La justice italienne vient d'enjoindre les FAI du pays à bloquer deux sites, TorrentReactor.net et Torrents.net. Les représentants locaux de l'industrie musicale se sont félicités de cette décision, qui intervient en pleine période des achats de Noël.
Depuis hier, les internautes italiens ne peuvent plus accéder à TorrentReactor.net ainsi qu’à Torrents.net. La brigade financière d’Agropoli a en effet annoncé que suite à une enquête menée sous la direction du procureur adjoint de Vallo della Lucania, un ordre a été donné aux différents FAI du pays. Ces derniers ont été sommés de bloquer ces deux sites de téléchargement, indexant notamment des fichiers torrents.
Le but de cette mesure ? « Empêcher la distribution illégale d'oeuvres protégées par le droit d'auteur à des fins pécuniaires », précisent les autorités. Cette décision fait suite à une enquête menée depuis l’année dernière par la brigade financière d’Agropoli, avec le soutien technique de la Federazione Industria Musicale Italiana (FIMI), l’association représentant les intérêts de l’industrie musicale italienne.
Des revenus publicitaires quotidiens atteignant plusieurs milliers d’euros
Les investigations menées par la police ont conduit à dénombrer la mise à disposition de 1 695 907 œuvres protégées sur Torrent Reactor. Le site, considéré comme le 201ème le plus visité d’Italie, aurait permis à ses responsables de gagner plus de 4700 dollars par jour, notamment grâce à la publicité, soit plus de 3500 euros.
Quant au second site, Torrents, le nombre de fichiers protégés qu’il rendait disponible a été estimé à 788 252. Bien loin derrière TorrentReactor, Torrents.net était considéré comme le 576ème site le plus visité du pays. Il permettait de générer 3200 dollars par jour, soit un peu moins de 2500 euros.
Un blocage qui tombe à pic pour les ayants droit
Ce n’est pas la première fois que des sites de torrents se voient bloqués sur décision de la justice italienne. La « Corte supreme di cassazione » avait d’ailleurs confirmé il y a trois ans que le blocage des sites comme The Pirate Bay était parfaitement légal.
Aujourd’hui, cette décision constitue une nouvelle victoire pour les représentants de la FIMI. « Après le blocage de The Pirate Bay, BTJunkie et KickAssTorrents, ces deux sites étaient parmi les sites de torrents les plus populaires en Italie, nous l’avons donc signalé à la brigade financière », a expliqué Enzo Mazza, patron de l’organisation, à TorrentFreak. « Cette affaire est très importante dans la mesure où ces blocages interviennent à la veille des ventes de Noël, où de nombreux produits sortent. La semaine dernière, nous avons recueilli des preuves d’une augmentation d’uploads de ces nouveautés, et en bloquant ces sites, nous limitons l'impact de ces offres illégales ».
Notons enfin que ces blocages interviennent quelques semaines après que le Congrès des États-Unis a pointé du doigt l’Italie pour son manque d'efforts en matière de protection du copyright. Désormais inscrits sur la « liste noire » des parlementaires américains, nos voisins se voient reprocher l’inadaptation de leur législation. L’attitude des autorités italiennes était également critiquées par les élus : « L’autorité italienne de régulation des télécoms n’a pas été capable de mener les réformes indispensables pour combattre le piratage, en laissant les ayants droit sans outils pour protéger de manière efficace et effective leurs droits ».