Zones blanches : trois opérateurs unis contre les propositions de la loi Montagne

Zones blanches : trois opérateurs unis contre les propositions de la loi Montagne

Le secteur mobilisé

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Guénaël Pépin

Publié dans

Société numérique

19/12/2016 5 minutes
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Zones blanches : trois opérateurs unis contre les propositions de la loi Montagne

Bouygues Telecom, Orange et SFR s'associent pour dénoncer les nouvelles contraintes que leur impose un amendement à la loi Montagne, passée au Sénat. Pour ces sociétés, il serait « contre-productif » de leur imposer leur calendrier de déploiement dans les zones blanches mobiles... censées être couvertes depuis 13 ans.

Après un passage à l'Assemblée nationale, où des demandes des opérateurs ont été entendues, la loi Montagne a été votée au Sénat jeudi dernier. Elle doit passer aujourd'hui en Commission mixte paritaire afin d'harmoniser les versions des deux chambres. Parmi les divergences entre les deux versions, figure une nouvelle définition des zones blanches, qui ouvre la porte à des obligations légales de couverture par les opérateurs.

L'amendement en question (soutenu par un doublon) a déclenché l'ire de trois des principaux acteurs du secteur : Bouygues Telecom, Orange et SFR. Les deux ajouts avaient reçu un avis défavorable en commission, quand le gouvernement s'en est remis à la sagesse du Sénat.

Des opérateurs opposés à trop d'obligations sur les zones blanches

« Les intentions du législateur en la matière sont parfaitement louables mais ses orientations nous paraissent contre-productives » écrivent les trois entreprises, qui se sont rapidement entendues sur cette position commune, dans une tribune au Journal du dimanche. Pour elles, vouloir décider du calendrier de déploiement en zones blanches poserait plus de problèmes que cela n'apporte de solutions. « Loin d’encourager l’investissement et l’amélioration de la couverture, cela contribuera à bouleverser l’économie de notre secteur » écrivent les trois groupes.

Concrètement, les amendements apportent enfin une définition claire des zones blanches : des communes dont au moins 25 % du territoire et 10 % de la population ne sont pas couverts en téléphonie mobile (minimum 2G). Cette définition est, en elle-même, contraignante pour les opérateurs. Jusqu'ici, une commune en zone blanche est considérée « traitée » à partir du moment où le centre-bourg dispose au moins partiellement de la téléphonie mobile en extérieur.

Avec ce nouveau texte, des communes estimées « couvertes » (selon les conditions négociées entre Bercy et les opérateurs mobiles) pourraient demander de nouveaux travaux des opérateurs, dans un délai dont ils n'ont plus aucune maîtrise. Le nombre de communes concernées sera encore à évaluer, tout comme le moyen de les couvrir. Cela passerait-il par le plan dédié aux centres-bourgs ou par celui dévolu à 1 300 sites supplémentaires dans ces zones, en cours de démarrage ?

Les travaux avancent, des sanctions déjà prononcées par l'Arcep

Cet amendement ressemble aussi à l'aboutissement d'une confrontation entre le ministère de l'Économie, partenaire habituel des opérateurs, et du ministère de l'Aménagement du territoire. Depuis 13 ans, plusieurs plans ont promis de résorber l'ensemble des zones blanches mobiles, laissant le chantier en plan plusieurs années, avant une récente fronde d'élus et parlementaires.

L'arrivée d'un pouvoir de sanction financière pour l'Arcep, utilisé il y a quelques mois contre Orange et SFR, aide à motiver les opérateurs à déployer dans ces zones peu rentables, suivant des obligations liées aux licences mobiles. Dans les communes en zone blanche, un opérateur déploie une antenne qui sera utilisée par tous, en haut d'un pylône financé et installé par l'État. Si les opérateurs sont aujourd'hui dans les clous, la promesse de 100 % des centres-bourgs français en 2G ne sera tout de même pas tenue. Bercy nous a confirmé avoir des difficultés à installer les 300 derniers pylônes prévus.

« Si on mutualise les infrastructures réseau, un opérateur peut arrêter d'investir. Mais comme ils ne proposent rien, nous devons avancer » a déclaré Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du territoire, cité par Le Figaro. Les plans actuels ne suffisent donc pas à Baylet : après le temps des négociations, il s'agit aujourd'hui de sévir.

