La politique de remboursement de Steam n'a pas toujours été aussi claire qu'aujourd'hui. C'est pour cette raison que Valve doit comparaître devant la justice pour une affaire l'opposant à l'autorité australienne de la concurrence (ACCC), qui requiert une amende d'environ 2,1 millions d'euros.
Il n'y a pas si longtemps que ça, obtenir le remboursement d'un jeu sur Steam pouvait parfois relever du parcours du combattant. Aucune règle n'était écrite, et il n'était pas rare de devoir argumenter longuement avec le service client maison afin de se rétracter après l'achat d'un titre défectueux ou dont la fiche produit ne reflétait pas sa véritable qualité.
La procédure a été largement simplifiée depuis juin 2015, avec la mise en place d'un système automatisé permettant aux joueurs de se faire rembourser de façon quasi immédiate. Il leur suffit d'en faire la demande dans les 14 jours suivant l'achat, dès lors qu'ils n'ont pas excédé un total de 2 heures de jeu.
Down under
Il n'est pas interdit de penser que la mise en place de cette nouvelle politique est une des réponses apportées à Valve aux poursuites judiciaires engagées par l'autorité australienne de la concurrence en 2014. À l'époque, de nombreux consommateurs locaux s'étaient plaints de la loterie à laquelle ils étaient confrontés lorsqu'ils souhaitaient exercer leurs droits, conformément à leur législation.
Le problème repose en effet sur deux points : d'abord, Valve avait une politique de « zéro remboursement », ce qui est une première entorse aux lois australiennes, mais l'éditeur gérait tout de même les demandes au cas par cas, ce qui constitue un deuxième écart.
Nos confrères de Kotaku ont récemment relayé les derniers rebondissements de l'affaire. Lors de la dernière audition en date, l'ACCC a requis une amende de 3 millions de dollars (australiens donc) soit environ 2,1 millions d'euros. Une somme que l'autorité juge nécessaire « dans un objectif de dissuasion spécifique et générale mais aussi à cause de la nature sérieuse de cette conduite ».
La défense Chewbacca
Forcément, Valve n'est pas de cet avis et demande une sanction plus clémente, à hauteur de 250 00 dollars seulement. Pour justifier cela, l'avocat de l'entreprise explique que celle-ci se voit « comme une entreprise américaine faisant commerce avec des clients du monde entier » et que par conséquent elle est soumise au droit américain. Un argument qui n'est pas vraiment du goût de la justice locale, qui trouve la proposition de l'éditeur bien trop faible pour être prise au serieux.
Il faudra toutefois attendre encore quelques semaines avant de connaître le verdict de cette affaire. La cour fédérale australienne qui doit trancher l'issue de cette procédure ne se prononcera en effet qu'entre mi-décembre et début janvier prochain.