C'est maintenant au tour de l'agence de sécurité sanitaire de revenir sur les compteurs communicants et l'exposition aux ondes. Pour l'agence, les risques sanitaires sont « peu probables » avec des niveaux comparables à bien d'autres équipements de la maison.
Les avis s'enchainent et se ressemblent pour les compteurs communicants, notamment pour Linky (électricité). Il y a tout juste un an, la CNIL donnait son feu vert pour son déploiement, sous certaines conditions. Mais depuis son lancement, le compteur a été au centre d'une polémique sur les risques liés à l'exposition aux champs électromagnétiques.
En mai de cette année, l'ANFR affirmait sans détour que les émissions d'ondes étaient très faibles et comparables à celles des compteurs classiques. Une analyse renforcée en septembre de cette année par une nouvelle série de mesure de l'agence nationale des fréquences. Plusieurs de nos confrères sont également arrivés à la même conclusion dans des dossiers consacrés à ce sujet : Canard PC et Arrêt sur Images par exemple.
« Des risques sanitaires peu probables »
Aujourd'hui, c'est au tour de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) de rendre son verdict (PDF), suite à une demande de la Direction générale de la santé (DGS). Il est question de Linky, mais aussi de Gazpar (gaz) et des compteurs connectés pour l'eau. Sans grande surprise, il va dans le même sens :
« Les données disponibles à ce jour amènent l’Agence à conclure à une faible probabilité que l’exposition aux champs électromagnétiques émis par les compteurs communicants radioélectriques (gaz et eau) et les autres (électricité), dans la configuration de déploiement actuelle, engendre des effets sanitaires à court ou long terme ».
Dans le cas de Linky, les niveaux d'exposition aux champs électromagnétiques du compteur en lui-même et de la communication par CPL sont « très inférieurs aux valeurs limites d’exposition réglementaires ». Ils sont comparables à bon nombre d'autres équipements de la maison : télévision, chargeur d’ordinateur portable, table de cuisson à induction, etc. :
Avec seulement deux à six émissions de données par jour, ce pendant moins d'une seconde, l'exposition est bien plus faible que celle d'un téléphone mobile, note l'Anses. De plus, les données sont envoyées par CPL à des concentrateurs qui se chargent ensuite de les transférer à une plateforme informatique via les réseaux mobiles. L'exposition créée par le concentrateur est identique à celle d'un smartphone, mais dans des conditions différentes : le téléphone est généralement très proche de la personne (dans la main, à l'oreille) alors que le concentrateur est installé dans une armoire industrielle, hors d'atteinte pour les particuliers.
Des recommandations et une anticipation de l'explosion de l'IoT
Dans tous les cas, l'Anses propose des recommandations afin d'améliorer l'information aux usagers. Elle demande ainsi aux opérateurs d'apporter une « information claire et facilement compréhensible » concernant les modalités de fonctionnement, notamment sur la fréquence et la durée des expositions aux champs électromagnétiques.
L'Anses en profite pour rappeler que les compteurs communicants arrivent en même temps que l'explosion de l'Internet des objets. Elle en profite pour rappeler que la question de l’exposition aux champs électromagnétiques doit donc être « anticipée et systématisée ».
Ainsi, elle recommande également que « le développement des objets connectés s’accompagne de la définition de méthodes et outils (normes techniques) propres à assurer une caractérisation de l’exposition des personnes ». Il faudra maintenant voir comment les industriels et les fabricants suivront ces recommandations.