Google devrait faire appel à des fournisseurs d'énergie propre pour couvrir l'ensemble de ses besoins en électricité l'an prochain. Une étape importante dans une industrie vivement critiquée sur ce point. Selon l'entreprise, les énergies renouvelables deviendront progressivement les moins chères.
Entre les problèmes de diversité, la surveillance de masse et les algorithmes, la consommation énergétique est l'un des grands sujets de critique de l'industrie technologique. Les grands acteurs tentent depuis des années de montrer patte blanche sur le sujet, et Google franchit un nouveau pas.
Le groupe de Mountain View vient d'annoncer qu'il passera aux énergies renouvelables pour la totalité de sa consommation d'énergie en 2017. Que ce soit pour ses bureaux ou ses centres de données.
20 contrats « propres » au montant non-communiqué
Ce passage à une totale consommation d'énergies renouvelables passe par de nombreux contrats (20 actuellement) avec différents producteurs d'énergie. S'il abreuve le lecteur de chiffres, Google n'indique pas les montants de ces contrats. Tout juste vante-t-il le fait que les projets auxquels il s'est associé généreront 3,5 milliards de dollars d'investissement dans les énergies renouvelables, à une échéance inconnue.
Au-delà de l'argument écologique, Google met en avant celui du prix. « Sur les six dernières années, le coût des énergies éolienne et solaire ont baissé de 60 % et 80 % » affirme Google, pour qui elles deviennent les solutions les moins coûteuses. De même, signer des contrats de long terme avec ces producteurs d'énergie éviterait de subir les fluctuations de prix sur ce qui est devenu le principal poste de coût des centres de données, ajoute le groupe.
Selon un rapport de Bloomberg New Energy Finance, mis en avant par Google, le groupe de Mountain View serait de loin le premier client d'énergies renouvelables parmi les grandes sociétés informatiques américaines. Cela avec 2,6 gigawatts commandés sur novembre, pour la grande majorité en éolien. Selon cette étude, le plus proche est Amazon, avec 1,1 gigawatt d'énergies renouvelables. Cela alors qu'il est l'un des premiers consommateurs d'énergie de l'industrie, notamment avec son cloud public Amazon Web Services (AWS).
D'autres contrats doivent suivre, pour atteindre ce ratio de 100 %. L'éolien, dont dépend actuellement Google pour sa part « renouvelable », doit tout de même être complété par d'autres modes de production, de préférence locaux. L'entreprise n'indique tout de même pas desquels il s'agit dans son billet de blog.
L'efficacité énergétique comme stratégie de communication
Bien entendu, Google rappelle certaines de ses actions précédentes, comme l'installation de panneaux solaires au siège de Mountain View en 2006, ou un contrat de long terme avec une ferme éolienne de l'Iowa en 2010. L'entreprise avait affiché sa volonté de neutralité carbone en 2007, en commençant à racheter des crédits en 2009.
De grandes sociétés du numérique sont régulièrement critiquées pour leur usage immodéré d'énergies fossiles. Facebook a, par exemple, été épinglé sa consommation d'électricité tirée du charbon pour des centres de données américains, sur laquelle Greenpeace avait mené une forte pression il y a cinq ans. Depuis, Facebook et Google s'affichent en pointe de l'efficacité énergétique, redoublant d'ingéniosité pour améliorer le refroidissement des installations et la réutilisation de la chaleur générée.
En 2013, Facebook ouvrait d'ailleurs un centre de données au nord de la Suède, à Lulea. Une source de fierté pour l'entreprise, et son patron Mark Zuckerberg, pour qui cet investissement dans une région froide est une belle caution écologique. Quand Google vante l'origine de son énergie, Facebook déclare que son centre de données suédois est le plus efficace en termes d'énergie de l'industrie, photos professionnelles d'employés heureux à l'appui.