Après des blocages, Uber annonce un fonds de deux millions d'euros pour ses chauffeurs

Après des blocages, Uber annonce un fonds de deux millions d’euros pour ses chauffeurs

Ubermarre

Avatar de l'auteur
Guénaël Pépin

Publié dans

Économie

20/12/2016 4 minutes
45

Après des blocages, Uber annonce un fonds de deux millions d'euros pour ses chauffeurs

Après plusieurs jours de blocage et deux réunions, Uber et ses employés ne s'entendent toujours pas. Le premier annonce la création d'un fonds pour les chauffeurs en difficulté, quand les seconds réclament toujours une baisse de sa commission et de meilleures conditions de travail.

La tension est vive entre Uber et les chauffeurs qu'il emploie. Après une réunion de conciliation interrompue hier, avec le secrétaire d'État aux transports Alain Vidalies, les négociations ont repris cet après-midi entre Uber et les représentants de ses chauffeurs, les syndicats de VTC... Pour un résultat bien mitigé, alors que les chauffeurs disent travailler dans des conditions indignes.

À l'AFP, la société américaine annonce la création d'un fonds de deux millions d'euros à destination des chauffeurs en difficulté, sur les 12 000 qu'elle comptait en début d'année. Comme le note l'agence, elle n'a pas fourni de détails supplémentaires sur sa mise en place.

Une commission qui monte, qui monte...

Si la mesure est floue, elle constitue un pas affiché vers les chauffeurs, qui mènent des opérations de blocage depuis la fin de semaine dernière. Avant-hier, Uber a porté plainte contre trois syndicats de VTC (Actif-VTC, Capa-VTC et UNSA-VTC) ainsi que plusieurs représentants pour de la diffamation et des menaces sur les réseaux sociaux, rapporte encore l'AFP.

La cause de tout cela : une augmentation de la commission prise par Uber sur les courses, passant de 20 % à 25 %, avec une augmentation du prix de 13 % pour le client. Dans le même temps, le prix minimal pour une course passe de huit euros à six euros. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour des syndicats.

Un nouveau fonds, mais pas de progrès sur le reste

Chez Rue89, Jean-Luc Albert, le président d'Actif-VTC, demande que la commission du service baisse à 15 %, que le prix minimal d'une course remonte et que les conditions de travail soient revues. Les décisions tarifaires devraient aussi être discutées, quand le recours aux déconnexions « arbitraires » après plaintes d'un client devraient être plus simples à contester.

Autant de demandes qui semblent loin des préoccupations de base d'Uber, qui affiche encore 800 millions de dollars de pertes au dernier trimestre. La difficulté semble tout de même d'aboutir à un terrain d'entente qui convienne à la maison-mère américaine. Alain Vidalies avait proposé le gel de l'augmentation des tarifs pour apaiser les tensions, sans suite, comme il l'affirme dans un communiqué

« C'est un effet d'annonce, une tentative pour nous endormir et parvenir à leurs fins, c'est-à-dire ne rien donner » a réagi le syndicat VTC de France, cité par Le Figaro. Capa-VTC a lui demandé aux chauffeurs de se déconnecter d'Uber. À l'issue de la réunion, à laquelle un seul concurrent d'Uber a participé, Alain Vidalies a demandé la poursuite des négociations via un médiateur nommé par l'État. Le résultat est attendu pour le 31 janvier 2017.

Le projet de loi Grandguillaume adopté à l'Assemblée

Au fond, la solution pour les chauffeurs serait-elle de passer chez la concurrence ? Pas vraiment, affirme Capital, qui a retrouvé des commissions relativement similaires chez Chauffeur privé (22 %) ou LeCab (20 % sur le chiffre d'affaires). Marcel, actif en région parisienne, prendrait une commission de 15 %, selon les chiffres communiqués par Actif-VTC.

Signe du temps, une proposition de loi du député Laurent Grandguillaume a été adoptée cet après-midi à l'Assemblée nationale. Elle fixe de nouvelles obligations pour les plateformes de VTC, en réponse aux mouvements des travailleurs liés à ces services. Le texte interdit notamment la mise en place de clauses d'exclusivité aux chauffeurs par les plateformes, et organise le recueil de données auprès d'eux, dans le but d'organiser le secteur. Il doit encore passer entre les mains du Sénat demain.

