Microsoft s’est lancé dans une campagne de communication autour d’un thème bien particulier : mettre en évidence les problèmes que les utilisateurs ont rencontrés avec Android. Seulement voilà, l’angle choisi pour cette communication s’est en partie retourné contre la firme de Redmond.
Drôle d’opération que celle-ci. Microsoft a décidé de s’attaquer à la concurrence via une recette vieille comme le monde : frapper où ça fait mal. Le principe est simple : dans un tweet publié hier, le compte Twitter officiel Windows Phone a ouvert le feu :
Do you have an Android malware horror story? Reply with #DroidRage with your best/worst story and we may have a get-well present for you.
— Windows Phone (@windowsphone) Décembre 5, 2012
« Avez-vous une horrible histoire sur les malwares d’Android ? Répondez avec #DroidRage avec votre meilleure/pire histoire et nous aurons peut-être un cadeau pour vous aider à vous en rétablir ».
En clair, Microsoft s’est amusé à créer un hashtag sur Twitter servant uniquement à faire transiter des histoires de problèmes de malwares sur Android. Un problème qui n’est pas nouveau puisque, contrairement aux autres plateformes, il est possible sur le système de Google d’utiliser des sources tierces pour l’installation des applications. De fait, certains se dirigent vers des produits vérolés et distribués sans contrôle.
Durant les premières heures de la parution du tweet, des retours ont bien eu lieu. Des utilisateurs ont effectivement parlé de leurs soucis de malwares, rencontrés sur leur propre smartphone, ou celui de leur mère, de leur oncle, et ainsi de suite. Difficile d’ailleurs de juger de la pertinence de ces histoires avec la limite des 140 caractères de Twitter. Une rapide recherche sur le hashtag #DroidRage montre que l’opération a été suivie… du moins en partie.
@windowsphone Aunt has an Android. When I looked at her homescreen, it was FILLED with spam icons linking to malware sites. #DroidRage
— Chris Chavez (@Gamercore) Décembre 5, 2012
Car beaucoup n’ont pas apprécié les méthodes utilisées. Se démarquer de la concurrence en brillant par ses propres produits est une chose, se démarquer en ternissant l’image des concurrents en est une autre. Au bout de quelques heures, un nouveau hashtag a fait son apparition : #WindowsRage.
@windowsphone Nope. Never had a problem with my Android phone. However, HATE the Windows Phone I used for a month. #WindowsRage
— Anti-Midas (@MacGruberGyver) Décembre 5, 2012
Buy a Windows phone. Plug it into a Windows PC. Can't browse the phone contents in Windows Explorer. #windowsrage @windowsphone
— Fazri Nuha (@tenoq) Décembre 6, 2012
When you don't look good, you don't laugh at others being ugly. Especially when the other guy actually looks better. #droidrage #windowsrage
— Truman Ach (@truman1024) Décembre 6, 2012
I hacked my windows phone and installed Android on it!!!! #droidrage!
— shane starnes (@DroidModderX) Décembre 5, 2012
I once thought about writing malware for a @windowsphone but then I thought, aren't they suffering enough? #DroidRage #WindowsRage
— Mohammad Tarakiyee (@Tarakiyee) Décembre 5, 2012
Beaucoup en veulent à Microsoft de s’être permis une attaque aussi frontale, en particulier quand l’on sait que les malwares sont un problème récurrent sous Windows. Certes le sujet est ici Windows Phone, mais la sécurité n’est globalement pas un domaine dans lequel la firme peut se permettre de trop fanfaronner. En outre, l’aspect le moins reluisant pour Microsoft est la manière dont l’annonce était conçue pour jouer sur la colère des utilisateurs.
La communication était, au mieux, maladroite. Au final, ce type de message pourrait faire plus de mal que de bien à une plateforme qui ne manque pas de qualités et qui peut se battre sur les arguments techniques ou encore le bouche-à-oreille.