Jusqu'ici, cette mutualisation est au mieux une volonté affichée par l'Arcep, qui a récemment revu les contrats d'itinérance, et un dernier recours si les opérateurs ne répondent pas aux plaintes des élus dans le nouveau plan France Mobile. Dans ce cas, les opérateurs peuvent déjà se voir forcés de déployer des antennes mutualisées sur l'un des 1 300 sites en zone rurale que l'État identifiera.

Un quatrième opérateur perçu comme profiteur

Pour finir de convaincre les parlementaires, Bouygues Telecom, Orange et SFR ont un argument supplémentaire : un autre opérateur, comprendre Free Mobile. Pour eux, imposer de mutualiser les réseaux en zones blanches contribuera « à [...] encourager le comportement de celui ou ceux qui voudraient profiter de la capacité d’investissement des autres ». Pour rappel, Free est récemment entré dans le plan de couverture mobile des centres-bourgs engagés par l'État, même s'il est « en attente des premiers pylônes » et s'il ne dispose pas de licence 2G.

Pour les trois groupes, leur concurrent bénéficierait ainsi de leurs investissements sans y contribuer. Une atteinte à la concurrence, pour eux. La commission mixte paritaire tiendra sûrement compte de cet avis, alors que la proposition d'obligation de mutualisation sur les zones blanches, portée par le Sénat, n'aura pas forcément les faveurs de l'Assemblée. Réponse dans la journée.

Écrit par Guénaël Pépin

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Des opérateurs opposés à trop d'obligations sur les zones blanches

Les travaux avancent, des sanctions déjà prononcées par l'Arcep

Un quatrième opérateur perçu comme profiteur

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Commentaires (42)


Pour ces sociétés, il serait « contre-productif » de leur imposer leur calendrier de déploiement dans les zones blanches mobiles… censées être couvertes depuis 13 ans.



Bref, ils se victimisent comme d’habitude … “Ouin ouin regarde je pleure”

Vivement que les amendes tombent avec retour sur les 13 dernières années …


Le Tabac la 2G c’est tabou on en viendra tous à bout. <img data-src=" />


Il est vraiment plus que temps de revenir à des antennes uniques avec allocation de bande passante maximum plutôt qu’une antenne par opérateur. (et dans de nombreux pays c’est déjà le cas)



Et la “licence” vendu par l’état servirait à financer la pose d’antennes, plutôt que des commissions grassement payées à ne rien faire…

&nbsp;

[half-troll]

Fin bon pour ça il faudrait qu’on ait un état avec une volonté de ne pas se gaver et faire des dépenses inconsidéré et contre productives.

[/half-troll]


Heureusement qu’à certains endroit il y a des assoc’ qui ont pris le relais et qui ne les ont pas attendu pour s’occuper des zones blanches ! (Sames Wireless, PcLight , tetaneutral.net, …)


Il doit avoir de ces relations le patron de FREE…

&nbsp;


Ça c’est pour le fixe, ne mélangeons pas tout. C’est pas avec une connexion VDSL ou fibre mutualisée qu’on va pouvoir passer des appels et recevoir des SMS.



Ça pourrait marcher uniquement si les habitants concernés ont un smartphone compatible Vowifi (ce qui est loin d’être le cas de tous, même à l’échelle de la France), et encore c’est que pour les appels, les SMS/MMS ne passent pas (ou en tout cas pas encore).


Censées être couvertes depuis 13 ans…

Ha ouai quand même.

Prochaine étape, la fibre ^^


Avec Bernard Arnault comme beau-père tu as forcément accès a un fantastique carnet d’adresse.


Stéphan Richard ,Bouygues&nbsp; et&nbsp; Patrick Drahi en ont surement des bien plus gros ,le premier c’est quand payé le luxe de snober&nbsp; la Cour de justice de la république qui jugeait Christine Lagarde.


Mutualisation !!… <img data-src=" />


Je veux bien mais le Bernard c’est la 1ère ou 2ème fortune de France, loin devant Bouygues ou Drahi, et Richard c’est un fonctionnaire qui a été bombardé a la tête d’Orange.

Et d’ailleurs il n’as pas snober la CJR il n’as pas été témoigné parce que lui même est poursuivi de manière classique pour la même affaire comment il aurait pu témoigner sans commettre de parjure ou se défoncer lui même.

