La distribution Fedora est enfin disponible en version 25 finale, après quelques prolongations durant la phase de développement. Les améliorations sont nombreuses, le système étant notamment le premier à basculer sur Wayland par défaut.
C’est avec du retard que Fedora 25 est finalement disponible. Le développement a été plus long que prévu, mais les enjeux de cette nouvelle mouture sont nombreux. Fedora se positionne ainsi comme la distribution de ceux qui cherchent avant tout la nouveauté, et le rôle donné à Wayland illustre parfaitement la situation.
Wayland remplace X11 comme serveur d'affichage par défaut
Rappelons que Wayland est le serveur d’affichage qui doit enterrer X11 depuis belle lurette. Mais son développement a été long et, surtout, il passe par d’intenses travaux de compatibilité dans presque tous les systèmes, environnements graphiques et logiciels. Wayland simplifie largement la chaine des opérations, les applications dialoguant directement avec le serveur d’affichage en écrivant dans des tampons (buffers).
Plusieurs précisions cependant. D’une part, même si Wayland est le serveur par défaut, il n’est pas obligatoire. Après s’être connecté, l’utilisateur peut aller dans les paramètres et choisir de revenir sur X11, par exemple s’il constate des bugs d’affichage, qui peuvent toujours survenir (l’équipe de Fedora l’indique clairement). D’autre part, Wayland peut ne pas s’activer, en fonction de la carte graphique détectée. Dans ce cas, Fedora rebasculera automatiquement sur X11. Notez que Fedora précise que Wayland est quoi qu’il en soit l’avenir.
Ajoutons enfin que Fedora 25 permet de gérer directement les ordinateurs portables intégrant deux cartes graphiques, l’une utilisée pour les tâches quotidiennes, l’autre pour les calculs plus intensifs, comme les jeux.
GNOME 3.22, nouvel outil USB et Unicode 9.0
Workstation, la version client de Fedora, utilise par défaut GNOME 3.22, la dernière révision importante de l’environnement de bureau. Parmi les nouveautés principales débarquées fin septembre, on retrouve le renommage de masse des fichiers via un nouvel outil, un clavier virtuel révisé, ainsi que le framework applicatif Flatpak. Ce dernier permet de créer des applications agnostiques capables normalement de fonctionner sur n’importe quelle distribution Linux. On peut les installer directement depuis Logiciels.
La nouvelle version introduit également le Fedora Media Writer, un outil de préparation des médias pour télécharger et installer Fedora, sur une clé USB ou un DVD. L’équipe indique savoir que ce type d’outil existe depuis bien longtemps, mais qu’elle souhaitait présenter une expérience utilisateur particulièrement simplifiée. On pourra donc choisir l’édition du système à installer, le Media Writer préparant la clé USB. Cette dernière pourra alors être branchée sur n’importe quel ordinateur pour démarrer la distribution en mode Live, avant éventuellement de l’installer. Des versions Windows et macOS existent également.
Quelques simplifications ont été ajoutées au passage. Lancer un MP3 sera automatiquement détecté par Logiciels, qui proposera alors d’installer le plugin adéquat. Par ailleurs, il n’y a plus de vérification de la compatibilité des extensions GNOME Shell, puisque les API sont considérées comme stabilisées. « Last but not the least », Unicode 9.0 est de la partie.
Développement : de très nombreuses mises à jour
Côté développement, de nombreux changements sont également présents. Le compilateur Go est par exemple directement intégré et est utilisable tel quel. On retrouve à ses côtés les habituelles nouvelles versions : Glibx 2.24, GHX (Haskell) 7.10, Perl 5.24, Erlang 19, PHP 7.0 ou encore Go 1.7. Notons en outre une nouveauté importante pour Python : Fedora autorise maintenant l’installation concurrentielle de plusieurs versions, plutôt que de ne proposer que la dernière révision. Ceci est valable pour les branches 2.X et 3.X, voire avec plusieurs versions au sein de la même branche.
La sécurité de Fedora 25 impose également quelques retraits. Par exemple, les algorithmes TC4 et SSL 3.0 ont été supprimés de la distribution, pour ne plus prendre le risque de les voir utilisés. En outre, tous les certificats émis par des autorités et ne faisant pas au moins 1 024 bits sont eux persona non grata. Citons également, côté administration, l’intégration dans Cockpit de SELinux Troubleshooter.