Vivendi vient d'annoncer un nouveau franchissement de seuil au sein du capital d'Ubisoft. Lentement mais sûrement, le géant des médias accroit son emprise financière sur l'éditeur breton.
Vivendi n'a visiblement pas l'intention de relâcher la pression sur Ubisoft. Après avoir profité de la célébration du trentième anniversaire de l'éditeur le mois dernier pour annoncer un énième renforcement de sa position au sein de son capital, le géant des médias vient de déclarer officiellement avoir franchi un nouveau seuil.
L'oiseau fait son nid
Dans son dernier communiqué, Vivendi indique avoir « franchi le seuil légal de détention de 25 % du capital d’Ubisoft le 7 décembre 2016 », avec au total, 25,15 % du capital de l'éditeur et 22,92 % de ses droits de vote, contre respectivement 24,059 % et 21,296 % un mois plus tôt. Une annonce qui s'accompagne de la déclaration d'intention, obligatoire, transmise à l'Autorité des marchés financiers.
Comme lors des précédents franchissements de seuil, Vivendi assure envisager de poursuivre ses achats « en fonction des conditions de marché », mais « n’envisage pas de déposer une offre publique sur Ubisoft, ni d’en acquérir le contrôle ». Pourtant, le seuil des 30 % du capital se rapproche rapidement, et l'atteindre obligerait légalement Vivendi à formuler une OPA sur l'éditeur breton.
Il est à noter qu'en vertu de l'article 7 de la loi Florange, les actions détenues par Vivendi depuis au moins deux ans seront accompagnées de droits de vote doublés. Les premiers effets devraient être visibles à compter du mois d'octobre prochain.
Ubisoft serre les dents
De son côté, Ubisoft a transmis ses réactions à l'agence Reuters, indiquant que cette offensive de Vivendi était « une nouvelle indication, s'il était besoin, que Vivendi et Vincent Bolloré poursuivent dans leur approche destructrice de valeur, visant à une prise de contrôle rampante de sociétés telles qu'Ubisoft ».
L'éditeur se dit toujours concentré sur la poursuite de ses propres objectifs : « proposer les meilleures expériences à nos joueurs et fans ». Pour y parvenir, l'éditeur compte sur la multiplication des nouvelles franchises à son catalogue, et sur le rallongement du cycle commercial de ses jeux, à grands renforts d'extensions, gratuites comme payantes.
En bourse, l'action d'Ubisoft connaît une hausse de 1 % au moment où nous rédigeons cette actualité, ce qui valorise la participation de Vivendi à environ 900 millions d'euros. Depuis le début de l'année, le cours de l'éditeur a progressé de près de 18 %. Pendant ce temps, le groupe présidé par Vincent Bolloré voit son cours évoluer marginalement, avec un recul de 0,3 %, qui le valorise à près de 23 milliards d'euros (-10 % depuis début 2016).