Chez Crytek, les mois se suivent et les problèmes semblent être toujours là. Alors que l'on pensait l'éditeur tiré d'affaire depuis la signature d'un juteux contrat avec Amazon, de nouvelles plaintes d'employés refont surface depuis plusieurs mois : leurs salaires ne seraient plus payés dans les temps.
Souvenez-vous : en juin 2014, des rumeurs autour de difficultés financières chez Crytek commençaient à bruisser un peu partout. Les salaires des 800 employés de l'entreprise étaient généralement versés en retard, tandis que l'éditeur démentait formellement toute difficulté.
Pendant ce temps, en coulisses, les talents quittaient le navire. Si bien qu'un mois plus tard, il n'y avait quasiment plus aucun manager au sein de Crytek UK, le studio chargé du développement de Homefront : The Revolution (depuis racheté par Koch Media). La situation ne trouvera d'issue qu'après la vente du studio, mais également après la signature d'un juteux contrat avec Amazon, lui permettant de créer un fork du Cryengine, adapté à ses propres besoins.
On prend les mêmes...
Deux ans plus tard, le même cycle semble se reproduire. Depuis le mois d'octobre, les témoignages d'employés de Crytek se multiplient sur les réseaux sociaux. Sur Glassdoor, un site regroupant les avis de salariés sur leur entreprises, les plaintes s'accumulent : « problèmes de paiements depuis 5 mois consécutifs », note l'un d'eux. « Les salaires sont décalés de plusieurs semaines depuis mai 2016 » complète un autre, « mon salaire d'octobre ne sera pas payé avant décembre » peut-on enfin lire.
Nos confrères de KitGuru semblent confirmer la nouvelle, après avoir reçu le témoignage direct d'un employé allemand de Crytek, dont l'identité a été vérifiée. Selon lui, la situation de l'entreprise était stable jusqu'en juin dernier, moment où les équipes de Francfort ont appris que leurs salaires seraient versés avec un peu de retard. Les dirigeants expliquaient alors que la situation serait tendue jusqu'au mois d'août, puis qu'ensuite il y aurait assez d'argent pour assurer un fonctionnement stable de la société pendant un an et demi.
La fuite des cerveaux
Dans pareilles conditions, la source de nos confrères indique qu'il y a quasi une nouvelle démission chaque jour, et que l'entreprise perd régulièrement des membres clés. Ceux qui sont encore présents au studio de Francfort ont rédigé une lettre à destination de la direction, indiquant que si les salaires en retard (octobre, novembre et décembre) ne sont pas réglés sous une semaine, l'ensemble des équipes arrêteront de travailler. À Budapest, la grève est également à l'ordre du jour.
Les équipes allemandes font également savoir que Cevat Yerli, le co-fondateur de Crytek, ne s'est pas montré au siège de l'entreprise depuis plusieurs mois, ce qui n'est pas spécialement bon signe dans une période aussi difficile. De son côté, Crytek se refuse pour l'instant à tout commentaire.