Les interrogations du collectif EduNathon persistent sur l’accord Microsoft - Éducation nationale

Les interrogations du collectif EduNathon persistent sur l’accord Microsoft – Éducation nationale

Interro suprise

Avatar de l'auteur
Marc Rees

Publié dans

Droit

13/01/2017 3 minutes
9

Les interrogations du collectif EduNathon persistent sur l’accord Microsoft - Éducation nationale

Le collectif EduNathon s’interroge encore et toujours sur le déploiement de la Charte de confiance qui doit encadrer l’usage des nouvelles technologies dans les établissements d’enseignement, notamment suite à l’accord entre l’Éducation nationale et Microsoft.

Cet accord, qui vise le déploiement des outils de l’éditeur de Redmond dans les collèges suscite depuis ses origines les craintes de ce collectif partisan des solutions libres. Passé en novembre 2015, le document programmait un « engagement dans une démarche visant à l’adhésion à une charte de confiance en cours de rédaction pour assurer la protection et la vie privée des données personnelles des élèves et des enseignants ».

Une charte sur les données personnelles attendue début 2017

La fameuse charte sur les données personnelles des élèves et enseignants a bien été annoncée en mars 2016 par Najat Vallaud-Belkacem. Elle faisait alors état d’un travail de collaboration entre le ministère, la Chambre syndicale des sociétés d’études et de conseils numériques (SYNTEC numérique), l’Association française des industriels du numérique éducatif (AFINEF) et le syndicat national de l'édition. Seulement, le précieux document n’est toujours pas finalisé. Si nous en avions sorti une version intermédiaire , cette charte est maintenant attendue début 2017.

Ce collectif qui regroupe le Conseil national du logiciel libre, l’association la Mouette, l’ALDIL, etc. a dans ses mains une lettre du 22 novembre dernier, signée de la Direction générale de l’enseignement scolaire, en réponse à l’un de ses précédents courriers.

Une charte qui ne change rien aux règles de responsabilité

Le ministère met en avant le double enjeu de cette fameuse charte : d’une part, « guider les équipes pédagogiques vers des outils et services dont les caractéristiques leur permettront de se conformer aux exigences légales et de limiter leurs risques opérationnels et financiers ». D’autre part, « de présenter de façon collective, ordonnée et volontariste aux acteurs privés du numérique éducatif un semble d’exigences permettant de fixer explicitement les attentes du ministère pour que leurs offres puissent se déployer ».  

lettre ministère éducation nationale

Extrait du courrier du ministère de l'Education nationale du 22 novembre 2016

La lettre précise surtout que la charte ne permettra pas « de se substituer aux responsabilités légales des acteurs de terrain qui choisissent les outils et restent responsables des traitements ». Me Jean-Baptiste Soufron, qui défend les intérêts d’EduNathon, a embrayé dans un autre courrier adressé cette fois à la CNIL, qui suit ce dossier depuis de longs mois : s’il en va de la responsabilité de chaque acteur de déployer ces outils, et donc pour assumer d'éventuels abus en matière d'exploitation des données personnelles, « l’accord des parents a-t-il été obtenu à chaque fois ? Les déclarations adéquates ont-elles été faites auprès de la CNIL ? À défaut, des correspondants ont-ils été nommés ? » Etc.

« Le point principal, nous commente Jean-Baptiste Soufron, est que les expérimentations se font donc sous la responsabilité des directeurs d’établissement, ou directement de Microsoft. Et tout nous porte à croire que personne n’a demandé l’autorisation aux parents ». 

Écrit par Marc Rees

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Une charte sur les données personnelles attendue début 2017

Une charte qui ne change rien aux règles de responsabilité

Fermer

Commentaires (9)


Bel article !



Rees2017 !