C’est pas du tout une affaire d’influence de Richard juste de respecter son droit a se défendre devant le tribunal dans le volet de l’affaire qui le concerne.

Ce truc bizarre qu’on appelle la justice inclue le droit de se défendre.


Sacrée concurrence par les infrastructures !

Sacrés partenariats public-privé (PPP) !


En Seine Saint-Denis il y a des zones où la couverture téléphonique est défaillante.

&nbsp;Pourtant il est difficile de considérer que le neuf-trois est une zone blanche.<img data-src=" />


L’Ile-de-France est une région qui a des infrastructures, ce n’est pas une zone blanche, seulement que ses infrastructures datent des années 1960-1970 et que l’entretien et la mise aux normes actuelles laissent à désirer.


Enfin pour ca … Free il faudrait que ca marche autre qu’en dents de scie… usée…








iksarfighter a écrit :



Il doit avoir de ces relations le patron de FREE…

&nbsp;





Mais pas Orange détenu par l’Etat, Martin Bouygues et Patrick Drahi?

T’en as de bonnes&nbsp;<img data-src=" />





« Loin d’encourager l’investissement et l’amélioration de la

couverture, cela contribuera à bouleverser l’économie de notre secteur » écrivent les trois groupes.





Tu parles d’une excuse bidon.. Peuvent pas faire du chantage à l’emploi, ou augmenter les tarifs, comme d’habitude ?


Il est bien velu celui là&nbsp;<img data-src=" />


Tu veux dire que si les habitants sont foncés de peau, c’est faute d’entretien correct ?


loi Montagne, zone blanche… Il vont aller coller un antenne au sommet du Mont-Blanc ?








picatrix a écrit :



En Seine Saint-Denis il y a des zones où la couverture téléphonique est défaillante.





En meme temps, capter quand on te vole ton téléphone c’est difficile <img data-src=" />



2G… sérieux ?&nbsp;

Autant mettre de la 4G tant qu’a faire.

Ca n’as rien de contre productif, c’est juste qu’ils obligent les opérateurs a investir la ou ca leur rapporte le moins, et c’est pas trop tard d’ailleurs…

13 ans de retard, heureusement Free est arrivée pour faire bouger un peu les choses…

&nbsp;


C’est vrai les zones blanches, on s’en fiche <img data-src=" />








athlon64 a écrit :



En meme temps, capter quand on te vole ton téléphone c’est difficile <img data-src=" />





C’est à se demander pourquoi on vole des téléphones en 93 <img data-src=" />









Rody9933 a écrit :



2G… sérieux ?&nbsp;

Autant mettre de la 4G tant qu’a faire.

13 ans de retard, heureusement Free est arrivée pour faire bouger un peu les choses…

&nbsp;



Ah ils ont couvert des zones blanches?

Non&nbsp; sérieux? <img data-src=" />



D’où tu vois un partenariat ?&nbsp;

D’où tu vois que c’est l’état qui construit les antennes ?



Pourquoi une commune en zone blanche depuis longtemps ne pourrait pas faire construire son antenne ? (comme pour la fibre, même si justement le problème la c’est encore une fois les opérateurs)&nbsp;



Après oui ca fait pas trois constructions ca en fait une. Mais ca fait trois fois mois de paperasse de point de vins et de négociations.&nbsp;


C’est quand même beau de voir qu’après toutes ces années, ils croient encore que le concept de déploiement de réseaux en parallèle par des opérateurs privés est viable pour les zones à rentabilité nulle (au mieux).



J’espère qu’un jour ils arriveront à l’âge de pierre.


Si les opérateurs ne limitaient pas la femtocell à ceux qui en achetent une mais à tous leurs clients, nombre de petits village relié à l’ADSL auraient déjà une couverture 3G potable. Vu la portée, ça couvrirait facilement la rue.



… le mien par exemple <img data-src=" />


@luxian : Et après, les clients viendraient se plaindre que leur connexion ADSL est super lente, l’upload d’une ligne ADSL c’est 100 ko/s max, si tout le monde pouvait se connecter sur la femto des autres, ça serait un peu le bordel…



100ko/s (800 kbps), de quoi faire passer au max 19 communications avec un débit de 12 kbps pour l’AMR auquel il faut rajouter environ 30 kbps d’entête ip.