Pour mémoire, le texte suit la loi Thévenoud de 2014, qui devait rassurer les taxis. Elle interdisait notamment la maraude électronique par les VTC (une activité réservée aux taxis) et permettait aux taxis de se lancer dans l'open data. En début d'année, les VTC ont retrouvé le droit de se signaler en disponibilité avec localisation, après un passage devant le Conseil d'État. En mai, l'Urssaf a tenté de requalifier les employés de ces plateformes en salariés, évoquant le lien de subordination entre la société et les chauffeurs.

Écrit par Guénaël Pépin

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Une commission qui monte, qui monte...

Un nouveau fonds, mais pas de progrès sur le reste

Le projet de loi Grandguillaume adopté à l'Assemblée

Fermer

Commentaires (45)




« C’est un effet d’annonce, une tentative pour nous endormir et parvenir à leurs fins, c’est-à-dire ne rien donner » a réagi le syndicat VTC de France





Au moins, les VTC ont un syndicat qui est réaliste.



Pour résumer, Uber est déficitaire, les conducteurs de VTC sont mal payés… et donc, pour résoudre le problème, on va créer un fond.



Brillant.


Une vraie série :





  • Episode 1 : Uber arrive, c’est révolutionnaire. Le monde change et tout le monde devient chauffeur grâce à ce Messie qui sauve la terre du chômage.

  • Episode 2 : Uber se développe, les taxis sont pas contents et les chauffeurs Uber disent “bien fait pour vous ha ha”

  • Episode 3 Uber est démocratisé, les chauffeurs se plaignent et les taxis se disent “bien fait pour vous ha ha”

  • Episode 4 : Diffusion en 2017. Les premières suppositions disent que pour satisfaire les chauffeurs, Uber augmente le prix des courses et les usagers reviennent aux taxis.



    L’un dans l’autre, ça va finir par s’équilibrer tout ça.


<img data-src=" />


J’ai eu la même réflexion. Les vtc ont fait la guerre aux taxis. Au final, les vtc sont légalisés.

Maintenant, les vtc veulent moins de concurrence entre eux.


Au lieu de revoir leur commission et le prix des courses, Uber crée un “fonds” (qui va bien entendu leur coûter moins cher). On dirait une réponse de gouvernement perdu sur une question. <img data-src=" />



Et après, Uber va critiquer le gouvernement français qui empêche les “entrepreneurs” de travailler, alors que l’entreprise applique des méthodes de négociation typique d’un gouvernement. <img data-src=" />


2 millions pour 12 000 chauffeurs ?&nbsp;

Ils comptent faire quoi avec 160€ par chauffeur ?








nyarlatothep a écrit :



2 millions pour 12 000 chauffeurs ?&nbsp;

Ils comptent faire quoi avec 160€ par chauffeur ?



<img data-src=" />

“En difficulté”

&nbsp;

Ils sont pas tous “en difficulté” &nbsp;<img data-src=" />



Pas mal comme système pour les occuper, pendant que les chauffeurs se battent entre eux pour savoir qui aura la plus petite (de paye <img data-src=" />), Uber est tranquille un petit moment.&nbsp;<img data-src=" />








jackjack2 a écrit :



<img data-src=" />

“En difficulté”

 

Ils sont pas tous “en difficulté”  <img data-src=" />







ok, 165€<img data-src=" />



OSEF du prix d’une course VTC. Le problème de base c’est qu’il n’y a pas assez de taxis.


Je serais curieux de voir combien un chauffeur faisant&nbsp;35 heures touche au maximum…



Je ne suis pas sûr que beaucoup de chauffeurs sont vraiment en mode “je m’en sort bien dans la vie”


En même temps il est juste impossible pour un taxi de survivre avec 35€ / semaine, Uber ou non (vu qu’il a une part non négligeable de son temps sans client …)


Uber est pour l’instant assis sur une montagne de dettes. L’activité n’est pas rentable. Alors on fait encore plus de dette pour aider des vtc pas rentable.

