Uber continue de brûler son cash à une vitesse folle. C'est ce qui est ressorti de la présentation des résultats du 3e trimestre du spécialiste des VTC, qui ne parvient toujours pas à contrôler ses dérapages.
Souvenez-vous, en août dernier, Uber annonçait déjà d'importantes pertes sur les six premiers mois de l'année. Sur ce seul semestre, l'entreprise affichait par exemple un EBITDA négatif à hauteur de 1,27 milliard de dollars, le tout sur un chiffre d'affaires de seulement 2,1 milliard. De quoi faire grimper le compteur des pertes au dessus de la barre des 4 milliards de dollars, depuis la fondation de la société.
Promis, tout ira mieux
La direction d'Uber se voulait toutefois rassurante et expliquait à ses investisseurs que la situation allait progressivement et rapidement s'améliorer. En effet, l'entreprise ne devait plus comptabiliser la moindre perte sur le marché chinois suite à la cession de ses activités locales à son rival Didi Chuxing.
Trève de suspens... En pratique, les progrès ne sont pas encore au rendez-vous. Selon les chiffres obtenus par Bloomberg, les pertes d'Uber en 2016 se chiffrent désormais à 2,2 milliards de dollars, dont plus de 800 millions de dollars rien que sur le troisième trimestre. Un montant qui ne tient pas compte d'éventuelles pertes résiduelles en Chine. La note pourrait d'ailleurs être encore plus salée, puisque ce chiffre ne comprend pas non plus d'éventuelles rémunérations d'employés en actions, ni même les taxes dûes par la société.
Le chiffre d'affaires de la société est quant à lui de 3,76 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de l'année, avec un objectif fixé à 5,5 milliards de dollars d'ici fin 2016. Les pertes attendues sur l'ensemble de l'exercice 2016 sont quant à elles estimées à 3 milliards de dollars. Tout de même.
Une pause dans la croissance
Une mauvaise nouvelle ne venant jamais seule, le montant total des courses enregistrées par Uber progresse moins rapidement que par le passé. Au premier trimestre il était question de 3,8 milliards de dollars, puis de 5 milliards sur le deuxième quart, puis de 5,4 milliards de dollars sur les trois derniers mois. Une différence que l'entreprise met sur le compte de son départ du marché chinois. Il sera intéressant de voir quelle croissance sera enregistrée lors du prochain trimestre.
Il y a tout de même un bon côté à cet abandon du marché chinois. Sur le montant total de ces courses, Uber a récupéré une plus grande part lors du dernier trimestre : 31,5 % contre seulement 22 % trois mois plus tôt. De quoi donner espoir aux actionnaires de voir Uber dégager un bénéfice d'ici quelques trimestres, à moins que de nouveaux problèmes ne surgissent à l'horizon.
Les chauffeurs en colère
Pendant ce temps, en France, les chauffeurs de VTC ont suspendu hier leur mobilisation entamée le 15 décembre dernier, le temps de se réunir avec le ministère des Transports, les organisations syndicales et Uber. Les négociations n'ont toujours pas abouti.
Les chauffeurs demandent le gel de l'augmentation de la commission de la plateforme, passée de 20 à 25 % le 8 décembre dernier, ainsi qu'une refonte de la tarification du service aux clients, afin de tenir compte du temps d'attente. Une pratique qui se rapproche davantage de celles employées... par les taxis.