Stripe, un spécialiste américain des paiements en ligne, vient de boucler une nouvelle levée de fonds. Celle-ci lui permet de récolter 150 millions de dollars en doublant presque sa valorisation, qui atteint maintenant 9,2 milliards de dollars.
Petit à petit, Stripe fait son nid. L'entreprise a mis un pied en France au début de l'été, en proposant aux marchands une application qui autorise les paiements par carte bancaire sans disposer d'un terminal de paiement spécifique, moyennant quelques frais (1,4 % + 0,25 € par transaction). Un terrain sur lequel Square, fondé par le co-fondateur de Twitter, tente également de se faire une place.
Un peu plus tôt, la jeune pousse a lancé son service Atlas, permettant à ses clients d'établir une entreprise aux États-Unis en laissant Stripe s'occuper de l'ensemble des démarches nécessaires (obtention du numéro fiscal, ouverture d'un compte bancaire...) le tout moyennant 500 dollars.
150 millions pour voir plus loin
Pour poursuivre sa croissance et viser notamment de nouveaux marchés, comme l'Europe du sud, Stripe vient de boucler un nouveau tour de table, où étaient réunis CapitalG, l'un des fonds d'investissement d'Alphabet, ou encore Sequoia Capital et General Catalyst Partners, deux des investisseurs historiques de l'entreprise.
Cette levée de fonds a permis à Stripe de récolter 150 millions de dollars, tout en faisant exploser sa valorisation. Elle était de 5,1 milliards de dollars en mai 2015, elle est aujourd'hui de 9,2 milliards de dollars. La levée doit aussi permettre à la jeune pousse fondée en 2010 d'avoir suffisamment de liquidités en poche pour lui offrir la possibilité de racheter quelques entreprises si l'occasion se présente.
Une valorisation très haute
Alors que ces derniers mois une certaine accalmie a pu être observée sur la valorisation des jeunes pousses dans le domaine des nouvelles technologies, Stripe est passée entre les gouttes et continue de grandir à une vitesse folle. Il faut dire que l'entreprise est parvenue dernièrement a démarcher des clients importants comme le groupe américain Target, ou encore le spécialiste des VTC Lyft.
Patrick Collison, le directeur exécutif de Stripe, estime quant à lui que cette soudaine inflation de la valorisation de son entreprise tient au fait « qu'il n'y a pas beaucoup d'antécédents pour une entreprise hybride » comme la sienne, qui mélange services et logiciel, explique-t-il à nos confrères du Wall Street Journal. « C'est pourquoi Stripe a longtemps été mal comprise, et d'une certaine manière, sous-évaluée », martèle-t-il.
Pendant ce temps, le gendarme américain des marchés financiers s'inquiète de la folle escalade des valorisations des entreprises absentes des marchés boursiers. « Dans le contexte des licornes, nous nous inquiétons que la charrue soit mise avant les bœufs en termes de valorisation. Notre inquiétude concerne le prestige associé à une forte valorisation, qui pousse les entreprises à essayer d'apparaitre plus chères qu'elles ne le sont véritablement », soulignait ainsi Mary-Jo White, la grande patronne de la SEC.