😅😅


Quand je vois la manière dont Apple et Google percent chez les acteurs de terrain, je me dit que maintenir Microsoft à cet autre niveau garantie une pluralité du paysage informatique. D’autant que les deux premier sont loin d’être des agneaux en terme de captivité des utilisateurs et de leurs données et Microsoft sert parfois plus de bouc émissaire qu’il n’est véritablement loup dans l’histoire car ses produits me semblent bien plus interopérables que ceux de ses concurrents.


Trolldi.


Pour rappel ce sont 13 Millions d’euros de services, produits etc… Microsoft qui ont fait l’objet d’une convention signée entre M\( et l'EduNat (http://www.edunathon.org ).

La 1° chose qui devait être faite (écrit) était une charte...

13 mois après toujours rien.. (et la convention a une durée de 18mois... depuis fin novembre 2015).

Sur les 13 M€ ils ne pouvaient en mettre un peu de tunes sur cette Charte M\)
<> EduNat.

Là maintenant c’est une proposition de charte (et bonjour le lobbys de M\( sur Syntec) qui devraient s'appliquer à tous les fournisseurs de numérique de l'éducation nationale...

Pour rappel également EduNathon est allé au TGI de Paris sur une procédure de référé pour obtenir des informations (style M\)
qui dit en septembre 2016 que c’est du “mécénat” #WTF ).

Il y a vraiment des choses qui ne tournent pas rond :-(

fa

 


Certes, mais avec ce perpétuel $, MS est un peu l’arbre qui sert à cacher la forêt d’Apple et Google qui avancent bien tranquillement. Ces derniers sont très habiles, ils comptent sur ceux qui ne voient que les S, et ce sont bien gardés dans mettre un dans leur nom.


On pourra juger de l’exemplarité du combat d’EduNathon quand ils engageront un combat similaire contre Apple\( et Google\).








alain_du_lac a écrit :



On pourra juger de l’exemplarité du combat d’EduNathon quand ils engageront un combat similaire contre Apple\( et Google\).







C’est certain qu’un collectif (constitué d’associations) a besoin d’exemplarité lorsqu’il s’attaque à des entreprises exemplaires.



Mais bon, si on regarde ça depuis les US, pas de quoi s’offusquer, la France n’a de toute manière pas de quoi satisfaire les exigences de son système éducatif, trop largués côtés technos. Longtemps tannées et œillères fournies n’est plus en capacité de donner le change. Vu des US la France fait partie du tiers monde côté numérique et ce n’est pas avec le minitel et un modem 56k que ce pays risque de satisfaire les exigences de son système éducatif, qui a absolument besoin des services des GAFAM…









Mimmo D.DN a écrit :



C’est certain qu’un collectif (constitué d’associations) a besoin d’exemplarité lorsqu’il s’attaque à des entreprises exemplaires.



Mais bon, si on regarde ça depuis les US, pas de quoi s’offusquer, la France n’a de toute manière pas de quoi satisfaire les exigences de son système éducatif, trop largués côtés technos. Longtemps tannées et œillères fournies n’est plus en capacité de donner le change. Vu des US la France fait partie du tiers monde côté numérique et ce n’est pas avec le minitel et un modem 56k que ce pays risque de satisfaire les exigences de son système éducatif, qui a absolument besoin des services des GAFAM…







Je ne suis pas du tout d’accord. Autant il faut que l’éducation actuelle prenne en compte les usages numériques des écoliers, la sur numérisation en l’occurrence, autant justement le rôle de l’école pourrait être de dénumeriser et revenir au fondamentaux…









SuXiNeTTe a écrit :



Je ne suis pas du tout d’accord. Autant il faut que l’éducation actuelle prenne en compte les usages numériques des écoliers, la sur numérisation en l’occurrence, autant justement le rôle de l’école pourrait être de dénumeriser et revenir au fondamentaux…





Le numérique est depuis pas mal de temps déjà dans les basse-cours, avec un décalage entre besoins réels, terrain, pédagogie et fourre-tout qui tombe du haut sans autres considérations.