In extremis, Cisco rachète AppDynamics pour 3,7 milliards de dollars

In extremis, Cisco rachète AppDynamics pour 3,7 milliards de dollars

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

25/01/2017 4 minutes
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In extremis, Cisco rachète AppDynamics pour 3,7 milliards de dollars

Cisco a décidé de casser sa tirelire. Dans un pari audacieux – pour ne pas dire risqué – visant à donner un coup de fouet à sa croissance, le géant américain a déboursé 3,7 milliards de dollars pour s'offrir AppDynamics, une start-up nettement déficitaire, quelques semaines seulement avant son introduction en bourse.

En avril dernier, la SEC, l'autorité financière américaine, s'inquiétait de l'inflation galopante de la valorisation des start-ups, qui aspirent toutes à devenir des licornes, c'est-à-dire des entreprises non-cotées évaluées à plus d'un milliard de dollars. « Notre inquiétude touche au prestige associé avec l'atteinte d'une forte valorisation, qui pousse les entreprises à essayer d'apparaitre plus chères qu'elles ne le sont véritablement » s'alarmait ainsi Mary-Jo White, présidente de la SEC.

« Une offre irrésistible »

De l'autre côté du mur, Cisco se moque bien de surpayer ses acquisitions, tant que celles-ci lui offrent des opportunités intéressantes. Il faut dire que le groupe est assis sur un épais matelas de 71 milliards de dollars de liquidités, qui s'épaissit à raison d'environ 3 milliards de dollars par trimestre. C'est ce que l'on peut comprendre en voyant la taille du chèque signé par l'entreprise pour croquer AppDynamics, une jeune pousse spécialisée dans la télémétrie d'applications. 

Cisco va en effet devoir débourser la bagatelle de 3,7 milliards de dollars, en cash et en actions, pour s'offrir AppDynamics. Les résultats financiers de cette société sont loin de justifier une telle dépense. En 2015, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 150,6 millions de dollars, avec des pertes nettes s'élevant à 134 millions de dollars. Sur les neuf premiers mois de 2016, la situation n'est guère meilleure, avec 158,4 millions de dollars de revenus, mais toujours 93,5 millions de pertes nettes.

Si le prix de cette acquisition est si élevé, c'est parce qu'AppDynamics était sur le point de s'introduire sur les marchés boursiers. L'entreprise a fait une déclaration préliminaire aux autorités américaines en fin d'année dernière et s'apprêtait à chiffrer sa valorisation ce jeudi en vue d'une introduction effective en février. Les banquiers de Wall Street s'attendaient d'ailleurs à un prix avoisinant les 2 milliards de dollars, à peine supérieur à celui de 1,9 milliard, évoqué lors de la dernière levée de fonds de la société fin 2015.

À l'agence Reuters, Rob Salvango, un des vice-présidents de Cisco explique que « le fait qu'ils étaient dans leur processus d'introduction en bourse représentait pour nous une fenêtre lors de laquelle nous devions prendre une décision ». « Cisco nous a fait une offre irrésistible » résume quant à lui Ravi Mhatre, membre du conseil d'administration d'AppDynamics, représentant un fonds qui disposait de 20,8 % du capital.

App Dynamics, mais pour quoi faire ?

Outre la question du prix, qui a fait grincer quelques dents chez les analystes, se pose celle de l'intérêt d'une telle acquisition pour Cisco. Il est en fait double. D'abord, Cisco était l'un des principaux clients d'AppDynamics, et prendre un fournisseur sous son aile n'est pas forcément une mauvaise idée. Ensuite, le groupe américain compte sur le potentiel des produits de la start-up pour donner un petit coup de fouet à ses propres activités et s'assurer d'un nouveau relais de croissance. 

Dans son communiqué, Cisco explique que « les applications sont devenues un élément vital du succès des entreprises » et que par conséquent, il devient indispensable d'en assurer les bonnes performances. « Un travail qui devient de plus en plus dur, les services informatiques se débattant au milieu d'un nœud formé de données compliquées à comprendre. » L'idée est donc de proposer des solutions clés en mains aux entreprises, combinant les produits de Cisco et d'AppDynamics.

