à insister sur son rôle technique lors de discussions politiques.

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