Les services proposant d'accéder à un catalogue complet de jeux moyennant un abonnement mensuel se multiplient, aussi bien sur PC que sur le marché des consoles. Un nouvel acteur tente de se faire une place sur ce marche : Utomik.
Utomik est une jeune pousse américaine qui tente de se faire une place sur le secteur encore balbutiant des offres de jeux vidéo à la demande par abonnement. Quelques géants comme Electronic Arts, NVIDIA ou Sony s'y sont déjà engouffrés, mais la start-up a quelques atouts dans sa manche.
Pas de cloud gaming, mais la promesse d'un démarrage rapide
Contrairement au PlayStation Now de Sony ou au GeForce Now de NVIDIA, dont l'abonnement s'appuie sur une solution à base de cloud gaming, Utomik propose au contraire de mettre à contribution toute la puissance disponible sur la machine du client.
Les titres sont en effet installés localement sur le disque dur de l'utilisateur, comme pour Steam, et les performances dépendent donc entièrement de la puissance de calcul disponible sur la machine. Une idée qui n'est pas sans rappeler ce que proposait des sociétés comme Metaboli.
La jeune pousse promet toutefois que l'attente avant de lancer un nouveau jeu est « divisée jusqu'à 100 fois ». Derrière cette promesse se cache une solution plutôt simple, que les adeptes de Battle.net connaissent déjà très bien. Le client Utomik télécharge d'abord les composants essentiels des titres et permet de les lancer dès lors qu'une fraction suffisante des fichiers est disponible sur la machine. Le client continue ensuite à rapatrier les fichiers manquants pendant la partie.
Il est à noter que la quantité de données requise avant de lancer le jeu dépend de la vitesse de connexion de l'utilisateur. Si la connexion est lente, le client attendra d'avoir davantage de données localement avant de lancer le jeu, au contraire, si le débit est important, quelques centaines de mégaoctets sufiront à lancer un jeu "Triple A". La taille du téléchargement requis semble d'ailleurs évoluer en fonction du débit immédiat.
Lors de nos essais, pour Darksiders la quantité est passée de près de 700 Mo a moins de 550 Mo. Lancer un titre comme Commandos 2 nous aura également réclamé moins d'une minute sur une connexion fibre à environ 100 Mbps, après 120 Mo téléchargés sur 1,2 Go au total.
Un catalogue épais, mais qui manque de titres récents
Côté catalogue, Utomik revendique 410 titres présents, dont 23 ont été ajoutés au mois de décembre. S'il y a là de quoi occuper de très longues soirées d'hiver, l'offre reste néanmoins assez parcellaire. N'espérez ainsi pas trouver le moindre titre récent, ni même de grosses productions, à moins que leur lancement remonte à quelques années, il s'agit dans l'ensemble de produits appartenant au fond de catalogue des éditeurs.
Parmi les titres les plus joués sur la plateforme, on retrouve ainsi Commandos 2 (2001), Darksiders (2010), Deponia (2012), Red Faction Armageddon (2011), The Walking Dead par Telltale (2012) ou Unreal Tournament (1998). Utomik précise avoir conclu des accords avec 24 éditeurs différents, dont Codemasters, Epic Games, Paradox Interactive et SEGA, et vouloir faire grossir son catalogue chaque mois.
La société mise toutefois sur un tarif attractif pour attirer les foules. Pour l'instant, le service est en bêta ouverte et n'est donc facturé que 5,99 euros par mois, avec la possibilité de l'essayer gratuitement pendant 14 jours. Par la suite, la note passera à 9,99 euros.
Un tarif attractif face à la concurrence du cloud gaming
À titre de comparaison, un abonnement GeForce Now vous coûtera 9,99 euros par mois, avec 3 mois gratuits. Par contre, seulement 65 jeux PC sont inclus dans l'abonnement et il est indispensable de d'abord vous procurer une console Shield Android TV, à environ 200 euros pour en profiter. Il s'agit d'ailleurs de cloud gaming, une connexion à internet très rapide et stable est donc nécessaire.
PlayStation Now est par contre directement disponible sur PC, avec un tarif de 16,99 euros par mois, pour nos voisins belges, britanniques et néerlandais uniquement. Le catalogue compte 300 jeux, mais là encore, il est question de cloud gaming, et donc de prérequis importants en termes d'accès à Internet, avec une « vitesse de connexion minimum recommandée de 5 Mo/s » selon Sony.
Il ne reste enfin qu'Electronic Arts qui propose un service à peu près équivalent avec Origin Acces, proposé en France à 3,99 euros par mois ou 24,99 euros par an. Le catalogue est par contre bien plus réduit, avec seulement 30 titres.
On notera tout de même la présence de jeux récents, tels que Star Wars Battlefront, Unravel ou Mirror's Edge Catalyst dans la liste. Autre regret, seuls des produits signés EA sont disponibles, ce alors que l'éditeur propose également ceux d'éditeurs tiers dans sa boutique, ce qui réduit nettement le champ des possibles.