Devialet, le fabricant de l'enceinte connecté Phantom, vient de boucler une levée de fonds de 100 millions d'euros, la deuxième plus importante de l'année en France. Parmi les investisseurs, on retrouve le fonds coréen Korelya, piloté par une certaine Fleur Pellerin.
Les start-ups américaines ne sont pas les seules capables de boucler de grosses levées de fonds, c'est également possible pour certaines jeunes pousses françaises. L'exemple de Sigfox qui a bouclé un tour de table à 150 millions d'euros le mois dernier l'a déjà prouvé, et nous avons le droit aujourd'hui à une nouvelle confirmation avec Devialet.
100 millions d'euros et un joli casting
La marque s'est fait connaître en développant et en fabriquant en France des enceintes sans-fil très haut de gamme. Son modèle phare, le Phantom, se négocie par exemple à partir de 1 690 euros (tout de même) et est distribué dans de nombreux magasins dont la Fnac ou les Apple Store, et dans bien d'autres enseignes du monde entier.
L'objectif pour l'entreprise est de continuer à se développer, et pour y parvenir, elle s'est lancée dans une levée de fonds qui semble s'être plutôt bien déroulée. Autour de la table, on retrouve l'inévitable Bpifrance, accompagné par Renault, ou Korelya Capital, le fonds d'investissement coréen dirigé par Fleur Pellerin, ancienne ministre de la Culture et soutenu par Naver, l'éditeur de l'application Line. Sont aussi présents le rappeur Jay-Z avec son fonds Roc Nation et Foxconn.
Certains des investisseurs ayant participé aux précédents tours de table – notamment Bernard Arnault, Jean-Antoine Granjon, Xavier Niel et Marc Simoncini – n'ont pas pris part à cette levée. Ils restent néanmoins présents au conseil d'administration de Devialet.
Que du beau monde, pour un montant total de 100 millions d'euros, ce qui porte le montant levé depuis la fondation de l'entreprise à 155 millions de dollars. La valorisation de la société n'a pas été dévoilée, mais une source de nos confrères de TechCrunch évoque moins de 300 millions de dollars.
Et maintenant ?
Devialet compte employer cette somme pour développer le second volet de son activité, qui consiste à proposer aux industriels d'exploiter ses technologies maison dans leurs produits. Certaines d'entre-elles sont déjà utilisés dans des produits un peu plus grand public que des enceintes, comme des téléviseurs Sharp, ou certaines voitures de Renault.
Dans un court entretien accordé à Libération, Quentin Sannié, PDG et cofondateur de de Devialet, explique que ces fonds vont en effet servir à « investir dans les technologies et la R&D, mais aussi dans notre réseau de distribution qui s’étoffe », ce afin de moins dépendre des grandes enseignes.
Après l'ouverture récente de boutiques à Paris, Londres, Singapour et New-York, la jeune pousse compte développer « des filiales en Chine, en Corée, au Japon, à Taiwan, tout cela demande de recruter des équipes et pas mal d’argent ». Il n'est par contre pas question de délocaliser la production en Chine avec l'aide de Foxconn : « les synergies ne porteront pas sur nos produits mais sur des projets de recherche », balaie ainsi le responsable.
En parlant d'argent, le dirigeant assure que son entreprise vise l'équilibre financier dès cette année. Un premier pas devenu quasi indispensable avant de rêver à une introduction en bourse selon lui : « il faudra trouver le bon timing en confirmant nos ambitions de développement, consolider nos investissements, faire plusieurs exercices positifs ». Un timing qui nous amènerait aux alentours de 2019.