Lors d'une réunion avec une dizaine de groupes technologiques, dont les GAFA, Donald Trump a affiché son soutien au secteur. Le futur président semble vouloir tourner la page de la campagne, qui l'a opposé à la Silicon Valley, et contribuer au développement des fleurons technologiques du pays.
La réunion, annoncée depuis quelques jours, a eu lieu. Hier, Donald Trump a rencontré les patrons et responsables d'une dizaine des plus grandes sociétés technologiques américaines, dont les GAFA. Le futur président était notamment accompagné de conseillers et de ses enfants, censés prendre la tête de ses entreprises quand il entrera à la Maison blanche.
Les invités représentaient les principales capitalisations boursières des technologies. On y retrouvait Jeff Bezos d'Amazon (qui s'est dit « enthousiaste que cela puisse être l'administration de l'innovation »), Tim Cook d'Apple, Chuck Robbins de Cisco, Eric Schmidt et Larry Page de Google, Ginni Rometty d'IBM, Brad Smith et Satya Nadella de Microsoft, Safra Catz d'Oracle ou encore Elon Musk de SpaceX et Telsa (qui affirmait vouloir agrandir sa capacité de production aux Etats-Unis).
Une réunion en forme de réconciliation pour Trump
Des discussions, sont surtout ressorties l'introduction (retranscrite par le Wall Street Journal) et des éléments à l'ordre du jour. « Il n'y a personne comme les gens dans cette pièce. Nous serons là pour vous aider à continuer sur cette lancée. Vous appellerez mon équipe, vous m'appellerez, cela ne fait pas de différence. Il n'y a pas de chaine de commande formelle par ici » a ainsi lancé Trump en introduction de la réunion, quand la presse était encore présente.
Comme le note le New York Times, le prochain président américain est ici dans un exercice très éloigné de sa campagne. Il ne semblait plus question d'attaquer Amazon sur la concurrence ou de forcer Apple à rapatrier la production des iPhone aux Etats-Unis. Désormais, Trump semble vouloir surtout collaborer avec le secteur.
Trump était d'ailleurs secondé par l'investisseur Peter Thiel, l'un de ses seuls soutiens affichés dans la Silicon Valley... Quand la plupart des patrons et investisseurs du secteur soutenaient ouvertement Hillary Clinton. Le futur président s'est d'ailleurs livré à un éloge de son émissaire, qui l'a aidé à choisir les invités de cette réunion. Malgré son large usage par Trump, Twitter n'a d'ailleurs pas assisté à l'événement, parce que jugé trop petit, selon une déclaration à Reuters.
Des rencontres trimestrielles pourraient suivre
Parmi les sujets à l'ordre du jour, figuraient le libre-échange, la cybersécurité, l'emploi, le besoin de meilleures formations et la sensible question de l'immigration. Une liste qui semble rejoindre celle des doléances exprimées par l'Internet Association il y a quelques semaines, qui groupe une quarantaine de sociétés numériques, dont certaines étaient présentes à la réunion.
Sur le libre-échange, Trump a (une nouvelle fois) promis de revoir les accords commerciaux avec d'autres pays. Il demande donc les retours de ces sociétés pour évaluer les freins aux échanges, cela même s'il a jusqu'ici promis des frontières bien plus fermées qu'auparavant. Selon le New York Times, les craintes étaient aussi nombreuses autour des relations commerciales avec la Chine, récemment courroucée d'un appel entre Trump et la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen.
« La réunion a été très informative et productive. Le président-élu Trump et son équipe étaient très impliqués » a déclaré un porte-parole de Cisco à TechCrunch, après un événement dont il aurait été de mauvais ton de sortir déçu. Le son de cloche est le même du côté de Jeff Bezos, qui a évoqué une réunion « très productive ». Des rencontres trimestrielles avec le secteur devraient suivre, se concentrant sur l'éducation et l'immigration.
Elon Musk rejoint le forum stratégique de Trump
L'une des nouvelles les plus étonnantes est l'arrivée d'Elon Musk, aux côtés du patron d'Uber, Travis Kalanick, dans le forum stratégique et politique de Donald Trump. Ce comité de 16 personnes doit l'éclairer sur de nombreux sujets, dont les technologies. L'annonce, faite par l'équipe de Trump, est perçue par Recode comme un mouvement de protection pour Tesla et Uber, qui veulent à tout prix éviter un recul de la régulation sur les voitures autonomes.
Pour mémoire, Elon Musk avait hésité à assister à la réunion d'hier, et aurait même refusé dans un premier temps. Précédemment, il s'était affiché comme soutien d'Hillary Clinton, dont il avait financé la campagne. Début novembre, trois jours avant l'élection de Trump, il estimait qu'il « ne semble pas avoir un tempérament qui convienne aux États-Unis ». En intégrant cette équipe, il rejoint notamment les dirigeants de General Motors, d'IBM, de JP Morgan Chase et de The Walt Disney Company. Il n'est pas encore dit quel rôle aura exactement ce forum, ni comment il se réunira.