Article du 8 novembre. Après PSA Peugeot Citroën en septembre dernier, la société Alcatel-Lucent pourrait-elle aussi être retirée du CAC 40 nous informe Reuters. Un départ de l'indice parisien qui devra être compensé par l'arrivée d'une autre société. Et si Gemalto, le spécialiste de la sécurité numérique et de la carte à puce, semble bien placée, Iliad, la maison-mère de Free, pourrait-elle faire son entrée dans ce gratin boursier.
Évolution du cours de bourse d'Alcatel (à gauche) et d'Iliad (à droite) depuis 2011.
Une place inespérée pour Alcatel
Comme son nom l'indique, le CAC 40 représente les 40 meilleures entreprises du marché, tout du moins en théorie. Certaines entreprises, présentes depuis de très nombreuses années, ne méritent plus leur place, tout du moins financièrement parlant. Le groupe automobile PSA en a ainsi fait les frais il y a deux mois, ceci au profit du groupe pharmaceutique Solvay.
En difficulté financière depuis quelques années, le groupe Alcatel-Lucent licencie à tour de bras. 5490 employés dans le monde, dont 3300 en Europe et 1430 précisément en France, en feront ainsi encore les frais lors des prochains mois.
« Compte tenu du cours de Bourse d'Alcatel sur longue période, c'est inespéré pour la société d'être encore dans le CAC 40 » explique ainsi Christian Jimenez, président de Diamant Bleu Gestion. « Qu'Alcatel sorte du CAC 40, ce ne serait que la confirmation de la sanction du marché. »
Gemalto pressentie
Mais qui pourrait remplacer Alcatel-Lucent si ce dernier devait plier bagage ? Interrogé par Reuters, Christophe Wakim, analyste chez Exane BNP Paribas, estime que Gemalto, fruit de la réunion entre Gemplus et Axalto, est le plus à même d'intégrer le CAC 40.
Aujourd'hui, Gemalto vaut 5,77 milliards d'euros en bourse, contre à peine 1,8 milliard d'euros pour Alcatel-Lucent. Et au regard des derniers résultats, le cours de l'action d'Alcatel n'a pas de raison de se multiplier dans les mois et années à venir.
Et Iliad ?
Cependant, si Gemalto mériterait d'intégrer le CAC 40, que dire d'Iliad ? La société gérant le FAI Free et l'opérateur Free Mobile ne cesse de croître ces dernières années, au point d'être valorisée aujourd'hui à près de 7 milliards d'euros. Une somme largement supérieure à celle du Groupe Bouygues dans son ensemble (5,5 Mds d'euros).
En janvier dernier, Xavier Niel, le patron d'Iliad, expliquait d'ailleurs qu'il fallait redistribuer les cartes dans un CAC 40 un peu trop statique. « Ne pas avoir des entreprises qui ont moins de 15, 20, 25 ans, dans le grand indice français du CAC40, c'est un problème ! » Pour le milliardaire français, « ce serait un symbole que le CAC40 accueille une entreprise créée il y a seulement dix ans ».
Xavier Niel devra faire des concessions
En juin dernier, le sujet est revenu sur la table, par l'intermédiaire du courtier en bourse IG Markets, sachant qu'Iliad pourrait aujourd'hui rentrer non pas dans le top 40 français, mais dans le top 30. L'article du Huffington Post publié ce printemps notait toutefois que plusieurs freins à l'entrée d'Iliad existent encore. Tout d'abord, la jeunesse de la société est un point faible, sachant que le conseil scientifique chargé de décider qui rentre ou sort du CAC 40 juge la stabilité à très long terme d'une entreprise.
Surtout, Xavier Niel détiendrait trop de part de sa société (64 %), empêchant donc les actionnaires d'échanger un nombre massif d'actions. Si Iliad souhaite rentrer dans le CAC 40, le fondateur devra donc lâcher du lest et vendre une partie non négligeable de son pouvoir décisionnel.
Notez enfin qu'à l'heure actuelle, le CAC 40 compte un certain nombre de sociétés liées à l'univers high-tech ou de la téléphonie. On peut ainsi citer France Télécom (Orange), Vivendi (SFR), Bouygues, Alcatel-Lucent, Capgemini, et STMicroelectronics. Ces quatre derniers ont une valeur inférieure à Iliad.