Donc on sponsorise une activité qui ne rapporte rien , le tout pour offrir un service en dessous du coût de reviens.



Brillant !








kade a écrit :



OSEF du prix d’une course VTC. Le problème de base c’est qu’il n’y a pas assez de taxis.





Ah ben ça, je me demande pourquoi les licences de taxis ne sont pas équilibrées sur la demande en taxis.. <img data-src=" />









MisterDams a écrit :



Une vraie série :





  • Episode 1 : Uber arrive, c’est révolutionnaire. Le monde change et tout le monde devient chauffeur grâce à ce Messie qui sauve la terre du chômage.

  • Episode 2 : Uber se développe, les taxis sont pas contents et les chauffeurs Uber disent “bien fait pour vous ha ha”

  • Episode 3 Uber est démocratisé, les chauffeurs se plaignent et les taxis se disent “bien fait pour vous ha ha”

  • Episode 4 : Diffusion en 2017. Les premières suppositions disent que pour satisfaire les chauffeurs, Uber augmente le prix des courses et les usagers reviennent aux taxis.



    L’un dans l’autre, ça va finir par s’équilibrer tout ça.





    <img data-src=" /> Exactement ce que je me disais.



    Mais du coup; les chauffeurs ont perdu leur protection sociale qu’ils pouvaient avoir chez les taxi…



    Il n’enlève rien au système sclérosé des taxi, notamment à Paris.



Ou alors on pourrait tout simplement interdire&nbsp;Uber. Le concept même est honteux. L’uberisation n’est pas l’avenir, c’est le retour au Moyen-Age. Depuis quand la précarité c’est un métier ?








Pholles a écrit :



Ou alors on pourrait tout simplement interdire Uber. Le concept même est honteux. L’uberisation n’est pas l’avenir, c’est le retour au Moyen-Age. Depuis quand la précarité c’est un métier ?





C’est ce rêve de Macron, Fillon ou Valls hein…



Un précaire c’est un chômeur en moins dans les stats !



En général, les économistes disent qu’Uber permet à des personnes sans emplois de se réinsérer dans la société, en leur permettant d’effectuer un petit boulot. Rare sont les économistes à rejeter Uber. D’ailleurs, ces mêmes économistes disent que l’ubérisation de la société doit être vu comme un avantage et non pas comme un inconvénient.




Que vaut-il mieux ? Qu'une personne continue à pointer à Pôle-Emploi ou qu'elle soit embaucher par Uber ? En Allemagne, les patrons peuvent embaucher des personnes pour effectuer des petits boulots. Au Royaume-Uni existe le contrat zéro heure, qui permet d'embaucher une personne sans qu'aucune durée de travail ne soit fixé. Ces deux pays ont des taux de chômage bien inférieur à celui de la France.      






En bref, les économistes posent très souvent cette question, notamment lorsqu'il parle d'Uber ? Vaut-il mieux pointer au chômage ou avoir un travail précaire ? La plupart opte pour la deuxième solution, un travail précaire pouvant être, selon eux, un tremplin pour un travail plus pérenne, durable.      






Pour revenir un peu plus à l'actualité, il faut comprendre ces chauffeurs Uber qui manifestent, certes parfois violemment, mais dans un pays comme la France, si tu n'es pas violent dans les manifestions, tes revendications ne seront jamais entendus. Uber a changé les règles en cours de route, sans aucune concertation. En plus, ces nouvelles règles sont en défaveurs de ses chauffeurs. Il n'en fallait pas plus pour que l'étincelle fasse tout exploser.      






Enfin, pour finir, je rappellerai deux choses.       

La première : Uber ne paie pas ses impôts en France. Il fait partie du conglomérat que l'on nomme souvent Gafa (Google, Amazon, Apple, Facebook). C'est à dire qu'il représente une concurrence déloyale pour les autres sociétés française. Tout le monde s'en cagouline : qui se préoccupe de savoir que les société françaises, qui paient donc leurs impôts en France, crèvent devant cette concurrence déloyale ?