Et si quelqu’un tire de la data dessus…



Ça serait faisable s’il y a la fibre derrière, pas avec l’ADSL.








fred42 a écrit :



Tu veux dire que si les habitants sont foncés de peau, c’est faute d’entretien correct ?





Ca-y-est !

Un Caliméro…



<img data-src=" /> J’avoue j’ai failli éclater de rire sur le “plateau paysager” <img data-src=" />


Plaît-il ?


Cherche qui est Caliméro <img data-src=" />








SebGF a écrit :



C’est quand même beau de voir qu’après toutes ces années, ils croient encore que le concept de déploiement de réseaux en parallèle par des opérateurs privés est viable pour les zones à rentabilité nulle (au mieux).



J’espère qu’un jour ils arriveront à l’âge de pierre.





et s’il n’y avait ce problème qu’en montagne et avec les portables….



http://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/899/reader/reader.html?t=14816510…!preferred/1/package/899/pub/900/page/11



(pour avoir le téléphone orange leur réclame 32.000 euro)



Il dit qu’il ne voit pas le rapport.


J’aime le débat sur un sujet qui n’a pas lieu d’être, avec 13 ans de retard, il ne faut pas oublier que Free n’existait pas, donc les mettre dans leur argumentaire, c’est un peu bidon !



Après, je ne connais pas l’étendue de ces zones blanches, mais je ne suis pas convaincu qu’il soit utile que chaque mètre carré du territoire doivent être couvert absolument…&nbsp; D’ailleurs, le sommet de l’Everest est couvert ?








picatrix a écrit :



En Seine Saint-Denis il y a des zones où la couverture téléphonique est défaillante.

Pourtant il est difficile de considérer que le neuf-trois est une zone blanche.<img data-src=" />









fred42 a écrit :



Tu veux dire que si les habitants sont foncés de peau, c’est faute d’entretien correct ?









Highmac87 a écrit :



Ca-y-est !

Un Caliméro…





Et Caliméro est un poussin noir et blanc.

Ca y est, tu reçois la couleur ? <img data-src=" />





Loin d’encourager l’investissement et l’amélioration de la couverture, cela contribuera à bouleverser l’économie de notre secteur.





Comprendre : la thune, rien que la thune.



Ce genre de news me conforte à l’idée de rester chez Free, même si leur réseau est médiocre.



Les 3 pompes à fric n’auront pas mon argent.


Moi, ça me conforte dans l’idée de garder Prixtel pour le mobile. Les ventes privées/ventes flash et les promotions à tout va, c’est bon pour les margoulins.








Betise a écrit :



Ah ils ont couvert des zones blanches?

Non&nbsp; sérieux? <img data-src=" />





Non mais depuis que Free est arrivé les choses ont un peu bougé, les 3 arnaqueurs ont du revoir leur petit empire sur lesquels ils étaient assis.



désolé, mon commentaire était trop bref. Nous sommes plutôt d’accord en fait.



La concurrence par les infrastructures est une hérésie d’après moi car elle empêche la péréquation tarifaire entre zones très denses et zones peu denses. D’ailleurs, la mutualisation des réseaux en zones peu denses est une bonne chose d’après moi.



D’ailleurs, dans l’absolu, je pense que les collectivités locales devraient être propriétaire des réseaux locaux de communications électroniques (comme c’est déjà le cas des réseaux de distribution électrique, des réseaux d’assainissement et de distribution d’eau, des réseaux routiers, des transports collectifs inter-urbains et urbains).



Un partenariat public-privé correspond à une demande d’une collectivité publique envers un prestataire de Droit privé afin de fournir un service public (l’infrastucture appartenant à l’organisme privé). SFR, Free, Orange, BouygTel ont un partenariat avec l’État pour déployer leurs réseaux après concertation.


En même temps couvrir des zone blanche comme les village d’altitude ou rien ne passe&nbsp; ou les endroits très vallonnées comme par exemple les gorges de l’Ardèche tout ça pour quelques habitants le tout en pur perte vu le ration cout de l’installation/nombre de clients pas éttonant qu’ils rechignent.



Se sont des boites privées pas le secoure pas l’abbé pierre du mobile.