L'éditeur d'Archeage et Rift accuse G2A de revendre des clés frauduleuses

Marché gris et mondialisation
L'éditeur d'Archeage et Rift accuse G2A de revendre des clés frauduleuses
Crédits : combomambo/iStock

G2A, un spécialiste de la revente de clés d'activation de jeux, s'est retrouvé au sein d'une nouvelle controverse lancée par l'éditeur de jeux Trion Worlds. Celui-ci estime que la plateforme propose en écrasante majorité des clés obtenues par des moyens frauduleux, ce dont elle se défend.

Si vous êtes adeptes de Twitch ou des vidéos de jeux sur YouTube, vous avez forcément dû croiser au moins un vidéaste mettant en avant G2A.com, une plateforme proposant des clés Steam, Origin, Uplay et bien d'autres sortes pour activer des jeux vidéo. G2A ne vend aucune clé en son nom et ne fait que proposer une place de marché où des revendeurs tiers viennent proposer leurs produits, à des prix souvent inférieurs à ceux constatés ailleurs. 

Trion tire à boulets rouges sur G2A

Trion Worlds, l'éditeur d'Archeage et de Rift, s'est intéressé au modèle d'affaires de l'entreprise et a lancé un audit sur les produits vendus sur sa place de marché.

Son verdict est sans appel : « Chacune des clés que l'on a auditées qui était vendue en dessous du prix du marché était obtenue soit via une fraude au paiement, soit grâce à des fraudes exploitant les différences de prix entre régions », explique ainsi Scott Hartsman, le PDG de l'éditeur, à nos confrères de PCGamesN. « Le mythe du joueur qui veut juste vendre une clé qu'il a en rab' ne semble pas exister. C'est un écran de fumée, cela n'arrive jamais ».

La procédure employée par l'éditeur était plutôt simple. À chaque fois qu'un site proposait des clés de l'un de ses jeux à un tarif inférieur à la normale, il l'achetait. « Une fois la clé en mains, on sait exactement quel partenaire l'a produite, où, et à quel prix elle aurait dû être vendue. On peut également voir comment elle est arrivée là. Invariablement, ces clés étaient achetées soit avec un compte PayPal piraté, une carte de paiement volée, ou en exploitant les tarifs régionaux », explique l'éditeur.

G2A Site

Par tarifs régionaux, on entend ici le fait de profiter qu'une clé peut être vendue avec un tarif recommandé plus bas dans certains pays où les revenus sont plus bas (Inde, Russie...) pour les revendre, avec un bénéfice sur le marché européen ou nord-américain. Pour l'éditeur, c'est d'ailleurs la base du business de la plateforme : « Ils ont intentionnellement crée leur affaire sur la fraude, et une affaire très lucrative qui plus est », martèle le PDG de Trion Worlds devant nos confrères. Un peu plus tard, il s'emportera en affirmant que « la seule chose qui les tient éloignés de la prison, c'est qu'ils opèrent depuis des pays ou aucune loi ne peut les atteindre ». Ambiance...

La Hadopi s'était également intéressée au marché gris des jeux vidéo dans une étude parue fin 2014. Si celle-ci ne statuait pas sur la licéité du modèle des plateformes reposant sur le même modèle que G2A, elle mettait en avant que seuls 37 % des joueurs considéraient ces plateformes comme légales, les 63 % restants y faisant leurs achats sans savoir ce qu'il en est, ou pour 17 % d'entre eux en estimant que le procédé est illégal.

G2A veut montrer patte blanche

Dans son droit de réponse auprès de nos confrères, G2A se défend de toute accusation de fraude, et insiste sur le fait que vendre une clé achetée à bas prix dans une région quelconque afin de la revendre ailleurs plus cher n'a rien d'illégal. 

« Seuls ceux qui ont les droits de générer des clés peuvent le faire, et si ces clés n'ont pas été verrouillées pour une région spécifique, elles peuvent être utilisées partout sans limitations. Et les gens peuvent les vendre partout, y compris chez nous. Où est-ce que vous voyez une fraude ici ? » s'agaçe Mariej Kuc, responsable de la communication chez G2A, devant nos confrères. Bref, ce serait aux éditeurs de mettre en œuvre les solutions nécessaires pour éviter l'exportation de leurs clés à bas coût.

Autre point de friction pour la plateforme, Trion Worlds n'aurait pas cherché à résoudre ce problème à l'amiable : « M. Hartsman ne nous a fourni aucune preuve et ne nous a d'ailleurs pas contacté. Si ce qu'il dit est vrai, pourquoi n'a-t-il pas tenté de résoudre cela avec nous ? » se questionne le communicant. 

Direct, un pas vers les studios

G2A se défend également en agitant le mouchoir vers une initiative récemment lancée par ses soins, en s'appuyant « sur les retours de la communauté des développeurs de jeux ». La première répond au nom de « Direct ».

Il s'agit ici de permettre aux studios de vendre directement leurs titres sur la plateforme, comme ils le feraient sur Steam. À une différence près : G2A se contenterait d'une commission de 11 % sur les ventes, quand Steam s'approprie 30 % du prix de vente.

En plus de cela, les studios toucheraient 10 % de royalties sur les transactions effectuées par des tiers avec leurs jeux, le tout sans qu'aucun investissement ne soit nécessaire de la part des studios. Quelques-uns ont déjà franchi le pas comme Hi-Rez (Paladins, Smite, Tribes : Ascend...) ou le studio à l'origine de SuperHOT.

G2A Shield : l'abonnement qui fâche

De l'autre côté du mur, les joueurs aussi grognent contre la plateforme, notamment à cause d'importants changements opérés sur l'un de ses services : G2A Shield. Dans sa formule initiale, il s'agissait d'une option payante à ajouter à son panier afin de garantir le fonctionnement des clés achetées. La plateforme l'a récemment enrichi avec une nouvelle offre d'abonnement à 1 euro par mois, largement mise en avant sur le site. 

G2A Shield

Problème : s'il est facile de s'abonner au service, la phase de résiliation est quant à elle plutôt pénible. Il faut en effet se connecter sur son compte au maximum deux jours avant l'échéance de la mensualité en cours, et se lancer dans un long processus, faisant passer l'utilisateur par 11 écrans différents, cherchant tous plus ou moins à le décourager. La procédure demande même à cliquer sur un lien contenu dans un e-mail, qui n'arrive qu'après un délai de « 20 minutes minimum ».  

La plateforme promet de revoir cette procédure à l'avenir, mais ne se risque pas à donner la moindre date pour cela. G2A se concentre actuellement sur une version premium de son abonnement, renfermant un pack de jeux chaque mois. L'histoire ne dit pas s'ils proviendront du marché gris eux aussi.

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