L’affaire Fillon, qu’on ne résumera plus par manque de place, se déporte aussi sur les réseaux sociaux. Depuis la fin de matinée, le candidat qui n’a qu’un compte au Crédit Agricole peut compter sur une armée de comptes Twitter pour faire remonter sa cote de popularité.
Tomber sur le hashtag #StopChasseàLHomme est beaucoup plus simple que retrouver un badge d’entrée à l’Assemblée nationale. Depuis 11h40, une pluie de messages identiques tombe sur les téléscripteurs du réseau social. Vu l’ampleur, il faut même parler d'une averse tropicale d’une superbe intensité. L’enjeu est évidemment de gagner des échelons dans les trending topics , les sujets les plus tendance de Twitter, afin de contrebalancer un climat ambiant délétère.
Courage, Fillon
Voilà quelques-uns des messages reproduits mécaniquement par cette armée numérique au chevet du cas Fillon.
- « Les tenants du statu quo cherchent à éliminer le candidat capable de provoquer l’alternance ! Soutien à @FrancoisFillon#StopChasseàLHomme » (requête)
- « À travers @FrancoisFillon, les tenants de l'immobilise [sic!] veulent empêcher l'alternance politique. #StopChasseàLHomme » (requête)
- « .@FrancoisFillon a été choisi par près de 3 millions de Français. Des officines veulent l’empêcher d’être candidat ! #StopChasseàLHomme » (requête)
Évidemment, dans ce lot, repéré notamment par @Ministere_Magie, sans aucun doute trouve-t-on des comptes légitimes, tenus par de vraies personnes. Mais plusieurs n’ont que peu d’abonnés, ou sont encore représentés par cet œuf imposé d’office par Twitter aux nouveaux arrivants... Une certitude : d'habitude, ce genre de noyautage est géré beaucoup plus finement par les sociétés de conseil en communication. Du moins lorsqu’elles sont expérimentées.
Une plateforme dédiée
Selon Libération, ce mitraillage a pour origine, en partie du moins, une plateforme baptisée «Emilitants-alternance.fr». D’après nos confrères, « elle permet à n’importe qui de lier son compte et de poster en un clic des contenus de propagande sélectionnés. Une sorte de kit à tweeter du soutien au candidat ». Voilà pourquoi on trouve sa trace dans les sources.
Ce n’est pas tout : d'après le responsable de la campagne numérique de François Fillon, l'Union nationale universitaire « a lié des centaines de comptes à un logiciel (Outwit), dont certains sont des robots, et a tweeté automatiquement ce matin. Si ça ne tenait qu'à moi, je ne l'aurais pas fait». L’entité mise en cause a rejeté ces accusations, en s’abritant derrière le travail acharné de 98 personnes.