La transaction devrait être finalisée au cours du troisième trimestre, une fois que les autorités concernées auront donné leur feu vert. En bourse, l'action Cisco progresse dans le sillage du Nasdaq, avec une hausse de 0,6 % au moment où nous rédigeons cette actualité. Cisco est ainsi valorisée à 156 milliards de dollars.

Écrit par Kevin Hottot

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« Une offre irrésistible »

App Dynamics, mais pour quoi faire ?

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Commentaires (22)


qui aspirent toutes à devenir des licornes: Simple, mettre la barrière à 5 milliards au lieu de 1.<img data-src=" />


Ce serait bien que l’article précise ce que fait AppDynamics, parce que là, au prix annoncé, on pourrait croire que c’est encore un truc de réseau social, alors que non, ça à l’air d’être un truc technique (mais avec du bullshit autour, sinon ça ne vaudrait que 43 millions).


Premier intertitre, premier paragraphe, derniere phrase…


Ah, pour une fois que je lis l’article avant de commenter, je loupe les 3 mots qu’il fallait pas <img data-src=" />


“Ravi Mhatre” =&gt; tu m’étonnes, qu’il est ravi <img data-src=" />


Et sinon, elle fait quoi cette startup ? une petite phrase dans l’article dessus ?


Premier intertitre, premier paragraphe, derniere phrase…








Ami-Kuns a écrit :



Premier intertitre, premier paragraphe, derniere phrase…





Faut que je dorme je crois… Mon cerveau n’a pas imprimé









Ellierys a écrit :



Premier intertitre, premier paragraphe, derniere phrase…





Si je puis me permettre, l’entreprise est décrite en deux mots, c’est un peu léger alors qu’elle est le sujet principal de l’article (Cisco n’étant qu’un faire-valoir pour le coup). Sans pour autant lui faire de la pub, avoir une phrase entière sur le sujet, par exemple pour la placer dans le marché par rapport à ses concurrents et clients, aurait donné un contexte à mon sens indispensable à l ‘article !









mikeul a écrit :



Faut que je dorme je crois… Mon cerveau n’a pas imprimé







Bah pareil j’avais loupé ce “détail”, je m’étais arrêté à la virgule sur cette phrase ^^ Un peu dommage de ne pas détailler un peu plus l’activité de cette boîte, parce que du coup j’ai fini l’article en mode “??” sans aucun avis à me faire sur la news. Et les 3 mots cachés dans l’article n’aide pas particulièrement a la compréhension de l’intérêt de ce rachat pour Cisco.



Bref c’est rare que j’ai ce sentiment sur NXi, mais pour ma part je trouve cet article incomplet sans ça. Qu’on ne présente pas Cisco soit, mais qu’on ne présente pas une start up dont on n’entend jamais parler c’est dommage. Aucune idée de leurs produits du coup aucune idée de ce que serait ce soit disant “coup de fouet” pour Cisco avec ce rachat.



Je suis d’accord avec Le Podoclaste…. “télémétrie d’applications” c’est pas mal vague, même sur Google j’ai pas trouvé ce que c’était&nbsp;<img data-src=" />


C’est “assez” simple… Par exemple, côté Java, ils ont une appli (elle s’appelle AppDynamics justement <img data-src=" />) qui permet de suivre ce qui entre et sort d’un serveur d’appli comme Tomcat, mais aussi, de suivre ce qui se passe en temps réel sur une appli dudit Tomcat.

Une NullPointerException? Pouf, on a la pile d’appel. Un appel HTTP? Hop, il est passé par ici et telle partie de code à pris X ms à s’exécuter. On appelle un service SOAP? Zou, le serveur en face, il a mis Y secondes pour traiter et ce service est utilisé Z fois par secondes avec un temps moyen d’exécution de tant.



Tout ça rendu dans une IHM avec de “jolis graphismes” : ça devient rouge quand les perfs se dégradent, on revient au vert quand c’est nominal, on a des liens qui apparaissent entre les clients/serveurs lors des appels, on obtient ainsi le maillage des connexions, etc.

&nbsp;

Bref, il permet d’avoir diverses données en temps réel sur une application, ce qui est très utile pour une production pour remonter des alarmes ou prévenir des problèmes. Mais aussi en dev pour vérifier des perfs, trouver des problèmes, etc.