La deuxième : il suffirait que les client d'Uber aillent voir la concurrence qui paie les impôts en France, comme Chauffeur-privé, pour qu'Uber se casse la gueule. Ah mais j'oubliais : le prix de la course chez les concurrents français est plus cher... donc Uber est plus intéressant. Donc ces clients participent de fait à l'ubérisation de la société et à sa précarisation. Comme d'habitude, ces clients sont de parfaits faux-cul, puisqu'ils viennent ensuite s'indigner de l'ubérisation de la société.







Pholles a écrit :



Ou alors on pourrait tout simplement interdire Uber. Le concept même est honteux. L’uberisation n’est pas l’avenir, c’est le retour au Moyen-Age. Depuis quand la précarité c’est un métier ?







Tout a fait !!!



Un gars qui bosse toute la journée pour un salaire de misère, ca devrait être interdit.

il faut donc interdire au gens de bosser pour moins que le SMIC Horaire !!!



Pareil pour les entrepreneurs qui montent leur boite, et bossent 77 sans se verser de salaire ! Scandaleux.

En plus, beaucoup des ces entrepreneurs s’endettent pour monter leur entreprise…

Faut vraiment interdire cela !!



Donc, pour aller dans ton sens, je propose:

* Obliger les gens a toucher les allocations, a moins qu’ils puissent présenter un contrat de travail avec un salaire raisonnamble.

* Interdire aux gens de devenir entrepreneur, sauf s’ils héritent (ou sont nommés dirigeant) d’une entreprise florissante.



Genial. J’adore ta vision du monde. <img data-src=" />



Ce sont des indépendants et il y a plusieurs plateformes, ils ne peuvent pas faire jouer la concurrence ?



&nbsp;








sat57 a écrit :



J’ai eu la même réflexion. Les vtc ont fait la guerre aux taxis. Au final, les vtc sont légalisés.

Maintenant, les vtc veulent moins de concurrence entre eux.





c’est simple : instaurons une licence de VTC que les chauffeurs pourront se revendre entre eux à prix d’or.









127.0.0.1 a écrit :



Tout a fait !!!




Un gars qui bosse toute la journée pour un salaire de misère, ca devrait être interdit.      

il faut donc interdire au gens de bosser pour moins que le SMIC Horaire !!!






Pareil pour les entrepreneurs qui montent leur boite, et bossent  7/7 sans se verser de salaire ! Scandaleux.      

En plus, beaucoup des ces entrepreneurs s'endettent pour monter leur entreprise...

Faut vraiment interdire cela !!






Donc, pour aller dans ton sens, je propose:      

* Obliger les gens a toucher les allocations, a moins qu'ils puissent présenter un contrat de travail avec un salaire raisonnamble.

* Interdire aux gens de devenir entrepreneur, sauf s'ils héritent (ou sont nommés dirigeant) d'une entreprise florissante.






Genial. J'adore ta vision du monde. <img data-src=">









Tu adhères donc à la vision de la plupart des économistes. Mieux vaut un travail précaire que de remplir les rangs de Pôle-Emploi. J’ai du mal à adhérer à cette vision. Que fais-tu de ta vie avec un travail précaire ? Vivoter n’est pas vivre. Avec un travail précaire, aucune banque ne t’accordera un crédit. Difficile de pouvoir se construire un avenir dans ce cas-là. Car, à l’inverse de ce que disent les économistes, le travail précaire n’est pas toujours un tremplin pour un travail durable. Trop de salariés subissent sur le long terme le travail précaire plus qu’ils ne le choisissent.

&nbsp;

Mais, à te lire, je comprend que, pour toi, le travail précaire permet de motiver le salarié à devenir entrepreneur. Mais tout le monde ne veut pas ouvrir sa propre société. Tout le monde ne veut pas devenir entrepreneur. Même chez les jeunes ! A l’inverse de ce disent les économistes, je ne pense pas que l’entreprenariat remplacera demain le salariat. Je pense qu’il existera toujours une majorité de gens qui veulent avoir un patron au-dessus de leur tête, que ces gens soient employés, agents de maîtrise ou cadres. Pour ces personnes, le travail précaire n’est pas une solution. Ils ont droit à avoir un travail pérenne.



La précarité dans le monde du travail est certes la réponse à la baisse du chômage. Copier ce que font l’Allemagne ou les pays anglo-saxons permettra, effectivement, de retrouver un relatif plein emploi. Mais c’est aussi paupériser la société française plus qu’elle ne l’est déjà. C’est donc une solution qui ne m’intéresse pas.



