Xiaomi, jadis vu comme le constructeur qui allait faire plier Samsung et Apple sur le marché des smartphones, n'est plus en aussi grande forme que par le passé. Le groupe chinois a subi un important revers sur son marché local, mais tente de garder la tête haute.
En 2014, le groupe chinois Xiaomi faisait sensation en bouclant une levée de fond de 1,1 milliard de dollars, qui valorisait l'entreprise à 45 milliards de dollars. Un montant qui en faisait à l'époque la start-up la plus chère du monde, les investisseurs estimant qu'elle était en mesure de chambouler complètement le bouillonnant marché des smartphones.
Xiaomi plie mais ne rompt pas
Deux ans plus tard, le paysage n'est plus vraiment le même. Les estimations du très sérieux institut IDC font état d'une chute de 38 % des ventes du fabricant en Chine au deuxième trimestre, qui est passé en un an de la première place à la quatrième en termes de parts de marché. Huawei, Oppo et Vivo en ont ainsi profité pour occuper de meilleures places sur le podium local, éclipsant au passage Apple qui n'est que cinquième. Pire encore, en 2015, l'entreprise avait déjà manqué de 12 % ses objectifs de vente annuels.
Si ces chiffres alarmeraient n'importe quel patron, Hugo Barra, le vice-président de Xiaomi, ne s'en inquiète pas vraiment. Dans un entretien accordé à Reuters, il explique en effet que la bonne santé de son entreprise ne repose pas sur les ventes de smartphones, mais sur le reste de ses activités. « Concrètement, on vous donne des téléphones sans que cela ne nous rapporte d'argent [...] On pourrait en vendre 10 milliards et on ne ferait pas le moindre centime de bénéfice », lâche-t-il.
En route vers de nouveaux marchés
Pour le responsable, l'avenir et les futurs bénéfices de sa société se trouvent du côté des appareils domestiques, citant des produits comme les filtres à eau et les cuiseurs à riz comme étant les plus rentables de sa gamme. Un univers à des années-lumière de celui des smartphones donc. En avril dernier, un autre vice-président de Xiaomi estimait viser 1,5 milliard de dollars de revenus grâce à l'électroménager connecté, selon des propos rapportés par Reuters.
La prochaine étape pour l'entreprise consistera à tenter de s'installer durablement sur le marché américain, ce qui se manifestera par une présence de la société au CES en janvier prochain, afin de montrer ses produits à ce nouveau public. Pour se lancer sur ce marché, Xiaomi estime ne pas avoir besoin de financement supplémentaire.
« Nous n'avons pas besoin de nous introduire en bourse ni même de refaire un tour de table » balaie ainsi Hugo Barra. Ce serait même prendre un risque. Dans les conditions actuelles, il y a en effet peu de chance pour que Xiaomi retrouve la même valorisation qu'il y a deux ans.