Ce n’est plus une start-up depuis quelques temps, c’est une société qui fait de la gestion des performances applicatives autrement dit qui aide les services informatiques à trouver plus rapidement et facilement l’origine des ralentissements et des erreurs depuis la page web jusqu’à base de données en passant par les serveurs d’applications et permet d’exploiter de manière analytique les données collectées pour les aligner avec le business de l’entreprise.








HPact a écrit :



Mais aussi en dev pour vérifier des perfs, trouver des problèmes, etc.&nbsp;



Le jour où tu verras un dev se préoccuper des performances, tu m’appelles. En général, c’est plutôt l’admin système qui se prend un “ton matos c’est de la merde” plutôt que “mon programme est mal foutu” <img data-src=" />



Ils viennent de racheter nagios et/ou prtg 3 milliards c’est ça?



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Tout ce qui est devops vise à ça justement.



Les développeurs ne sont pas tous niveau BTS pas curieux hein… et même si tu prends des devs spécialistes de nodejs, des DB etc. la plupart peuvent en apprendre aux admins sur l’optimisation de perfs








Bejarid a écrit :



Si je puis me permettre, l’entreprise est décrite en deux mots, c’est un peu léger alors qu’elle est le sujet principal de l’article (Cisco n’étant qu’un faire-valoir pour le coup). Sans pour autant lui faire de la pub, avoir une phrase entière sur le sujet, par exemple pour la placer dans le marché par rapport à ses concurrents et clients, aurait donné un contexte à mon sens indispensable à l ‘article !



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2 mots qui valent&nbsp;&nbsp;3,7 milliards de dollars tout de même <img data-src=" />



AppDynamics permet le suivi de bout en bout de la transaction réel de l’utilisateur sur une application multi tiers (Navigateur, LB, Frontaux, Appli, BDD) et d’identifier les points de lenteurs en temps réel.

Cet achat va permettre à Cisco de se positionner dans le domaine de l’Application Performance Management, et notamment celui de l’IoT.

Les concurrents directs de AppDynamics sont New Relic et Dynatrace.








patos a écrit :



Le jour où tu verras un dev se préoccuper des performances, tu m’appelles. En général, c’est plutôt l’admin système qui se prend un “ton matos c’est de la merde” plutôt que “mon programme est mal foutu” <img data-src=" />





Je suis de la vieille école, et c’est une de mes préoccupations les perfs du code :)



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yvan a écrit :



Ils viennent de racheter nagios et/ou prtg 3 milliards c’est ça?



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Je ne connais que très peu ces 2 applis. Mais à première vue (de leur site web respectif), AppDynamics fait au moins une partie de ce qu’elles font, avec en plus, en gros, du profiling sur le code Java de notre appli (ce que je n’ai pas vu sur les 2 applis que tu cites, donc sauf erreur de ma part).









patos a écrit :



Le jour où tu verras un dev se préoccuper des performances, tu m’appelles. En général, c’est plutôt l’admin système qui se prend un “ton matos c’est de la merde” plutôt que “mon programme est mal foutu” <img data-src=" />





clair. Si on part comme ça on verra bientôt des “Bravo, tu as été bien plus valeureux que moi durant cette partie !” dans les FPS… inimaginable <img data-src=" />



Rien à voir avec Nagios et prtg ;) qui sont très infrastructure. appD c’est du suivi de la transaction du clic du vrai utilisateur jusqu’a la requête base de données m en passant par tous les middlewares. Jamais de la concurrence de ces deux outils








HPact a écrit :



Je ne connais que très peu ces 2 applis. Mais à première vue (de leur site web respectif), AppDynamics fait au moins une partie de ce qu’elles font, avec en plus, en gros, du profiling sur le code Java de notre appli (ce que je n’ai pas vu sur les 2 applis que tu cites, donc sauf erreur de ma part).





Je faisais plus ou moins une blague mais clairement 3 milliards quand la moitié des fonctionnalités sont déjà dispo sur des standards open source (ils sont plutôt utilisés en exploitation qu’en dev prtg et nagios) et que pour le reste il existe aussi déjà des outils pas trop chers d’analyse/qualité du code, il vont avoir du mal à le monétiser je pense, les grosses boites qui font de l’intégration continue ont généralement leurs propres outils et les petites risquent de ne jamais leur rapporter 3 milliards quand même.