<img data-src=" />








MisterDams a écrit :



Une vraie série :

Episode 1 : Uber arrive, c’est révolutionnaire. Le monde change et tout le monde devient chauffeur grâce à ce Messie qui sauve la terre du chômage.Episode 2 : Uber se développe, les taxis sont pas contents et les chauffeurs Uber disent “bien fait pour vous ha ha”Episode 3 Uber est démocratisé, les chauffeurs se plaignent et les taxis se disent “bien fait pour vous ha ha”Episode 4 : Diffusion en 2017. Les premières suppositions disent que pour satisfaire les chauffeurs, Uber augmente le prix des courses et les usagers reviennent aux taxis.L’un dans l’autre, ça va finir par s’équilibrer tout ça.









  • Episodes 6-9 (au rythme des épisodes StarWars) : guerres entre l empire des taxis et l’alliance des VTC…

  • Episode 10 (2020? 2025?): Uber a enfin réussi a se débarasser de ces chauffeurs chers et raleurs: il n utilise plus q une flote de véhicules autonomes. Du coup, taxis et VTC se sentent spoliés, forment la super alliance et bloquent tout.



    Le métier de chauffeur de VTC ou de taxi n a pas d avenir: ceux qui s y engagent maintenant n’ont que 10 ans max de ‘carrière’ possible. Ce sont des métiers précaires qui vont le devenir encore plus!



ça s’appelle le dumping <img data-src=" />


“Uber et ses employés&nbsp;ne s’entendent toujours pas.”



Peut-on parler d’employés pour qualifier les chauffeurs VTC qui travail avec UBER? Je ne suis pas vraiment d’accord. :(


&nbsp;En même temps, vu le modèle actuelle sociétale, les emplois précaires sont une bonne solution à court terme, mieux vaut ça que rien du tout.



En attendant&nbsp;l’utopie du&nbsp;plein emploi stable et bien rémunéré, ou son&nbsp;opposé&nbsp;le revenu universel voire l’abolition du travail, il faut bien trouver des solutions plausibles et concrètes.



Uber et “l’uberisation du travail” en est une. Certainement pas LA solution ni la panacé par contre, j’en conviens.


Entièrement d’accord avec toi.



Surtout que n’importe qui ne peut pas être entrepreneur non plus. Quand tu en vois certains qui ne savent même pas faire un produit en croix, qui ne comprenne pas le principe de proportionnalité, etc… Bref ça nécessite certaines bases ne serait-ce que pour faire correctement ses comptes, estimer la valeur du bien/service vendu…



Et concernant Uber, le pire est que cette précarité n’est que temporaire, le temps que les Uber et compagnie mettent en place la voiture autonome. Et ce jour là, il faudra trouver quoi comme boulot précaire pour ces gens-là pour qu’ils n’aillent pas pointer à Pôle-Emploi. Cette fuite en avant est vraiment flippante.








steinfield a écrit :



&nbsp;En même temps, vu le modèle actuelle sociétale, les emplois précaires sont une bonne solution à court terme, mieux vaut ça que rien du tout.



En attendant&nbsp;l’utopie du&nbsp;plein emploi stable et bien rémunéré, ou son&nbsp;opposé&nbsp;le revenu universel voire l’abolition du travail, il faut bien trouver des solutions plausibles et concrètes.



Uber et “l’uberisation du travail” en est une. Certainement pas LA solution ni la panacé par contre, j’en conviens.





Plutôt que de faire de l’esclavage dans les pays en développement, on vient le faire chez nous, ça se tient…Pourquoi chercher à arrêter quand on peut continuer ?



“Parfois il faut choisir entre le bien et la facilité”

&nbsp;



Tu caricatures. Je ne dis pas qu’il faut interdire aux gens d’exercer le métier qu’ils veulent (si l’auto-entrepreneur veut s’auto-exploité, tant mieux pour lui). Je dis simplement que ce genre de plateforme - dans leur configuration actuelle - est un leurre, et draine l’ensemble de la société vers le bas (vers le “tout précaire”).

