Saisie par l'UFC-Que Choisir en septembre dernier, l'Autorité de régulation des télécoms a affirmé à l'AFP qu'une enquête avait bien été lancée quant aux problèmes des Freenautes pour accéder à YouTube. Les conséquences de cette enquête devraient être révélées au début de l'an prochain.
Free et Google devront répondre aux questions de l'ARCEP
Les multiples actions de l'UFC-Que Choisir ont-elles porté leurs fruits ? Outre la saisie de l'ARCEP et de la DGCCRF il y a trois mois, l'association des consommateurs a aussi réalisé un appel à témoin sur la qualité du réseau de tous les FAI, dont vous pouvez retrouver le bilan particulièrement exécrable pour les grands FAI (en particulier Free) sur nos pages.
« L'Arcep a lancé en novembre une enquête administrative sur la dégradation de la qualité de service » a ainsi annoncé l'Autorité à l'Agence France Presse. En quoi consiste cette enquête ? En premier lieu à interroger la plupart des entreprises concernées par ces lenteurs, à savoir Free (Iliad) et Google, mais aussi trois opérateurs de transit, dont probablement le géant Cogent.
Ces cinq compagnies doivent « répondre à un questionnaire et transmettre des explications techniques et financières avant fin décembre », a précise l'ARCEP. Cette dernière « décidera s'il y a des suites à donner » au début de l'année 2013 en fonction des retours des questionnaires envoyés à ces cinq sociétés.
L'éternel conflit FAI/Service
Cette information est une nouvelle majeure, alors que les problèmes entre opérateurs et fournisseurs de contenus se cumulent depuis de très nombreuses années. Dans le passé, Orange et le groupe Mega (MegaUpload, MegaVideo, etc.) ont ainsi de nombreux désaccords, à un tel point que les sites Mega ont affiché à leurs nombreux visiteurs français un pop-up les invitant à quitter Orange pour rejoindre Free ou SFR, bien plus rapides à ses yeux.
Cogent, l'intermédiaire entre les deux géants du Net, avait ensuite été critiqué par Orange. Une attaque qui trouva rapidement une réplique cinglante de la part de Cogent : « France Telecom s’exprime volontiers publiquement sur la congestion des réseaux, mais force est de constater que lorsqu’il s’agit de fournir à ses clients des flux de données de plusieurs mégabits pour ses propres services (vidéo à la demande), cette prétendue congestion ne semble pas poser de problèmes… »
En septembre dernier, malgré la mort du groupe Mega au début de l'année, l'Autorité de la Concurrence (saisi par Cogent en 2011) a tout de même livré ses conclusions quant à l'opposition entre l'opérateur de transit et le FAI français. Et pour l'Autorité, il n'y a aucune ambiguïté : Orange, du fait des clauses de son contrat avec Cogent et du déséquilibre de peering évident (13 pour 1), n'avait pas à investir massivement dans son réseau sans contrepartie financière de l'opérateur de transit.
Reste à savoir comment l'ARCEP jugera l'opposition entre Free et Google. Pour rappel, Iliad nous avait confirmé en août dernier avoir des rapports difficiles avec Google. Et en janvier 2012, Xavier Niel expliquait déjà le nœud du problème : « Les tuyaux entre Google et nous sont pleins à certaines heures, et chacun se repousse la responsabilité de rajouter des tuyaux. C'est un problème classique qui arrive partout, mais plus souvent avec Google. »