C’est la plateforme qui devrait être interdite, pour le modèle qu’elle met en place (dans la limite de la légalité) et pour ce qu’elle véhicule comme valeurs. Ou alors elle change ses règles et elle salarie ses travailleurs (ce que sont en réalité les conducteurs qui dépendent de la plateforme).



Tu parles du travailleur Smicard, mais au moins ce dernier est protégé par un code du travail, et cotise pour sa protection sociale. Ce n’est pas le cas de l’exploité d’Uber (dont je rappelle que le chiffre d’affaires est d’1 milliards €).&nbsp;


Je te conseille juste de regarde ce lien :https://data.oecd.org/fr/inequality/taux-de-pauvrete.htm

Le taux de pauvreté en Allemagne et au Royaume-Uni n’est pas plus faible qu’en France. Il est même plus élevé en 2013.

Faire croire qu’un emploi précaire vaut mieux que du chômage permet d’améliorer le seul chiffre des sans-emplois, pas d’avoir un niveau de vie décent.



En plus, les mini-jobs britanniques, c’est le retour du servage : l’individu a un travail seulement quand le patron a besoin de lui, et doit rester disponible en permanence, pour toucher une misère. Ce n’est pas une vie !


+1


Tu peux en effet&nbsp;rêver d’une utopie où il n’y a pas de pauvres, pas de perdants, où tout le monde gagne sa vie correctement, dans de bonnes conditions, que ce soit par le travail ou le revenu universel. Ca serait cool, clairement, paix et amour dans le coeur des hommes.



Ou tu peux constater que notre monde est pourri, qu’il n’y a pas de raison que ça change à court terme,&nbsp;et qu’en attendant le Grand Jour, mieux vaut un boulot pourri qui te permet de vivre un petit mieux qu’être sans emploi.



Si l’uberisation peut créer quelques emplois, même pourris, en profitant des espaces economiques pas ou peu exploités actuellement, why not.








steinfield a écrit :



Tu peux en effet&nbsp;rêver d’une utopie où il n’y a pas de pauvres, pas de perdants, où tout le monde gagne sa vie correctement, dans de bonnes conditions, que ce soit par le travail ou le revenu universel. Ca serait cool, clairement, paix et amour dans le coeur des hommes.



Ou tu peux constater que notre monde est pourri, qu’il n’y a pas de raison que ça change à court terme,&nbsp;et qu’en attendant le Grand Jour, mieux vaut un boulot pourri qui te permet de vivre un petit mieux qu’être sans emploi.



Si l’uberisation peut créer quelques emplois, même pourris, en profitant des espaces economiques pas ou peu exploités actuellement, why not.





2 mots : Contrat Social.



On ne peut pas niveler par le haut ou créer un monde meilleur si on crée des sous-classes. Bien que l’Histoire nous y ramène toujours (Maitre Esclave / Roi Cerf / Dictateur population / Patron “employé” ?)



D’ailleurs le pays perds de l’argent avec Uber, toi, moi, eux, tout le monde perd de l’argent avec ce système d’auto-entrepreneur “salarié”. L’argent part à l’étranger sans passer par la collecte d’Etat.



Comme tu le dis, les emplois sont pourris, mais la valeur du travail rendu l’est aussi. (Tu as pensé que dans leur revenu, y’a pas de cotisation chomage/retraite/prévoyance etc, tout juste le RSI pour la santé), tu penses que ça va tomber sur qui à la fin ? Bingo, reculer pour mieux sauter…



Uber n’est pas le moins mauvais des remèdes mais le pire en réalité.

le modèle de l’auto-entrepreneur, c’est en finir avec la solidarité et la mutualisation de la santé, de la retraite.

C’est basculer vers un modèle basé sur l’“individu à tout prix”.

C’est donc un choix de société et je sens venir peu à peu le candidat à la présidentiel qui promettra 25% sur la fiche de paie en plus à ceux qui renoncent de payer la retraite et la sécu de leurs parents. Le pire est que bien entendu, il sera élu.

La République se meurt peu à peu, et renaît le Second Empire.


Je veux bien que Uber abuse du régime d’auto-entrepreneur, de là à faire l’amalgame auto-entrepreneuriat = Uber, c’est ignorer les caractéristiques de ce régime fiscal.


Je te le concède: Auto-entrenariat = ubérisation, c’est plus exact.


“ubérisation” : le mot qu’affectionnent particulièrement le monde politico-médiatique pour faire semblant de croire encore au plein emploi.



Auto-entrepreneur, ça sert surtout :





  • &nbsp;soit à avoir une petite activité commerciale ou artisanale pour mettre du beurre dans les épinards à côté d’un emploi stable,

  • &nbsp;soit à tester une activité de travailleur indépendant sans avoir à subir dès le départ les contraintes de la création d’une entreprise (avec les cotisations RSI, la comptabilité, la fiscalité, etc qui vont avec).




Ce que tu décris c’est idéalement la situation d’un auto-entrepreneur. Dans les faits, c’est plus compliqué.

Mais il est vrai qu’une fois qu’on a des ex-chômeurs devenus auto-entrepreneur, la collectivité n’a plus à s’en soucier.

C’est ça le véritable objectif: Sortir du collectivisme socialiste du monde du travail.



Je ne fais pas de jugement de valeur mais il serait plus honnête intellectuellement d’appeler un chat un chat.

Non, l’auto-entreprenariat n’est pas LA solution idyllique et universelle que tu vends. Pour beaucoup, Pour certains, l’auto-entreprenariat est une voie possible (les mieux outillés), pour d’autres d’autres c’est une voie bancale (les moins moyens) et pour d’autres encore (les plus fragiles) une voie sans issue.

e sera un enfer de plus..











Romaindu83 a écrit :



Tu adhères donc à la vision de la plupart des économistes. Mieux vaut un travail précaire que de remplir les rangs de Pôle-Emploi. J’ai du mal à adhérer à cette vision. Que fais-tu de ta vie avec un travail précaire ? Vivoter n’est pas vivre. Avec un travail précaire, aucune banque ne t’accordera un crédit. Difficile de pouvoir se construire un avenir dans ce cas-là. Car, à l’inverse de ce que disent les économistes, le travail précaire n’est pas toujours un tremplin pour un travail durable. Trop de salariés subissent sur le long terme le travail précaire plus qu’ils ne le choisissent.







Et toi tu adhères donc à la vision des moralistes.




  • Un travailleur précaire, c’est moralement inacceptable et il faut l’interdire.

  • Un chômeur précaire, c’est moralement acceptable et il faut l’aider.



    Pour moi, les deux sont équivalents… et c’est au gens de choisir ce qu’ils veulent faire de leur vie.

    Je pense qu’il faut arrêter de créer des lois pour défendre des idéologies, des morales ou des concepts.



Je ne vends rien du tout, je ne fais pas de politique. Si tu connais des autoentrepreneurs qui subissent leur statut fiscal, je respecte ta vision des choses.








127.0.0.1 a écrit :



Et toi tu adhères donc à la vision des moralistes.




  • Un travailleur précaire, c’est moralement inacceptable et il faut l’interdire.

  • Un chômeur précaire, c’est moralement acceptable et il faut l’aider.



    Pour moi, les deux sont équivalents… et c’est au gens de choisir ce qu’ils veulent faire de leur vie.

    Je pense qu’il faut arrêter de créer des lois pour défendre des idéologies, des morales ou des concepts.





    C’est clair.



    Faut arrêter avec les constitutions, le droit, la protection sociale. C’est so XXème siècle <img data-src=" />









ActionFighter a écrit :



C’est clair.



Faut arrêter avec les constitutions, le droit, la protection sociale. C’est so XXème siècle <img data-src=" />







“La constitution ne garantit pas le bonheur, mais l’accès au bonheur. Vous devrez l’atteindre par vous-même.”



Benji Frank.



Dès lors que tu as et partages des idées tu fais de la politique. Et, je tiens à te le dire, je trouve cela nécessaire voir primordial même si je ne partage pas tes opinions. Je reste un enfant de la République.

A part cela, je connais des autoentrepreneurs qui subissent leur statut social, oui.

Cela un coût aussi et avec des intérêt à moyen terme qui peuvent être excessivement importants.



Goulou.